« Elles se mettent à la muscu, s’affirment en entreprise, où elles galèrent pour se faire respecter » : l’école La Bâtisse forme les battantes du BTP

Lola Rabemananjara, lors d’un cours pratique d’installation et de raccordement d'un lavabo et d’un chauffe-eau, à Lyon, le 18 février 2025.

Quand elle se rend sur les chantiers en bleu de travail, Lola Rabemananjara, 30 ans, est souvent complimentée sur sa « combi trop mignonne » : « C’est un peu comme si je m’étais déguisée en plombière, or il s’agit de ma tenue de travail ! », déplore-t-elle, chapeau de gendarme à la main. Ce terme très militaire désigne une pièce en cuivre, précise Lola, qui maîtrise à la perfection le vocabulaire de sa nouvelle profession : « On “calorifuge” lorsqu’on isole les tuyaux, on “bouchonne” quand on met des bouchons, on utilise de l’acier galvanisé pour faire passer l’eau potable, et une cintreuse arbalète pour courber les tuyaux. »

La jeune femme affirme avoir toujours été attirée par la plomberie : « Mais je redoutais les environnements professionnels très masculins, j’avais eu une mauvaise expérience en travaillant comme éboueuse. » Elle opte donc pour une formation en design textile, puis travaille dans la bijouterie, avant de finalement s’inscrire à la formation plomberie chauffage de La Bâtisse. Consacrée aux métiers manuels du bâtiment, cette école accueille principalement des femmes. Psychologue, serveur, aide-soignant, professeur, tradeur… Les 120 apprentis passés par l’établissement depuis son inauguration, fin 2023 à Lyon, sont issus de tous horizons. « Parfois, ils exercent déjà un métier manuel et sont en quête de stabilité, observe Romain Bérodier, fondateur de La Bâtisse. Mais on a aussi des profils très qualifiés, des “bac + 5”, qui acceptent une baisse de salaire pour accéder à une profession qui a du sens pour eux. »

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Cinq ans après le Covid-19, le télétravail est entré dans les mœurs

Devant un immeuble de bureaux, vers 17 h 30, dans le quartier d’affaires de La Défense, à Paris, le 8 novembre 2024.

Certains s’en souviennent comme d’une parenthèse bienvenue. Celle d’un repli sur le foyer où, confinement oblige, le télétravail a évité des heures d’allers-retours au bureau, voire, pour les plus chanceux, qui ont pu s’éloigner des villes, a permis de faire des visios au vert, depuis la campagne. D’autres gardent un souvenir douloureux de ces longs mois où il fallut jongler entre vie familiale et contraintes professionnelles dans un logement exigu. Où cet effacement des frontières fut source de souffrance, et parfois l’est toujours, en particulier pour les mères.

La parenthèse du Covid-19 laisse derrière elle un monde du travail métamorphosé. « On a découvert que le télétravail était possible, alors qu’on ne l’imaginait pas avant », constate Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des DRH. Il est entré dans les mœurs : un salarié du privé sur cinq (22,4 %) faisait du télétravail au deuxième trimestre 2024, selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiés en mars, tandis que 4 % des accords d’entreprise abordaient ce thème en 2022, alors qu’ils en représentaient moins de 1 % en 2017.

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Cinq ans après le Covid-19, les cinémas peinent encore à renouer avec la fréquentation d’avant-crise, tandis que les théâtre et salles de concert ont tourné la page

Lors d’un concert du DJ français Etienne de Crécy et du groupe pop Indochine visant à tester scientifiquement le niveau de sécurité face à l’infection au Covid-19 et les possibilités de réouverture des événements en direct, à l’AccorHotels Arena, à Paris, le 29 mai 2021.

Dans le secteur de la culture, seule l’édition a réussi à tirer son épingle du jeu pendant la crise liée au Covid-19. Les librairies sont restées moins longtemps fermées que les cinémas, théâtres, musées et salles de concert. Sans compter les annulations en cascade de tous les festivals.

Le ministre de l’économie d’alors, Bruno Le Maire, avait tendu la main aux libraires dès le 19 mars 2020, en leur proposant de faire partie de la liste des commerces de première nécessité. Mais le Syndicat de la librairie française avait décliné l’offre, parce que le personnel n’était pas suffisamment équipé de masques et de gel hydroalcoolique. Seule une poignée de libraires avait lancé du click and collect, permettant à leurs clients de commander des livres et de venir les chercher en magasin. Ce système avait déchiré la profession : si certains souhaitaient limiter la chute de leur chiffre d’affaires, les tenants du tout-sanitaire préféraient mettre leur personnel au chômage.

