Les difficultés auxquels sont confrontés les jeunes diplômés en recherche d’emploi

Lorsque les jeunes diplômés ont terminé leurs études, les principales difficultés qu’ils rencontrent lorsqu’ils recherchent un emploi sont tout d’abord l’absence d’expérience professionnelle, suivie de la difficulté à trouver des offres d’emploi. Pour les managers, le niveau de salaire proposé est bien souvent jugé insuffisant.

Monster donne plusieurs pistes dans son étude. La première c’est de valoriser ses engagements associatifs et séjours à l’étranger mais aussi ses projets perso et des activités sportives ou culturelles de bon niveau. Elles peuvent toutes servir à démontrer que vous êtes engagé, adaptable, et avec une certaine maturité. Autre piste : tenir un blog et publier des articles sur son secteur d’activité. Plus généralement, n’hésitez pas à mettre en ligne vos réalisations créatives et/ou intellectuelles… Qui sait, elles pourraient attirer l’oeil d’un recruteur ?

Les 10 difficultés qui empêchent les jeunes diplômés de mener à bien leur recherche d’emploi :

  • Le manque d’expérience professionnelle
  • Des difficultés à trouver des offres d’emploi
  • Des difficultés à mettre en valeurs leurs compétences
  • Une mobilité géographique difficile
  • Un salaire proposé insuffisant
  • Autre difficulté non mentionnée dans la liste
  • Une formation mal, ou pas, reconnue par les employeurs
  • Une formation inadaptée au marché de l’emploi
  • Une méconnaissance des débouchés possibles de leur formation
  • Une mauvaise maîtrise des techniques de recherche d’emploi (lettre de motivation, CV, entretien d’embauche…)

La Génération Millennials Jeune diplômé et sans emploi

Qui est cette génération Y et pourquoi, malgré leurs diplômes, les jeunes peinent-ils à décrocher leur premier emploi ?

alors que la courbe du chômage en France continue de faire le yo-yo, le taux d’emploi des jeunes diplômés ne semble pas affecté ni par les périodes de creux, ni par les améliorations du marché de l’emploi. En effet, il stagne : 40% des jeunes diplômés n’ont toujours pas d’emploi un an après avoir obtenu leur diplôme de fin d’étude.

Après la génération X naît la génération Y, surnommée « Millennials » ou « enfants du millénaire ». Regroupant l’ensemble des individus nés entre le début des années 80 et le milieu des années 90 (certains sociologues datent précisément la fin de cette génération avec les jeunes nés en 1995), cette génération est marquée par le digital, la flexibilité et les réseaux sociaux. Le cœur de ce groupe est Internet et plus largement les nouvelles technologies qui induisent la simultanéité et l’instantanéité des relations et des tâches.

En 2020, la « génération net » représentera plus de 40% des travailleurs européens. « Les Millennials vont dominer tous les chiffres de l’emploi et du chômage à partir de maintenant, » déclare Anthony Carnevale, le directeur de recherche de l’Université de Georgetown. En 2015, 75,3 millions de personnage appartiennent à la génération Y contre 74,9 millions d’individus pour la génération X (jusque-là, la génération X représentait la tranche d’âge (entre 30 et 50 ans) la plus nombreuse).

Les Millennials font face à des frais de scolarités beaucoup plus élevés que leurs parents (que ce soit en frais universitaires ou le coût d’une école de commerce ou d’ingénieur) ce qui induit la contraction d’un prêt étudiant plus conséquent. Problème, la compétition pour obtenir un CDI (véritable Graal du jeune diplômé) est aussi plus rude qu’avant. Une étudiante de 25 ans avec dans sa poche un Master 2 en commerce international déclarait qu’elle était serveuse dans un restaurant de quartier en attendant de trouver un emploi plus en adéquation avec ses qualifications.

Diplômé en poche mais sans emploi, comment y remédier ?

