Coinbase licencie en masse pour survivre au naufrage des cryptomonnaies

Coinbase licencie en masse pour survivre au naufrage des cryptomonnaies

S’il n’en reste qu’une, Coinbase espère être celle-ci. La plate-forme d’échange d’actifs numériques a annoncé, mardi 10 janvier, un plan de suppression de 950 emplois, soit environ le cinquième de ses effectifs. Il s’agit de la deuxième cure d’amaigrissement de l’entreprise après une première suppression de 1100 emplois à l’été 2022, alors que la galaxie des cryptodevises se bat pour sa survie. Coinbase était devenue l’une des stars de Wall Street lors de son introduction en Bourse en avril 2021, l’action atteignant 429 dollars (près de 400 euros) en séance. Elle en vaut aujourd’hui dix fois moins et affiche une capitalisation totale de 8,7 milliards de dollars.

La plate-forme dirigée par Brian Armstrong, 39 ans, se rémunérait en facturant des frais élevés sur les cryptodevises qu’elle conservait pour ses clients (environ 0,5 % par transaction). Tous ses revenus se sont effondrés avec la baisse des cryptodevises, mais aussi à cause de la concurrence féroce entre les plates-formes (la première d’entre elles, Binance, avait annoncé à l’été la gratuité des transactions, comme c’est le cas en Bourse aux Etats-Unis), des embauches excessives de l’entreprise et de la défiance envers les cryptodevises provoquée en novembre 2022 par la faillite frauduleuse de la plate-forme FTX.

« Coinbase est bien capitalisé et la crypto ne va pas disparaître », assure pourtant sur son blog M. Armstrong, qui cherche à rassurer ses troupes, même s’il va continuer à perdre de l’argent. « Les temps sombres éliminent les mauvaises entreprises, comme nous le voyons en ce moment. Des jours meilleurs sont à venir, et quand ils arriveront, nous serons prêts. »

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Petit retour en arrière : le bitcoin, pionnier des cryptomonnaies, s’était envolé à 64 400 dollars en novembre 2021, se comportant comme une valeur spéculative dopée par la politique d’argent gratuit de la Fed, la banque centrale américaine. Puis, à partir de 2022 et avec le resserrement du crédit, le bitcoin a connu un lent effondrement, montrant que cette devise n’était ni stable ni sûre, et n’avait rien de l’or numérique vanté par ses adeptes. Dès juin 2022, le bitcoin est tombé sous la barre des 20 000 dollars et a continué sa décrue pour se stabiliser autour de 17 300 dollars, son cours actuel. La blockchain, la technologie qui permet l’existence des cryptodevises, n’a pas abouti à l’émergence du nouveau monde promis par ses promoteurs.

Des faillites retentissantes

Ce reflux a provoqué des pertes de fortune considérables, de plus de 2 000 milliards de dollars selon la chaîne CNBC, pour de nombreux détenteurs de bitcoins mais aussi d’autres actifs numériques. Il a provoqué de multiples faillites, dont la plus retentissante est celle de FTX, la plate-forme de Sam Bankman-Fried, qui attend son procès à New York. Les dirigeants de FTX avaient tout simplement utilisé les capitaux de leurs clients pour spéculer et ont fini par perdre cet argent.

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