Au Tréport, les espoirs suscités par la probable implantation de nouveaux réacteurs à la centrale nucléaire de Penly

Au Tréport, les espoirs suscités par la probable implantation de nouveaux réacteurs à la centrale nucléaire de Penly

Le bâtiment abritant le projet de réacteur nucléaire de troisième génération EPR de Flamanville, en Normandie, le 14 juin 2022.

Il est 18 h 30 lorsque le public commence à affluer. Ce jeudi soir de décembre 2022, au Tréport (Seine-Maritime), la salle vitrée Serge-Reggiani n’accueille ni concert ni pièce de théâtre, mais l’un des débats publics sur l’avenir du nucléaire dans la région. Très concernée, la Normandie compte déjà huit réacteurs. Elle pourrait, si le Parlement le décide, en accueillir deux autres, à la centrale de Penly, à une quinzaine de kilomètres de là.

« On parle de 8 000 à 10 000 emplois, explique Peggy, syndicaliste, mais tout cela reste très flou. » « On aimerait savoir si cela va concerner les Hauts-de-France, s’interroge une voisine venue de la sous-préfecture d’Abbeville, dans la Somme. Après tout, on est juste à côté. »

A l’intérieur de la salle, une centaine de personnes ont pris place. Principalement des salariés d’EDF et de RTE, des élus locaux, des acteurs de la vie économique et des syndicalistes. « Toutes les opinions peuvent être exprimées, rappelle un des coordinateurs, mais seuls les discours argumentés comptent. Si on siffle, si on applaudit, cela ne va pas peser ni nourrir le débat parlementaire. »

Le maire du Tréport annonce d’emblée la couleur : « Les nouveaux EPR, j’y suis favorable », commence Laurent Jacques. « C’est l’antithèse du parc éolien en mer que l’on veut nous imposer », expose-t-il, taclant le projet au large de Dieppe-Le Tréport, qui doit démarrer en 2024. « C’est une énergie décarbonée, fiable, locale qui, elle, offre la perspective de ne pas détruire les emplois de nos amis pêcheurs », s’exclame-t-il auprès d’une audience plutôt acquise.

Temps de discussion

Antoine Ménager, directeur chez EDF du débat public EPR 2, enchaîne, lui, sur les promesses d’emplois du projet. « Ce sera 8 000 emplois au pic du chantier », soutient-il, et « 30 000 au niveau national dans la phase de déploiement de ces six EPR2 ». L’assistance écoute religieusement. Et veut y croire. « La balle n’est pas seulement dans le camp de l’opérateur, mais dans celle du territoire », souligne Jean-Luc Léger, président du conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) de Normandie, qui évoque aussi les familles de ces futurs employés qui auront des besoins scolaires, de santé, d’infrastructures.

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Un temps de discussion en groupe est ensuite demandé, avec un médiateur, pour rassembler questions et remarques de chacun. Un participant s’en étonne : « Tout cela, c’est du temps de moins pour le vrai débat, souffle-t-il, à voix basse. A Petit-Caux, la fois précédente, c’était organisé sous forme d’assemblée, il y avait plus de résistance, sur la question des déchets, sur l’impact des travaux de terrassement qui vont obliger à rogner la falaise. » En petit comité, la parole se libère un peu, sans que des oppositions surgissent toutefois réellement.

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