L’argot de bureau : le « growth mindset » ou le devoir de mieux faire

L’argot de bureau : le « growth mindset » ou le devoir de mieux faire

Quand on veut, on peut. « Fatigué ? Dors plus tôt. Pas en forme ? Fais plus de sport. (…) Pas fait d’études ? Lis des livres. (…) Trop dur ? Essaie, échoue, apprends. Et recommence. » Voici, en une publication LinkedIn succincte, la mentalité qu’Anthony Bourbon, fondateur de la start-up Feed (qui propose des substituts de repas sous forme de poudres à diluer), vous recommande d’avoir pour réussir votre vie.

A l’heure des bonnes résolutions, c’est toujours l’intention qui compte. Comme notre entrepreneur au ton martial, vous pourrez choisir d’entrer en 2023 avec un mental d’acier, pour progresser dans votre carrière, développer votre intelligence et vos talents et faire progresser votre entreprise. Cela tombe bien, il existe encore une fois un concept pour désigner cette volonté : c’est l’état d’esprit, ou mentalité, de croissance, le « growth mindset ».

Il faut, comme souvent, se tourner vers la mine d’or du développement personnel pour trouver cette expression, ici dans un livre publié en 2006, Mindset. The New Psychology of Success (Osez réussir ! Changez d’état d’esprit en français), de la psychologue américaine Carol S. Dweck. Cette dernière l’a d’abord observé en étudiant l’attitude de jeunes élèves face à l’échec : plutôt que leurs capacités innées, c’est leur renoncement ou leur envie de se corriger qui détermine leur réussite future.

« Sortir de sa zone de confort »

Ainsi, la psychologue oppose le « growth mindset » au « fixed mindset » : ceux qui ont une « mentalité fixe » sont déterministes, pessimistes, et pensent que les choses sont ce qu’elles sont et ne changeront pas. Vous êtes un bon joueur de football fâché depuis toujours avec les maths ? Impossible que vous puissiez un jour résoudre un trinôme du second degré.

Ces individus « fixes » s’accommodent de leurs compétences et de leurs lacunes, et prennent personnellement toute critique, alors que la mentalité de croissance invite à entreprendre à l’échelle individuelle, pour se demander en permanence ce que l’on peut améliorer, dans sa vie professionnelle en particulier.

Le bon « mindset » est souvent recherché par les entreprises dans les offres d’emploi, de même que la capacité à « sortir de sa zone de confort » ou à penser « out of the box » (hors de la boîte) – une sorte d’équivalent contemporain de l’allégorie de la caverne de Platon.

Le « growth mindset » est d’ailleurs l’une des cinq « soft skills » (compétences comportementales) cardinales du service RH de Blablacar : « Share more. Learn more (partage plus, apprends plus). Ce premier “BlaBlaPrinciple” traduit sans doute combien l’apprentissage a toujours constitué pour moi un moteur, expliquait le fondateur Frédéric Mazzella à Décideurs Magazine. Si je n’apprends plus, je me fane. Pour une équipe, un tel “growth mindset” est gage de connexion avec le réel, de progression par rapport aux obstacles qui peuvent se dresser en chemin. En somme, fail, learn, succeed (échoue, apprends, réussis). »

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LJD

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