« Il est temps de penser un parcours de formation des enseignants en adéquation avec les besoins de nos écoles, collèges et lycées »

« Il est temps de penser un parcours de formation des enseignants en adéquation avec les besoins de nos écoles, collèges et lycées »

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Mère de toutes les batailles, l’éducation est l’un des grands défis de notre société. Elle est le terreau de la promesse républicaine d’égalité des chances, à laquelle nous tenons toutes et tous. La vitalité de notre système éducatif repose sur un grand nombre d’acteurs, parmi lesquels les enseignants occupent un rôle crucial autant que central.

Pour notre école, nous devons aujourd’hui améliorer la formation de nos enseignants. C’est ainsi les aider à appréhender au mieux leurs fonctions et leurs missions ; c’est continuer de lutter contre les inégalités et surtout élever le niveau scolaire. A l’aube de la rentrée scolaire 2022, le président de la République, Emmanuel Macron, déclarait que « la confiance que nous devons à nos enseignants passe par une amélioration de la formation initiale [qu’il faut] repenser ». La baisse d’attractivité du métier d’enseignant, les difficultés de recrutement rendent ce défi plus urgent que jamais.

La capacité de l’Etat à recruter et à former des enseignants qualifiés est intimement liée à la nécessité de leur assurer un parcours lisible et sécurisé sur un temps long – cinq ans au minimum pour leur permettre d’acquérir des compétences articulant savoirs académiques, connaissances transversales et apprentissage des gestes professionnels. Ce dernier point, parfois négligé, revêt en réalité une importance capitale : les seules connaissances académiques ne sont pas suffisantes pour former au mieux nos enseignants. Ils doivent aussi apprendre à adopter une posture professionnelle, pour se tenir devant une classe et pour accompagner les élèves et leurs familles tout au long de l’année scolaire.

Nous le savons, l’amélioration de la formation des enseignants est un chantier conséquent sur lequel les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur sont mobilisés depuis plusieurs années. Si les derniers rapports se focalisent davantage sur la formation des enseignants du premier degré, il nous faut, plus généralement, repenser la formation initiale des enseignants, en affirmant pleinement que le métier nécessite une formation spécifique, quel que soit le niveau d’enseignement. Différencier oui, séparer non !

Dans le premier degré, les licences pluridisciplinaires ou le parcours préparatoire au professorat des écoles, associés à des temps de découverte du métier et de son environnement, sont deux voies possibles pour prévenir les démissions observées dans les premières années d’exercice, tout en offrant la possibilité d’une réorientation aux étudiants ne souhaitant pas poursuivre vers l’enseignement. Je crois également que les étudiants intéressés par le métier d’enseignant dans le second degré doivent pouvoir suivre un cursus disciplinaire proposant des temps de découverte de l’enseignement. Enfin, dans le premier comme dans le second degré, l’attractivité du métier d’enseignant requiert un renforcement de l’accompagnement social de celles et ceux qui s’y préparent.

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LJD

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