L’épidémie de Covid-19 bouscule l’aménagement des bureaux

L’épidémie de Covid-19 bouscule l’aménagement des bureaux

« Tout en appelant à télétravailler le plus possible, le ministère du travail a publié le 31 août des règles à respecter pour aménager les espaces de travail. »

Devant la Maison de la radio, dans le 16e arrondissement de Paris, Mathias Wargon, le chef des urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est bien embêté. Pour entrer dans le bâtiment qui accueille la radio publique, il est obligé d’attraper la poignée de la porte sans avoir pu se désinfecter les mains au préalable. « Ça ne sert à rien de ne pas se serrer les mains pour tous la mettre sur une porte où il n’y a pas de gel hydroalcoolique, ni avant ni après », dit-il quelques minutes plus tard au micro de Léa Salamé et de Nicolas Demorand sur France Inter.

Depuis que les entreprises peuvent de nouveau accueillir leurs salariés et le public, elles ont dû mettre en place un protocole sanitaire pour respecter des conditions d’hygiène qui permettent de limiter la propagation de l’épidémie. Tout en appelant à télétravailler le plus possible, le ministère du travail a publié le 31 août des règles à respecter pour aménager les espaces de travail. Après avoir considérablement modifié notre rapport à la présence au bureau, l’épidémie due au coronavirus change en profondeur notre conception de l’espace en entreprise.

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Pour accéder à son bureau en sortant de l’ascenseur, Christophe Burckart, le directeur général France de Regus, une entreprise de location de bureaux et d’espaces de coworking, doit désormais faire un détour. Son bureau est à quelques mètres, mais un sens de circulation est imposé dans les couloirs. Ce patron doit donc allonger son parcours pour éviter de croiser ses collaborateurs.

Un protocole à signer

Dans les bureaux qu’il loue, tout a été repensé pour limiter au maximum les contacts, et le protocole sanitaire a été certifié par un organisme indépendant. Des panneaux de plexiglas ont été installés entre les bureaux. Dans les salles de réunions, une place sur deux est condamnée autour des tables pour respecter un mètre de distance entre les participants. Le patron de Regus le reconnaît, « le plus dur à faire respecter, c’est la distanciation sociale. Sans s’en rendre compte, on a tendance à ne pas respecter un mètre de distance lorsqu’on discute avec quelqu’un. Il faut alors montrer l’exemple et faire de la pédagogie ».

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Pour avoir plus de légitimité lorsqu’elle reprend un salarié qui ne respecte pas les gestes barrières, Priscilla Marchand, à la tête de Madame Marchand, une PME de savonnerie installée dans l’Aisne, a demandé à ses équipes de signer le protocole. Cette dirigeante a d’ailleurs impliqué ses cinq salariés dans son élaboration en leur demandant de faire des recherches et de proposer le nouvel aménagement de l’espace. « Dans une entreprise à taille humaine, c’est important d’impliquer les salariés. Chacun est différent dans sa manière d’appréhender le danger. L’objectif, c’est que chacun se sente en sécurité », dit-elle.

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LJD

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