Le Manque de stratégie. Nous remarquons souvent que le manque de succès est dû à un manque de stratégie dans la recherche d’emploi: il ne suffit pas d’envoyer une lettre de motivation et un CV pour espérer décrocher un poste correspondant à ses attentes.”
Manque de motivation. “Une recherche d’emploi est aujourd’hui un job à mi-temps et il faut garder la motivation tout au long des différents processus de recrutement qui sont aujourd’hui assez longs. Mais il n’y a rien à faire…. il faut accepter que ça prend du temps…”
Manque de flexibilité. “La flexibilité de la génération Y est importante et il faut absolument tenir compte de ce paramètre pour se démarquer également (…) On ne reste plus 30 à 40 ans dans le même boulot (ou très rarement), on change 7 à 8 fois dans une carrière.
Les outils sont nombreux aujourd’hui pour se positionner sur le marché: LinkedIn , les jobboards, les organismes, les foires à l’emploi… Pour moi, le profil LinkedIn est incontournable. Plus de 85% des recruteurs sont dessus et il y’a tous les jours de nouvelles offres d’emploi. Utilisez les réseaux sociaux dans votre recherche d’emploi mais de façon professionnelle et en faisant très attention à votre identité numérique”.
“Motivation, patience, structure, organisation, stratégie et détermination sont les maîtres mots d’une recherche d’emploi réussie. La base est évidemment votre CV et votre lettre de motivation.”
Les erreurs à éviter lors de votre recherche :
Etre pessimiste. “Si on part du principe que tout est bouché et qu’on a aucune chance à cause de statistiques, il est évident que cela sera difficile de garder la motivation. Posez-vous les bonnes questions et analysez les raisons d’un échec. Vous verrez que ce n’est pas uniquement le marché qui est responsable – même si le parcours n’est pas un long fleuve tranquille. C’est vous qui ferez la différence lors de vos entretiens d’embauche, et pour cela il faut pouvoir se vendre tout en restant humble mais en vous démarquant du candidat qui est passé juste avant vous…”
Etre impatient: “Il est parfois nécessaire de changer sa cible et de passer par deux phases afin d’obtenir l’objectif premier. L’intérim par exemple est devenu un excellent tremplin pour arriver à son objectif (CDI). Par exemple, devenir consultant parait peut être facile mais il faut plusieurs années d’expériences afin d’être expert et avoir une certaine renommée sinon vous êtes dans la masse et le problème est le même.”

Les Lacunes des Jeunes Diplômés Viennent De L’enseignement

Si l’on en croit une étude récente venue du Royaume-Uni, un diplôme de l’enseignement supérieur ne fait pas pour autant un bon professionnel. De nombreux employeurs se déclarent de moins en moins satisfaits de leurs nouvelles recrues, notamment en ce qui concerne l’attitude à l’égard du travail, les capacités de communication et de résolution de problèmes, ainsi que l’aptitude à développer de bonnes relations avec les clients.

Serait-il possible que les lacunes pointées par les employeurs – manque des connaissances entrepreneuriales de base, faibles compétences en communication et attitude négative face au travail – provinssent directement de l’enseignement reçu dès les premières années scolaires ? Regardez par exemple ce qui est enseigné sur l’individu. Selon les mots de C. S. Lewis, le système scolaire encourage une attitude du style «  tout le monde vaut tout le monde » sans se préoccuper des aptitudes ou des capacités des uns et des autres.

Éduques dans cette idée, les étudiants ont facilement tendance à se croire sortis de la cuisse de Jupiter. Si ce travers n’est pas corrigé, ils ne seront que trop enclins à exiger de plus de plus de louanges et d’avantages à mesure qu’ils grandissent et accèdent au marché du travail.

Ou regardez la façon dont l’école développe la socialisation des élèves. C’est depuis longtemps l’un des objectifs les plus importants du système scolaire, mais force est de constater que cette socialisation ne se fait qu’à l’intérieur d’une seule classe d’âge.

