Célébration de la livraison du premier A380 à la compagnie japonaise ANA
Proxinvest, première agence française d’analyse de gouvernance, a estimé l’enveloppe globale que effleurera le président exécutif de l’avionneur lorsqu’il abandonnera son poste le 10 avril.
La saison 2019 des assemblées générales (AG) du CAC 40 n’en compléta pas de conserver des surprises. Le 21 mars, BFM Business divulguait le montant démesuré (14 millions d’euros) du « paquet » exercé au président exécutif de TechnipFMC, Thierry Pilenko (61 ans), alors que la société d’ingénierie pétrolière est dans le rouge. « Une prime à l’échec », révoquait sur-le-champ Geoffroy Roux de Bézieux, à la tête du Medef. Le 27 mars, s’inquiétant de « l’émotion » que l’information allait éveiller, le journal Les Echos dévoilait la rétribution annuelle de 21,8 millions d’euros vue en 2018 par François-Henri Pinault, le PDG du groupe de luxe Kering, au lieu des 2,7 millions octroyés l’année précédente. Le déblocage d’une rémunération de long terme basée sur la performance financière développe cette forte différence.
Dans ces conditions, comment le monde patronal et politique va-t-il résister à l’annonce de la somme attribuée à Tom Enders (60 ans), le patron allemand d’Airbus, qui abandonnera son poste mercredi 10 avril à l’issue de l’AG du groupe à Amsterdam ? Le président de l’avionneur qui siège depuis 2000 aux comités exécutifs de l’entreprise va percevoir une enveloppe globale de 36,8 millions d’euros selon les calculs précis accomplis par Proxinvest, première agence française d’analyse de gouvernance. Certes, le groupe aéronautique, qui a accompli en 2018 un gain net de 3 milliards d’euros pour un chiffre d’affaires de 63,7 milliards, n’est en rien dans la situation de TechnipFMC, mais le bilan de M. Enders n’est pas exempt de critiques.
La mégacommande de 300 avions, prévue le 25 mars par Pékin lors de la visite en France du président chinois Xi Jinping et évaluée à 30 milliards d’euros, n’a redoré qu’en partie le blason du constructeur, contraint d’aviser cinq semaines plus tôt la fin du programme de l’A380 en 2021. Entre 3 000 et 3 500 postes domineraient être affectés par ce coup d’arrêt, soit 3 % environ de l’ensemble des effectifs.
« Depuis la rentrée 2018, je suis professeur à Weil am Rhein, dans le Bade-Wurtemberg. C’est près de la Forêt-Noire, où je vais skier. Je faillais y rester jusqu’à l’été, mais j’ai sollicité un an de plus. Au-delà de l’expérience professionnelle, de la découverte d’un autre système éducatif, je voulais concevoir le fait d’être étrangère quelque part. J’ai beaucoup voyagé, mais je n’avais jamais été émigrée. Partir n’est pas simple. Il y a peu d’information sur ces échanges. Je suis passée par l’Office franco-allemand pour la jeunesse, dont j’ai eu l’intuition par une amie. J’enseigne le français, pour une vingtaine d’heures par semaine, et le sport, car j’ai fait Staps. En Allemagne, à l’école primaire, les enseignants se suppléent dans la classe. Lorsqu’on change de classe, et quand les parents quittent leurs enfants le matin, on se dit “viel Spass”, ce qui signifie “amuse-toi bien”. Ici, le directeur ou la directrice est le supérieur hiérarchique des enseignants. L’élève est un partenaire, inclus dans l’école, qui donne son avis, argumente, vote les sorties. L’apprentissage passe beaucoup par le jeu. Pour participer à ce genre d’échange, il n’est pas obligatoire de parler allemand, mais cela assiste les relations avec les collègues et les parents. En mai, la promotion précédente donne des conseils à ceux qui vont partir. En août, Français et Allemands se perçoivent pour un stage de pédagogie et des cours de la langue du pays d’accueil. On a aussi un bilan à mi-parcours et un autre à la fin, avec nos successeurs. Avec ce système, on encaisse et on donne. »