Plan d’économies à Radio France : la direction propose 340 départs volontaires d’ici à 2022
Dix jours après la reprise des négociations, la direction de Radio France a maintenant bouclé la version définitive de son plan d’économies. Il prévoit 340 départs volontaires d’ici à 2022, sur 4 100 contrats à durée indéterminés (CDI). Soit plus que les 299 suppressions d’emploi du plan précédent, en 2019. Principale différence, la direction promet de remplacer plus d’un poste sur deux, soit 183 en tout, dans le cadre de cette « rupture conventionnelle collective », un format plus souple qu’un plan de départs volontaires (PDV), qui ne permet pas de réembaucher sur les places laissées vacantes.
Les contrats à durée déterminée (CDD) et les contrats à durée déterminée d’usage (CDDU), ces précaires qui travaillent pour Radio France, seront choisis en priorité pour être titularisés. « On se donne comme objectif d’en réaliser 70 % en proposant à des salariés qui travaillent déjà pour nous de bénéficier de CDI », a expliqué la directrice des ressources humaines, Catherine Chavanier, dans un courriel consulté par Le Monde et adressé aux organisations syndicales.
Deux tiers des partants seront issus du siège parisien, et un tiers de province. Priorité est donnée aux départs en retraite, même si des départs pour « un projet professionnel » restent possibles.
« Suppressions de poste éminemment politiques »
Les organisations syndicales ont jusqu’au 1er octobre pour parapher le plan, sans quoi la direction remettra sur la table le PDV présenté en 2019. Pour que cet accord soit entériné, il faut que quatre des six organisations syndicales le signent. « Les négociations se sont bien passées, et les propositions ont évolué dans le bon sens. Même si les conditions de départ sont modestes, et que la direction triche en n’incluant pas les postes déjà vacants, qu’elle considère comme déjà supprimés », réagit une représentante du SNJ.
« Ces suppressions de poste sont éminemment politiques. Il n’y avait pas d’urgence à les mettre en œuvre. Mais il y a un principe de réalité. Les modalités vont encourager aux départs. Notre inquiétude, c’est pour ceux qui restent, et pour la titularisation des précaires », constate Jean-Paul Quennesson, du syndicat SUD, dont les adhérents vont se réunir le 1er octobre pour décider de la suite à donner à la proposition de la direction.
La présidente de Radio France, Sibyle Veil, à laquelle le gouvernement impose des mesures d’économies, ne peut se permettre la sortie de route. Présenté l’an passé, son premier plan de départs avait engendré une grève de cinquante-deux jours, le mouvement social le plus long du groupe radiophonique public.
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