L’apprentissage est-il une arme antichômage ?

L’apprentissage est-il une arme antichômage ?

Des apprentis mécaniciens d’un CFA de Quimper, en février 2016.
Des apprentis mécaniciens d’un CFA de Quimper, en février 2016. FRED TANNEAU / AFP

La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », effectuée en septembre 2018, qui  à développer ce type de formation.

C’est l’un des procédés sur lesquels le gouvernement mise le plus pour diminuer le chômage des jeunes. Longtemps regardé comme une voie de garage, l’apprentissage concerne un peu plus de 430 000 personnes en France aujourd’hui. Un niveau près de trois fois inférieur à celui de l’Allemagne, alors que le taux d’insertion dans l’emploi de ceux qui sortent de ces formations avoisine les 70 %.

Les effectifs vont-ils décoller, avec l’ascension en puissance de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », adoptée le 5 septembre 2018 ? Rue de Grenelle, on y croit dur comme fer. D’autant qu’il y a urgence à mieux faire correspondre les formations avec les besoins des entreprises.

Entre 2017 et 2018, alors que le changement était encore en discussion, le nombre d’apprentis a crû de 7,7 %. Un rebond dû, en partie, à l’allongement de l’âge maximum, passé de 25 à 30 ans, dans sept, puis neuf régions, avant d’être étendu à tout le territoire. « Il y a pareillement eu la campagne “Démarre ta story” sur les réseaux sociaux, et certains conseils régionaux comme les Hauts-de-France, le Grand Est, les Pays-de-la-Loire et la Nouvelle Aquitaine, se sont mis à jouer le jeu », précise-t-on dans le voisinage de la ministre du travail, Muriel Pénicaud.

« Les grands groupes ne font pas le job »

Mais ce que ces chiffres ne disent pas, c’est que l’apprentissage éprouve surtout un succès dans le supérieur, chez les bac +2, et beaucoup moins dans le secondaire, en CAP. Certes, les contrats de ces derniers demeurent plus nombreux (60 %), et « certaines entreprises s’efforcent d’intégrer des apprentis aux premiers niveaux de qualification, déclare Bertrand Martinot, économiste et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy. Mais, entièrement, les grands groupes ne font pas le job ».

Etudiant en master 2 à la Montpellier Business School, Benjamin Gachet, 24 ans, fait partie de ces « alternants » du supérieur. « L’école de commerce nous pousse vers l’apprentissage, car cela permet d’être exonéré d’une année de frais de scolarité, et ça la rend plus accessible », explique-t-il. Au service des ressources humaines des assurances du Crédit Mutuel, à Strasbourg, il gagne environ 1 440 euros par mois et peut désormais profiter de l’aide au rétribution du permis de conduire équipée aux apprentis depuis le 1er janvier.

Entre 2017 et 2018, alors que le changement était encore en débat, le nombre d’apprentis a crû de 7,7 % en France

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.