Dans les écoles de commerce, l’audit et le conseil font moins rêver les étudiants

Dans les écoles de commerce, l’audit et le conseil font moins rêver les étudiants

Les cabinets s’adaptent pour continuer à attirer des jeunes devenus plus exigeants, notamment sur la question du sens de leur travail.

Par Publié aujourd’hui à 05h00

Temps de Lecture 7 min.

Tomasz Walenta pour Le Monde

En cet après-midi d’automne, alors que les bourrasques balaient le parvis de la Défense, des groupes d’étudiants prennent l’air au pied de la tour First, géante de verre et de béton. Ils sont 200, élèves de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, à avoir répondu à l’invitation du cabinet Ernst & Young. Organisé pour la première année, cet événement, baptisé EY First Date (« premier rendez-vous EY», le vocabulaire est celui de la rencontre amoureuse), vise « à parler d’humain aux étudiants, à leur montrer notre culture d’entreprise », explique Pierre Constant, associé chargé du recrutement chez EY, en baskets blanches.

Au programme : rencontres informelles avec des associés, ateliers « lutte contre le changement climatique », « place de l’humain dans le travail en équipe », « soft skills », « biais décisionnels »… Une véritable opération séduction. A l’issue de la journée, Albane Demurger, étudiante à l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae), est ravie. Elle prévoit de postuler en stage : « Les métiers sont beaucoup plus divers que ce que je pensais. »

Face aux aspirations des jeunes diplômés, le secteur du conseil et de l’audit ne fait plus autant rêver. Horaires à rallonge, compétition, stress, manque de sens sur l’utilité du travail et management hyperhiérarchisé rebutent un nombre grandissant d’étudiants des grandes écoles. Des élèves qui, il y a dix ou quinze ans, s’y seraient dirigés sans se poser de question. Les cabinets disent devoir s’adapter pour continuer à attirer les meilleurs profils. « Ce n’est pas qu’il y a moins de candidats à l’entrée, car il y en a toujours. Mais plutôt qu’ils attirent moins d’étudiants brillants, car ceux-ci ont d’autres débouchés qui peuvent paraître plus attrayants », explique Sébastien Stenger, enseignant-chercheur en sciences de gestion et auteur de l’ouvrage Au cœur des cabinets d’audit et de conseil (PUF, 2017).

L’attrait des start-up

« Depuis une dizaine d’années, les grands groupes attirent de moins en moins nos étudiants, souligne Hélène Löning, professeure à HEC. Auparavant, les cabinets de conseil étaient un peu considérés comme des troisièmes cycles d’apprentissage, en raison de la variété des missions. Mais l’aventure start-up peut offrir les mêmes perspectives, le côté excitant en plus. »

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LJD

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