« La gouvernance actionnariale rend aveugle et caduque les enjeux climatiques »

« La gouvernance actionnariale rend aveugle et caduque les enjeux climatiques »

L’ampleur et l’irréversibilité des dérèglements climatiques ne font plus aucun doute et chacun pressent que nous entrons dans un monde fondamentalement différent de celui que nous avons connu. Ces transformations percutent de plein fouet les sociétés, les économies et bien évidemment les entreprises. Pour celles qui sont les plus conscientes et sensibles, deux grands objectifs stratégiques sont à l’ordre du jour : l’atténuation et l’adaptation.

L’atténuation vise à réduire au maximum les impacts négatifs que l’activité des entreprises génère sur le système Terre. L’enjeu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et plus singulièrement du CO2, est devenu incontournable afin de limiter l’ampleur du réchauffement des températures. Cet objectif d’atténuation porte également sur la préservation de la biodiversité, la protection de la ressource en eau, l’artificialisation des sols.

Ces enjeux sont à l’heure actuelle moins bien appréhendés par les entreprises, mais ils vont immanquablement s’imposer avec une forte acuité dans les mois et années qui viennent. L’atténuation, c’est entreprendre un bouquet d’actions afin de ne pas dépasser certaines limites susceptibles de compromettre le développement de la civilisation humaine.

L’objectif d’atténuation des impacts négatifs est très loin d’être atteint, mais c’est aujourd’hui le mieux compris par les entreprises et leurs dirigeants. Il ne constitue néanmoins qu’une partie des actions qu’elles doivent mettre en œuvre pour s’adapter aux dérèglements climatiques.

Nous sortons d’un monde d’abondance

Il est en effet indispensable que les entreprises se préparent à un monde très différent. Un monde qui sera traversé par des aléas climatiques plus intenses et plus fréquents. Un monde dans lequel l’abondance en eau, en énergie et en sol va se tarir. Un monde dans lequel certaines infrastructures vont être fragilisées. Un monde dans lequel la production de l’alimentation va se complexifier et générer des dynamiques inflationnistes que les gouvernements peineront à contenir. Un monde dans lequel les institutions démocratiques et les fondements du libéralisme seront mis à rude épreuve.

L’adaptation, c’est comprendre que nous sortons d’un monde d’abondance et que les entreprises devront construire des projets socio-économiques qui intégreront pleinement les considérations climatiques, environnementales et énergétiques.

Ce double défi de l’atténuation et de l’adaptation aux dérèglements climatiques est une composante clé de la dynamique de sociétalisation qui traverse les entreprises. Ce n’est bien évidemment pas le seul, mais c’est celui qui charrie le plus d’inquiétude, d’urgence et de complexité. Le relever passe par un changement de paradigme stratégique au sein de la gouvernance des entreprises.

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LJD

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