Affaibli, Casino poursuit sa restructuration financière

Affaibli, Casino poursuit sa restructuration financière

Un hypermarché Casino, à Villefranche-sur-Saône (Rhône), le 28 avril 2023.

Pas à pas, comme un client poussant résolument son chariot de rayon en rayon vers les caisses, le groupe Casino suit le long chemin des entreprises en difficulté. Nouvelle étape de ce parcours semé d’embûches, le distributeur a annoncé, mercredi 25 octobre, l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée. « La procédure de sauvegarde accélérée concerne uniquement la dette financière (…) et n’aura aucune incidence sur les relations du groupe avec ses partenaires opérationnels (en particulier ses fournisseurs et ses franchisés) ou ses salariés », précise Casino.

C’est dans ce cadre juridique que les créanciers du groupe seront appelés à voter sur le plan de restructuration négocié de haute lutte. Ce plan prévoit la conversion de 4,9 milliards d’euros de dette en capital ; en parallèle, le consortium réunissant les hommes d’affaires Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor prendra le contrôle de Casino après avoir injecté 925 millions d’euros à son capital. Les administrateurs judiciaires Aurélia Perdereau, Helène Bourbouloux et Frédéric Abitbol auront deux mois, quatre au maximum, pour piloter cette sauvegarde.

Fragilisé par la hausse des taux et de mauvais résultats commerciaux, Casino était entré en procédure de conciliation le 25 mai. Les négociations menées sous l’égide des conciliateurs Aurélia Perdereau et Marc Sénéchal ainsi que du comité interministériel de restructuration industrielle avaient permis dans un premier temps de signer un accord de principe, le 27 juillet, entre Casino, les repreneurs et les créanciers bénéficiant de garanties. A la rentrée, les négociations s’étaient poursuivies avec les créanciers non sécurisés, ceux ne bénéficiant pas de sûretés, très pénalisés par le plan de restructuration.

8 milliards d’euros de dettes

Les créanciers ont eu ensuite jusqu’au 17 octobre pour adhérer à un accord dit de « lock-up », dans lequel ils s’engageaient à voter en faveur du plan de restructuration, en échange d’une commission d’adhésion et du droit de souscrire à une augmentation de capital. De quoi s’assurer par avance que le scrutin sera globalement favorable.

Le tribunal de commerce va, en effet, organiser des votes par classe d’actifs, c’est-à-dire en fonction du type de créance détenue, obligation, titre subordonné ou facilité de crédit. Mais, grâce au nouveau régime des faillites, le juge aura ensuite la possibilité de mélanger les résultats pour franchir le seuil des deux tiers nécessaire pour valider l’approbation.

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LJD

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