Les élèves ont alors du mal à interagir avec des individus n’appartenant pas à leur cercle immédiat. Cela devient problématique lorsqu’ils entrent dans la vie active et doivent coexister pacifiquement avec des personnes, clients ou collègues, ayant 10, 20 ou même parfois 50 ans de plus qu’eux.

De plus, le système éducatif a éliminé bon nombre d’expériences qui permettaient de se familiariser avec le monde de l’entreprise – les classes-ateliers par exemple – tout en dénigrant le concept d’apprentissage. Sans ces expériences précoces, il n’est guère étonnant de constater que les jeunes salariés n’ont aucune idée du monde de l’entreprise dans lequel ils entrent.

Manque d’expérience Difficulté que l’on rencontre dans la recherche d’emploi en tant que jeune diplômé

Toute expérience est bonne à prendre Comment faire alors, pour convaincre les recruteurs de sa valeur quand on n’a jamais (ou presque jamais) travaillé ?

En tant que jeune diplômé La 1ère difficulté que l’on rencontre dans la recherche d’emploi est notre manque d’expérience.

“On m’a encore reproché mon manque d’expérience… Mais comment voulez-vous que je gagne en expérience si on ne me laisse jamais ma chance ?!” Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal… Selon une étude réalisée par OpinionWay pour la plateforme de recrutement en ligne Monster, le manque d’expérience est le principal frein à l’embauche selon les jeunes diplômés.

Sur le papier, on doit bien l’admettre. En revanche, les stages et les projets durant nos périodes de formation sont bien porteurs d’expérience. Le véritable problème est d’arriver à les valoriser lors d’entretiens. Pas toujours évident quand on garde en tête qu’on le fait pour obtenir notre diplôme. Mais en prenant du recul, en excluant le contexte scolaire, on se rend vite compte que le travail fourni est une expérience riche.

Les stages apportent une contrainte qui ne se retrouve pas en CDI : la gestion du temps. On doit réaliser un travail dans un temps très court et surtout dans beaucoup de cas, personne ne reprendra le travail après nous. Ce fut mon cas dans mes 2 stages (BTS et Licence) ainsi que dans les projets à réaliser. Quand notre formation apporte un plus dans les équipes que l’on intègre, on a « obligation de résultat et de fiabilité ».

Les jeunes français seraient trop qualifiés ?

On estime que plus de 60 % des jeunes fonctionnaires (âgés de moins de 30 ans) occuperaient des postes qui n’équivalent pas à leur diplôme. Il ne s’agirait pas tant de pessimisme que de craintes dues à la dure réalité économique.

Actuellement, les entreprises ne veulent pas de jeunes « trop diplômés », afin de maîtriser le coût de la main d’œuvre. Ainsi, beaucoup de jeunes se contentent de postes qui ne correspondent pas du tout à leur niveau, y compris dans la fonction publique. Les jeunes peinent tellement à décrocher un emploi qui corresponde à leur niveau que plusieurs, ayant peur de ne pas être embauchés, ne mentionnent pas dans leur CV les diplômes supérieurs au bac+2.

Le même problème se retrouve dans d’autres pays développés :

Dérailleurs, cette crainte ne concerne pas que les jeunes français. Elle mine aussi le moral des étudiants américains. Bon nombre de jeunes américains en fin d’études se posent des questions sur leurs perspectives d’avenir. Par exemple, lors du deuxième débat présidentiel entre Obama et Romney en 2012, un étudiant interviewé précisait que ses parents et son entourage lui répètent souvent à quel point trouver un emploi après les études sera difficile. En Hexagone, les différents gouvernements ont répété qu’ils se fixaient pour objectif de restaurer la compétitivité des entreprises et d’assurer un climat d’affaires favorable. Pour ce dernier point, quand on sait que du fait de la surévaluation de l’euro, beaucoup d’entreprises ont déserté l’Allemagne pour s’implanter aux Etats-Unis ou ailleurs, l’objectif reste lointain.

