Télétravail : plus de la moitié des cadres ne veulent pas de retour en arrière
Le télétravail s’est désormais imposé dans la vie des cadres. Dans sa dernière enquête, publiée mardi 12 mars, l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) révèle en effet que les deux tiers d’entre eux ont pris l’habitude de travailler régulièrement depuis leur domicile, soit au moins un jour par semaine et plus de deux jours pour un quart d’entre eux.
« On aurait pu penser qu’au fil du temps nous assisterions à un mouvement de reflux, et bien pas du tout, c’est le contraire qui se produit », souligne Gilles Gateau, directeur général de l’APEC. A ce jour, 67 % des cadres déclarent désormais travailler à distance contre 63 % en 2021. « La pratique continue à se diffuser, pas tant dans les grandes entreprises, où elle est déjà très élevée, mais dans les TPE et les PME », ajoute-t-il.
Au-delà de cet ancrage, l’étude valide une autre tendance : pour plus de la moitié des cadres, le télétravail n’est plus une simple option mais un « acquis ». Ainsi, 7 télétravailleurs cadres sur 10 seraient mécontents si leur entreprise supprimait l’accès à ce mode d’organisation ou diminuait le nombre de jours auxquels ils y ont recours.
Pour 45 % d’entre eux, une telle décision les encouragerait même à changer de société. « Pour les entreprises, c’est un élément d’attractivité qu’elles doivent sérieusement prendre en compte », poursuit M. Gateau. Une telle adhésion se justifie en premier lieu par le gain de temps qu’il permet sur les trajets, par la possibilité de travailler au calme, d’avoir plus de flexibilité dans la gestion des horaires et des imprévus.
Un intérêt pour les salariés et les entreprises
« Les femmes sont également plus nombreuses à vouloir télétravailler davantage », relève Gabrielle Schütz, maîtresse de conférences à l’université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle avance deux raisons majeures : « D’une part, la charge domestique repose plus sur elles et elles ont besoin de plus de flexibilité dans leurs horaires, d’autre part, et on le dit moins mais c’est très important, elles ont en général moins de liberté sur leur lieu de travail que les hommes, elles peuvent moins s’absenter et modifier leurs horaires, y compris parmi les cadres », insiste-t-elle.
Présenter le télétravail comme le seul fait des salariés reviendrait cependant à donner une vision partielle de la situation. « Beaucoup d’entreprises ont utilisé le télétravail pour déménager plus loin ou réduire leur surface immobilière en misant sur le flex office », insiste la chercheuse, de sorte que, bien souvent, « les salariés s’ils veulent venir sur site ne voient plus leurs collègues ».
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