Lors du deuxième confinement, le click and collect s’est généralisé et a été adopté par la moitié des libraires indépendants. Il a fallu attendre l’annonce du troisième confinement pour que les librairies soient enfin considérées comme des « commerces de première nécessité ».

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Géraldine Farges, sociologue, et Igor Martinache, politiste : « Le travail des enseignants change avec l’arrivée de pratiques empruntées au secteur privé »

La sociologue Géraldine Farges et le politiste Igor Martinache, directeurs de l’ouvrage collectif Enseignants : le grand déclassement ? (PUF, 112 p., 11 €) soulignent que face à l’érosion du statut social des professeurs et à l’évolution de leurs conditions de travail, les démissions sont de plus en plus nombreuses.

Votre ouvrage pose la question d’un éventuel « grand déclassement » des enseignants. Ces derniers ont-ils la sensation d’un affaissement de leur statut social ?

Géraldine Farges. Des enquêtes ont été menées sur le statut social subjectif et la perception des enseignants. En France, à la différence de ce qu’on observe dans certains pays, en Asie notamment, leur regard est particulièrement négatif. Ils estiment ainsi que leur statut social est très faiblement valorisé et se sentent mal considérés par la société.

Igor Martinache. Ce constat négatif pourra toutefois être nuancé en fonction de l’origine sociale des enseignants et de leur trajectoire. S’ils sont dans une dynamique de mobilité ascendante, la perception pourra être moins négative que si l’enseignement apparaît comme un choix par défaut.

Cette sensation d’érosion du statut social est-elle confirmée par des faits objectifs ?

Géraldine Farges. Plusieurs indicateurs mettent en lumière un affaiblissement du statut social objectif des enseignants, en premier lieu desquels le salaire. Le constat est clair : les professeurs ont, en moyenne, une rémunération inférieure à celle de nombreux professionnels ayant un niveau d’études équivalent. Autre élément à considérer : la précarisation de leurs conditions d’emploi. Si la majorité des enseignants a le statut de fonctionnaire, on observe depuis quelques années une augmentation du nombre de contractuels. De plus en plus d’enseignants ne sont pas titulaires.

Qu’en est-il des conditions de travail ?

Géraldine Farges. Les enseignants, comme d’autres fonctionnaires, font aujourd’hui face à la mise en œuvre de la « nouvelle gestion publique ». Le travail en classe change, avec l’arrivée de pratiques empruntées au secteur privé. On assiste ainsi à un alourdissement de la charge de travail avec une multiplication des tâches à accomplir et la nécessité de rendre des comptes. Les enseignants doivent démontrer qu’ils ont réalisé le travail attendu. Le suivi des élèves implique, par ailleurs, de remplir de plus en plus de documents.

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La Cour des comptes appelle à davantage de « cohérence et d’efficacité » dans les politiques en faveur des jeunes

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, à Paris, le 19 février 2025.

La figure de proue des publications de la Cour des comptes consacre cette année ses quelque 612 pages aux « politiques publiques en faveur des jeunes ». Une « évidence », a assuré le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, en présentant le rapport public annuel de la haute juridiction financière, publié mercredi 19 mars, parce que « la jeunesse représente les forces vives sur lesquelles repose notre avenir [et] qu’à ce titre elle est au cœur des préoccupations de nos concitoyens – ou du moins elle devrait l’être ! »

Le rapport n’est « pas pessimiste », a insisté Pierre Moscovici, mais il tire une conclusion ambivalente : la France consacre des moyens importants à sa jeunesse, mais doit se poser la question de la qualité de cette dépense publique, dont l’efficience est questionnée par les magistrats de la Rue Cambon. « Il convient de doter la France d’un plan stratégique en faveur des jeunes », a exhorté Pierre Moscovici, appelant à davantage de « cohérence et d’efficacité » des politiques publiques, notamment pour qu’elles réduisent mieux les inégalités.

En 16 chapitres, qui vont de l’orientation à la justice pénale, de l’échec en licence à l’accès à l’emploi en passant par l’accès au logement, au sport ou encore à la mobilité, le rapport explore autant de segments de l’action publique destinés aux « jeunes ». Circonscrits aux 15-25 ans, ils sont au nombre de 9 millions en 2024 et représentent 13,2 % de la population. La Cour quantifie les dépenses annuelles de l’Etat exclusivement consacrées à cette tranche d’âge à plus de 53 milliards d’euros, sans compter celles des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale.

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Une étude éclaire l’ampleur du phénomène de la réembauche par le même employeur

Agence France Travail, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 23 avril 2024.