La ministre du travail promet le versement rapide des salaires impayés aux employés de Milee

« Ça ne rattrapera pas tout ce qu’ont perdu certains, mais on est quand même rassurés », réagit Sébastien Bernard, délégué syndical central CGT de Milee, dont le syndicat s’était mobilisé pour dénoncer l’extrême précarité des près de 10 000 salariés licenciés suite au naufrage de l’entreprise (ex-Adrexo), une société spécialisée dans la distribution de prospectus publicitaires.

La ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a annoncé, jeudi 24 octobre, à proximité du centre de distribution de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), que tous les salaires dus leur seraient payés d’ici le 31 octobre, et leurs soldes de tout compte (congés payés, indemnité de licenciement) d’ici mi-novembre, entre autres mesures.

Après des années de difficultés et de problèmes de gestion, acculée par le déclin de son activité, Milee avait été placée en redressement judiciaire le 30 mai, puis en liquidation judiciaire le 9 septembre, faute de trésorerie suffisante pour poursuivre son activité. Les 5 000 derniers salariés de l’entreprise se sont ajoutés aux 4 000 autres licenciés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi durant l’été.

La grande majorité des effectifs distribuaient des prospectus à temps partiel, au smic. Un tiers cumulait ces revenus avec un emploi, un tiers avec sa retraite, tandis qu’un dernier tiers des salariés n’avait que Milee comme activité : 1 400 d’entre eux étaient à temps plein.

« Manque de professionnalisme »

Outre la fin de leur entreprise, les salariés, en particulier ceux licenciés lors de la seconde vague, ont donc eu la mauvaise surprise de ne pas recevoir tout ou partie de leur salaire, notamment du mois d’août. Plusieurs mois plus tard, des impayés demeurent, en raison du grand nombre et de la complexité des dossiers, et de difficultés administratives entre le liquidateur, les gestionnaires de paie et l’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS), qui verse les salaires en cas de liquidation.

« La difficulté, c’est que les salaires sont longs à arriver, 150 personnes nous ont remonté qu’elles n’avaient toujours rien en août », décrit Philippe Viroulet, délégué syndical central à la Confédération autonome du travail, le premier syndicat chez Milee.

N’ayant pas reçu leur solde de tout compte ni leur attestation de fin de contrat, les licenciés ne pouvaient donc pas s’inscrire à France Travail. « Une personne qui travaillait à temps plein a tenté de se suicider, il y a quelques jours. D’autres se font expulser ou retirer la garde de leurs enfants », témoigne M. Bernard.

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Le projet de budget 2025 sème l’inquiétude dans l’industrie française

Des employés d’Airbus devant les satellites météorologiques dans la salle de la branche défense et espace de l’entreprise, le 10 novembre 2023 à Toulouse.

La chimie française craint de perdre « 15 000 emplois » d’ici à trois ans, d’après la fédération France Chimie qui regroupe les entreprises du secteur. Les défaillances d’entreprises battent des records, avec 66 000 défauts en douze mois selon le cabinet d’études Altares, en particulier des PME de plus de 50 salariés dans les domaines de l’automobile et du bâtiment. L’avionneur européen Airbus a annoncé la suppression de 2 500 postes dans sa branche produisant des satellites au sein de son activité défense et espace, qui compte 35 000 salariés…

Le projet de loi de finances pour 2025 présenté par le gouvernement Barnier, qui recherche 60 milliards d’euros d’économies pour espérer atteindre 5 % de déficit public en 2025 contre 6,1 % aujourd’hui, intervient dans un moment critique pour l’industrie française. Chute de la demande au niveau national et européen, concurrence agressive des Etats-Unis et de la Chine, prix élevé de l’énergie qui freine sa compétitivité, le secteur accumule les difficultés depuis le début de l’année. La CGT a même dénoncé, vendredi 18 octobre, par la voix de sa secrétaire générale, Sophie Binet, une « situation industrielle extrêmement inquiétante », disant avoir recensé « 180 plans de licenciement » en cours dans plusieurs filières (automobile, chimie, verrerie…) et « autour de 100 000 salariés » touchés directement ou indirectement.

