Les entreprises sont invitées à « verdir » un peu plus les déplacements professionnels

Les entreprises sont invitées à « verdir » un peu plus les déplacements professionnels

Alors que les déplacements des travailleurs sont au cœur de la loi d’orientation des mobilités, que font les entreprises pour aider leurs salariés à privilégier des transports peu polluants ? Malgré un bilan affaibli des plans de déplacement mis en place en 2018, la prise de conscience semble amorcée.

« La loi prévoit la mise en place – facultative – par les employeurs d’un « forfait mobilité » de 400 euros au maximum pour inciter les salariés à opter pour le vélo, l’autopartage ou le covoiturage » (Photo: détail d’un vélo électrique).
« La loi prévoit la mise en place – facultative – par les employeurs d’un « forfait mobilité » de 400 euros au maximum pour inciter les salariés à opter pour le vélo, l’autopartage ou le covoiturage » (Photo: détail d’un vélo électrique). A. Tamboly/Westend61 / Photononstop

Alors que le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) vient d’être accepter en nouvelle lecture par les députés le 17 septembre, le texte définitif a de quoi encourager les employeurs à se pencher sur les modes de transport de leurs salariés. Plusieurs articles de la loi visent en effet à « verdir » les déplacements professionnels et les trajets domicile-travail. L’enjeu est décisif : selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, trois salariés sur quatre vont travailler en voiture.

La loi prévoit la mise en place – facultative – par les employeurs d’un « forfait mobilité » de 400 euros au maximum pour encourager les travailler à opter pour le vélo, l’autopartage ou le covoiturage. Les flottes d’entreprise devront aussi comporter une part de véhicules dits « à faible émission » d’au moins 20 % d’ici à 2021. Surtout, la LOM obligera toutes les entreprises de plus de cinquante travailleurs à inclure des mesures concernant la mobilité dans leurs négociations annuelles obligatoires (NAO).

Un pas de plus par rapport à la loi pour la transition énergétique de 2015, qui obligeait les entreprises de plus de 100 travailleurs à mettre en place un plan de mobilité dès 2018 pour favoriser les usages alternatifs à la voiture individuelle. Par contre, uniquement 8 % des entreprises assujetties étaient en conformité avec la loi en janvier 2019, selon l’Ademe.

Vaisselle en plastique abandonnée

La plupart du temps, la mise en place d’un plan de mobilité est vécue comme une contrainte : « Les entreprises renvoient souvent la balle aux collectivités en pointant des problèmes d’accessibilité, comme l’absence de pistes cyclables sécurisées », déplore Jean-Christophe Giannesini, directeur associé de la société de conseil Ekodev. Le spécialiste observe toutefois un regain d’intérêt ces derniers mois : « Avec la crise des gilets jaunes et la LOM, on a beaucoup parlé des problèmes de transports. »

« Ces derniers temps, il y a eu une vraie prise de conscience chez nous, aussi bien de la direction que des collaborateurs », ajoute Cécile Kebbal, la DRH de 3c-evolution, une entreprise d’informatique, filiale de la Manufacture d’histoires Deux-Ponts. Sur la trentaine de salariés que compte la société basée près de Grenoble, l’usage de la voiture est passé de 70 % à 20 % en quelques années. L’action de l’agglomération pour lutter contre la pollution a clairement été l’élément déclencheur : « On a vu se multiplier les couloirs pour les vélos et les bus », déclare la DRH. Si l’entreprise n’est pas concernée par l’obligation du plan de déplacement, elle est soumise au plan de déplacement mis en place par la collectivité. « Par exemple, si on n’a pas la bonne vignette Crit’Air, on n’a pas le droit de circuler les jours de pic de pollution », mentionne Cécile Kebbal.

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LJD

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