A son arrivée au pouvoir, en 2017, Emmanuel Macron avait dit vouloir lutter contre le recours aux contrats courts par les entreprises, particulièrement important en France. Une étude vient confirmer l’ampleur de la situation, en l’éclairant à travers un nouvel aspect.

Une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), publiée mercredi 19 mars et à laquelle Le Monde a eu accès, analyse le phénomène de la réembauche, c’est-à-dire le fait qu’un travailleur, après une « séparation », soit repris par le même employeur. Largement étudié aux Etats-Unis, il reste très méconnu en Europe et particulièrement en France.

Les auteurs se sont concentrés sur la période 2012-2019 et leur constat est sans appel. Ils rappellent d’abord la récurrence de l’emploi en CDD. Ainsi, sur cette période, « 66 % de toutes les entrées en emploi se sont faites en CDD d’une durée inférieure à un mois ». Le marché du travail français est caractérisé par ce qu’ils appellent un « fort dualisme contractuel ». D’une part, les embauches en CDI, des contrats stables et protégés, et, d’autre part, le recours à des CDD, précaires et flexibles.

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Avec l’arrivée de l’IA, qu’est devenue la compétence technique en entreprise

Répété à l’envi, l’impact de l’intelligence artificielle (IA) et de sa version générative (IAG) sur l’emploi illustre parfaitement la destruction créatrice chère à l’économiste Joseph Schumpeter (1883-1950). Selon le dernier rapport Future of Jobs du World Economic Forum la transformation en cours du marché du travail, et notamment la transformation numérique et l’automatisation par l’IA, générerait quelque 170 millions d’emplois et en supprimerait 92 millions. Résultat : 78 millions d’emplois verraient le jour dans les cinq prochaines années.

Quelle que soit la solidité de ces prospectives, la révolution dur à l’IA élargit la palette de compétences des métiers du numérique. Les trois premières des dix compétences les plus recherchées d’ici à 2030, citées dans le rapport du World Economic Forum, sont l’IA et le big data, les réseaux et la cybersécurité ainsi que la culture technologique.

« Ce n’est pas surprenant. Vu la vitesse d’évolution de la technologie IA, ces métiers vont devoir évoluer et développer de nouvelles compétences pour comprendre le fonctionnement des algorithmes, leur mise en œuvre, contrôler leur qualité, s’assurer qu’ils sont éthiques, qu’ils répondent bien aux besoins, etc., affirme Stéphanie Bertrand, consultante en transformation des ressources humaines chez Capgemini. Je résumerais en disant que, dans le numérique, les compétences comportementales sont devenues les nouvelles compétences techniques et qu’il ne faut plus les distinguer les unes des autres. » Elle précise qu’« il existe à présent dans des écoles d’ingénieurs des formations et des certifications pour répondre à cette évolution comme, par exemple, des formations d’éthiciens de l’IA ».

Vérifier et contrôler

La compréhension du langage naturel par l’IA permet aujourd’hui de générer du code sans maîtriser les subtilités de l’algorithmique. Ce qui a fait dire à beaucoup que des outils comme ChatGPT mettraient fin au métier de codeur. En fait, il n’en est rien.

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La Légion d’honneur mise à mal par le management

Carnet de bureau. Le syndicat CFE-CGC Orange a récemment demandé le retrait de la Légion d’honneur décernée à l’ex-PDG de France Télécom Didier Lombard, à son numéro deux Louis-Pierre Wenès, à l’ex-DRH Olivier Barberot, et à deux anciennes cadres, Nathalie Boulanger et Brigitte Dumont, tous condamnés pour « harcèlement moral institutionnel » ou « complicité » dans l’affaire des suicides de France Télécom. « Maintenir ces distinctions serait, selon nous, un affront aux victimes et à nos institutions », commente la première organisation syndicale du groupe Orange (ex-France Télécom) dans un communiqué publié jeudi 13 mars.

Le grand collier de la Légion d’honneur, au palais de l’Elysée, à Paris, le 16 septembre 2023.

Créée par Napoléon en 1802 pour exprimer la reconnaissance de l’Etat envers ceux qui œuvrent de manière exceptionnelle pour le bien commun, la Légion d’honneur est un marqueur de la méritocratie républicaine, sans grand rapport avec des activités managériales.

Avec le temps, les décorés ont été de plus en plus nombreux et de plus en plus divers, jusqu’à récompenser les influenceurs dans les années les plus récentes. La banalisation du titre est régulièrement critiquée que ce soit par des responsables politiques, des historiens ou des membres de la Légion d’honneur. En 1962 déjà, Charles de Gaulle en avait réduit le contingent pour faire barrage à sa dévalorisation. Le quota annuel est fixé par décret. Pour la période du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2026, les contingents annuels sont d’un peu plus de 3 000.