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Le nouveau ministre de l’industrie, Marc Ferracci, a beau tenter de les rassurer en expliquant que le budget, dont l’examen débute lundi 21 octobre à l’Assemblée nationale, est « une base qui peut naturellement évoluer lors des débats parlementaires », les industriels ont peu de raisons de se réjouir de ce texte. Même le crédit d’impôt recherche, qu’ils défendent tous en bloc, épargné pour l’instant par le gouvernement, est menacé par les députés de l’opposition, soit pour en diminuer les financements pour la droite, soit pour carrément les supprimer pour la gauche.

Des mesures qui déplaisent

Le budget 2025 comporte surtout plusieurs mesures fiscales qui déplaisent aux secteurs industriels. A commencer par la hausse de l’impôt sur les sociétés, de 25 % à 30 %, pour les 440 grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros. Une augmentation présentée comme temporaire par le gouvernement, qui doit rapporter 8 milliards d’euros en 2025 et 4 milliards en 2026.

Les industriels y voient un coup de canif donné à la promesse d’Emmanuel Macron de stabilité fiscale pour les entreprises qui prévalait depuis 2017. Les prédébats en commission des finances de l’Assemblée nationale, qui ont commencé mercredi 16 octobre, ont montré par ailleurs que les oppositions étaient décidées à gonfler l’addition. Les entreprises redoutent que le temporaire dure plus longtemps que prévu et que les effets ne soient pas limités qu’aux seuls grands groupes, mais aussi à l’ensemble de la chaîne de valeur. « Ne croyez pas que parce que vous ne touchez qu’aux gros cela ne touchera pas les petits, car dans les filières industrielles, les commandes des grands groupes vont baisser vers leurs sous-traitants plus petits », prévient Alexandre Saubot, président de France Industrie, l’organisation qui représente les branches industrielles en France.

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« Le Figaro » va supprimer une dizaine de postes de la rédaction

Mardi 22 octobre puis le lendemain au Figaro, rue de Provence, à Paris, direction et élus au comité social et économique (CSE) se retrouveront en réunion extraordinaire pour les deuxième et troisième fois en quelques jours. Jeudi 17 octobre, un plan de réorganisation couvrant plusieurs services a été présenté : le secrétariat de rédaction, l’iconographie, la direction artistique, la documentation, etc. A terme, douze postes devraient disparaître selon la direction – dix-sept, selon les syndicats, qui incluent dans les effectifs trois départs volontaires intervenus ces derniers mois, et deux arrêts maladie.

« Tous les trois à quatre ans, nous procédons à une réorganisation de l’édition imprimée, en baisse structurelle », justifie Marc Feuillée, le directeur général du Groupe Figaro. Cette « simplification du processus d’édition » doit conduire à des « économies de productivité » d’un montant de 1,5 million d’euros annuel, notamment grâce au recours à des outils numériques plus performants. « Il semble que la direction place beaucoup d’espoir (…) dans les nouveaux outils, dont l’intelligence artificielle, censés automatiser certaines tâches comme le choix des photos, le traitement de l’image, la correction, etc. », regrette le Syndicat national des journalistes, majoritaire à la rédaction, dans un communiqué.

Confiance abîmée en la direction

En contrepartie, assure M. Feuillée, Le Figaro « continue d’embaucher » des journalistes, soit la création d’« une centaine de postes en quatre-cinq ans », ventilés entre les cinq « rédactions locales », la cellule réseaux sociaux ou encore la chaîne Le Figaro TV. « D’après la “slide” qui nous a été présentée, il s’agit d’une soixantaine de postes depuis 2019 », corrige Laurent Mardelay, délégué syndical CGT, majoritaire dans l’entreprise. Quoi qu’il en soit, à la rédaction technique, où ceux qui resteront redoutent déjà un surcroît de travail, comme à la rédaction écrivante, les bons chiffres de ventes du quotidien et de fréquentation du site enregistrés durant l’été n’ont pas éteint les inquiétudes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au « Figaro », Alexis Brézet cabre une nouvelle fois la rédaction

