Airbus supprime 2 362 postes dans sa division défense-espace

Airbus supprime 2 362 postes dans sa division défense-espace

La restructuration était attendue, mais son ampleur a surpris. Airbus a annoncé mercredi 19 février son intention de supprimer 2 362 postes sur 34 000 d’ici à 2021 dans sa division Defence and Space, regroupant les activités d’armement et de spatial de l’avionneur européen. L’Allemagne, principale base industrielle, sera la plus touchée avec 829 postes supprimés, suivie par l’Espagne (630). La France sera affectée à hauteur de 404 postes, le Royaume-Uni de 357, et 142 dans les autres pays.

Dirk Hoke, le patron de la branche défense et espace d’Airbus dont le siège social est à Munich, a dévoilé ce projet lors d’un comité d’entreprise européen. Le premier groupe de défense en Europe s’est engagé « à fournir des précisions sur ses intentions et à poursuivre un dialogue constructif avec les représentants du personnel ». Ces derniers avaient été avertis en décembre 2019 que des coupes étaient à prévoir dans les effectifs.

Si Airbus n’a jamais livré autant d’avions commerciaux, le groupe a publié le 13 février, une perte nette consolidée de 1,4 milliard d’euros en 2019 (contre un profit de 3 milliards l’année précédente). Cette contre-performance est largement la conséquence de l’amende de 3,6 milliards d’euros que l’avionneur a dû acquitter aux autorités françaises, américaines et britanniques pour faits de corruption.

Pour la troisième année consécutive, les livraisons sont inférieures aux commandes nettes

Mais, après trois ans d’enquêtes, Airbus s’était préparé à régler cette pénalité. La restructuration annoncée est la conséquence, selon le groupe, de la mauvaise passe que traversent ses activités à la fois dans la défense et dans le spatial. « Pour la troisième année consécutive », les livraisons sont inférieures aux commandes nettes, précise-t-il, « principalement en raison de l’atonie du marché spatial et du report de plusieurs contrats de défense ».

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Côté défense, rien ne va plus, ce qui explique d’ailleurs la volonté farouche du Parlement allemand de remplir le carnet de commandes des usines outre-Rhin avec le programme franco-allemand de l’avion de combat du futur. En particulier, une provision supplémentaire de 1,2 milliard d’euros a été dotée dans les comptes 2019 d’Airbus pour faire face aux difficultés persistantes de l’avion de transport militaire A400M. Récemment, l’armée de l’air allemande a refusé la livraison de deux appareils.

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« Nous avons revu à la baisse le nombre de contrats export que nous pouvions signer », explique Guillaume Faury, le nouveau directeur général d’Airbus, dans une interview à La Tribune publiée mercredi 19 février, même s’il précise : « L’année 2019 a très largement confirmé une nette amélioration de l’avancée du programme. »

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LJD

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