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Les DRH ne se voient pas encore confier l’organisation du temps de travail à une IA

Peut-on tout confier à l’intelligence artificielle (IA), à commencer par la gestion du temps de travail ? C’est la question qui était posée à une dizaine de responsables des ressources humaines, le 6 mars, à Paris, à l’occasion des Rencontres RH, le rendez-vous mensuel de l’actualité des ressources humaines, créé par Le Monde en partenariat avec l’Association pour l’emploi des cadres.

« La gestion du temps, c’est l’élément central de l’organisation du travail : elle a une dimension individuelle, mais aussi collective, a introduit Marie Benedetto-Meyer, sociologue du travail et maîtresse de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, spécialiste des usages professionnels des outils numériques. Comment va-t-on réussir à organiser cette planification des temps avec des collectifs qui se multiplient ? Il y a aussi une variabilité des temps selon les personnes, leur expérience, leurs compétences. »

Si les outils numériques, a fortiori ceux recourant à des IA génératives, promettent d’optimiser la gestion du travail, notamment avec des « algorithmes prédictifs », la chercheuse a rappelé que leur usage n’est pas neutre. Ils posent notamment le risque de surcharger les agendas de chacun.

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« On travaille sur la planification assistée par IA », assume Corentin Travers-Lesage, directeur organisation et santé au travail chez DomusVi, un groupe qui gère notamment des résidences pour personnes âgées. Face aux rythmes de travail contraints dans les métiers du soin (journées de dix ou douze heures), l’entreprise voit dans l’aide de l’IA un moyen de tester des plannings « différents », « qui répondent aux besoins de l’activité, mais qui soient plus flexibles pour les collaborateurs » : un outil d’IA permettrait ainsi de récolter à grande échelle un maximum de « desiderata » des salariés, certains souhaitant travailler plutôt le matin, revenir à un rythme de sept heures par jour… Sans submerger les cadres de santé, pour qui la planification représente déjà une grande part du travail.

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« Pour avoir envie de voter, pour croire dans l’efficacité du personnel politique, il est important d’avoir un travail décent »

Le Centre d’étude sur la vie politique française (Cevipof) publie, chaque année, une enquête sur la perception du monde politique par les électeurs, le « Baromètre de la confiance politique », et le dernier, paru en février, est particulièrement alarmant. Le niveau de défiance à l’égard du politique est, dans l’Hexagone, le plus élevé d’Europe, avec les trois quarts des Français qui disent n’accorder leur confiance ni à l’Assemblée nationale ni au gouvernement.

Et si cette absence de confiance, ce sentiment d’avoir un personnel politique déconnecté, incompétent, voire malhonnête, traduisait une colère en réalité ancrée ailleurs, et plus précisément dans la vie au travail ? Cette hypothèse peut paraître curieuse alors que la multiplication des scandales impliquant les politiques semble être au cœur du phénomène. Nous avons toutefois voulu tester le lien entre malaise démocratique et malaise professionnel.

L’étude du Cevipof s’inscrit dans une tendance de la recherche en sciences sociales. Depuis une dizaine d’années, les travaux se multiplient sur ce thème, suggérant par exemple que les emplois qui offrent plus d’autonomie renforcent la confiance en soi et conduisent à une plus grande participation politique, ou, dans un tout autre registre, que les emplois précaires incitent les individus à voter, cette fois pour « renverser la table » afin d’améliorer leur situation.
Nous avons interrogé un panel de participants à trois reprises, à quelques mois d’intervalle, avec des questions portant sur leurs perceptions de leur travail, sur leurs émotions vis-à-vis de leurs employeurs, sur leur confiance vis-à-vis du personnel politique et sur leur participation électorale.

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Les conclusions de cette recherche sont claires. Lorsque les personnes ressentent une dégradation de leurs conditions de travail au sens large, elles expriment de la colère, et cette colère « déborde » au-delà des seuls employeurs : elle prend aussi pour cible les politiques, sous la forme d’une plus grande défiance et d’une moindre participation électorale. Ce lien entre emploi qui se dégrade et colère politique contribue à expliquer pourquoi la baisse du chômage obtenue par Emmanuel Macron pendant son premier quinquennat n’a pas permis, comme il l’espérait, de redonner aux Français une confiance dans l’action politique. Autant que la quantité de travail, c’est sa qualité qui compte.

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