La confiance en la direction de la rédaction, abîmée par les deux éditoriaux du directeur de la rédaction, Alexis Brézet, sur Europe 1 et dans le quotidien, jugés favorables au Rassemblement national et qui avaient suscité une lettre de protestation signée par 205 journalistes, n’est pas revenue. Elle a même été de nouveau entamée cet été, quand une « une interview, programmée de longue date, de Thomas Jolly », le metteur en scène des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques vivement critiquées par l’extrême droite, a été annulée, selon un compte rendu de la société de journalistes (SDJ), qui a interpellé M. Brézet à ce propos.

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Fêtée mercredi à la Paris Games Week, l’industrie du jeu est pourtant en pleine tempête

Publicité pour le jeu « Call of Duty » à Times Square, le 16 octobre 2024.

Sale temps pour les jeux vidéo. Alors que doit s’ouvrir, mercredi 23 octobre, la Paris Games Week, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le secteur. Dernier exemple en date : l’un des plus grands développeurs et éditeurs français de jeux vidéo, Don’t Nod, a annoncé, le 16 octobre, une coupe sévère dans ses effectifs. Constatant « les contre-performances économiques des derniers lancements », Oskar Guilbert, le PDG de la société, a annoncé « un projet de réorganisation afin notamment de sauvegarder sa compétitivité dans un écosystème concurrentiel toujours plus exigeant ».

« Jusqu’à 69 emplois » sont menacés dans cette entreprise qui en compte un peu moins de 340. Une mesure qui vient s’ajouter à la saignée que connaît actuellement le secteur du jeu vidéo qui à date pourrait supprimer 13 000 emplois en 2024 à travers le monde. Un record, après 8 500 suppressions en 2022 et 10 500 en 2023. Un important plan de départs est également en cours chez le japonais Bandai Namco, affectant de 100 à 200 personnes.

Nul n’est épargné. Des plus grands employeurs comme Unity (1 800 suppressions de postes) aux plus petits, qui connaissent un « bain de sang », commente Charles-Louis Planade, directeur des opérations internationales du cabinet de courtage TP ICAP Midcap. « Dans le milieu on s’est mis à parler “d’Indiepocalypse”, tant le nombre de petits studios indépendants qui ont fermé est énorme ».

Le pari risqué du repli

Dans un secteur qui se distingue par une activité particulièrement cyclique – liée notamment à l’arrivée de nouvelles générations de produits ou de technologies –, le coup de frein est d’autant plus violent que l’industrie vidéoludique s’était emballée lors des périodes de confinement liées au Covid-19. En réponse à l’appétit de divertissement exprimé par les consommateurs, tous les acteurs du secteur, du plus grand au plus petit, avaient multiplié les développements de nouveaux titres en espérant prendre leur part du gâteau. Dans la foulée, de nouveaux studios se sont créés. En a résulté une « suroffre » qui a pénalisé tous les compétiteurs.

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En réaction, les sociétés exploitant les franchises les plus diffusées (Assassin’s Creed, Call of Duty, etc.), ont fait le choix de se replier sur leurs titres phares, qui offrent le plus gros potentiel de retour sur investissement. Pari risqué puisque le lancement raté du nouvel épisode d’un titre premium peut pénaliser fortement une entreprise. Ce fut par exemple le cas tout récemment du français Ubisoft que les ventes décevantes de Star Wars Outlaw ont fragilisé en Bourse. Dans la foulée, l’entreprise a décidé de reporter le lancement de son prochain jeu phare – le dernier opus d’Assassin’s Creed afin de rendre la copie la plus propre possible. Le jeu ne devrait finalement sortir qu’en février 2025, après la période faste des fêtes de fin d’année. Un nouvel échec plongerait la société dans une crise profonde.

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