Croissance faible et inflation toujours élevée, une fin d’année en pente douce pour l’économie française
L’embellie du printemps aura été, pour l’économie française, éphémère. Le 0,5 % de croissance enregistré au deuxième trimestre, après un début d’année étale (0 %) sont derrière nous. Sur fond de taux d’intérêt élevés, de récession allemande et de crise chinoise, et surtout d’une inflation qui continue de miner autant le pouvoir d’achat que la confiance des ménages ou des entreprises, l’économie française se dirige vers une fin d’année à petit pas. Selon les prévisions publiées jeudi 7 septembre par l’Insee, la croissance ne dépassera pas 0,1 % au troisième trimestre et 0,2 % au quatrième.
Le reflux de l’inflation, entamé depuis quelques mois, se fait lui aussi poussif. Regonflé par la nouvelle hausse des prix de l’énergie, le glissement des prix sur douze mois ne descendra pas sous la barre des 4 % – l’Insee annonce 4,2 % en décembre, contre 4,8 % en août. Assez loin, donc, de l’objectif de 2 % d’inflation visé par la Banque centrale européenne. Au final, 2023 se solderait par une croissance modeste de 0,9 %, très légèrement inférieure aux hypothèses retenues par l’exécutif pour construire le budget.
Egalement publiés jeudi, les chiffres de l’emploi salarié confirment ce freinage en cours. Avec 12 200 créations nettes, les effectifs ont augmenté de 0,1 % dans le privé au deuxième trimestre, un rythme bien moins dynamique que les 0,4 % enregistrés au trimestre précédent. « Depuis la sortie de crise sanitaire, nous étions quasi systématiquement surpris à la hausse sur l’emploi chaque trimestre. Or, au deuxième trimestre 2023, tout comme fin 2022, ce n’est plus le cas », admet Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Pour autant, le marché du travail ne s’est pas retourné en début d’année, ouvrant la voie à une hausse du chômage.
« Un peu d’air » pour les ménages
C’est donc l’inflation, et l’impact des hausses des taux d’intérêt destinées à la juguler, qui continuent de donner le tempo à l’économie française comme à celle de ses voisins. Sur ce front, la mauvaise nouvelle provient des prix de l’énergie, repartis à la hausse après une accalmie au printemps. Les cours du pétrole ont atteint des sommets début septembre, tandis que la sortie progressive du bouclier tarifaire énergétique conduit la réévaluation des prix de l’électricité. A elle seule, la hausse de 10 % des tarifs au 1er août se traduit par 0,2 point supplémentaire dans l’indice des prix à la consommation.
L’Insee estime que dans ces conditions, « sous l’hypothèse d’un baril de Brent à 79 euros jusqu’à la fin de l’année », l’énergie va continuer à alimenter l’inflation. En revanche, les prix de l’alimentation, qui ont amorcé un ralentissement depuis mai-juin, vont continuer sur cette trajectoire. « Après avoir augmenté de 1,7 % par mois au début de 2023, ils vont désormais progresser de 0,1 % par mois jusqu’à la fin de l’année », indique M. Pouget.
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