La côte basque, un eldorado pour jeunes cadres parisiens : « J’organise mes rendez-vous en fonction des marées, pour aller surfer »

La côte basque, un eldorado pour jeunes cadres parisiens : « J’organise mes rendez-vous en fonction des marées, pour aller surfer »

A Guéthary (Pyrénées-Atlantiques), au sud de Biarritz, le 28 septembre 2023.

Une rumeur a traversé l’Atlantique. Il existerait, en France, un endroit où succès professionnel et épanouissement personnel sont conciliables. Un écrin ensoleillé à la beauté brute, riche en espaces de coworking et en sites de surf. Son nom ? Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Son sobriquet ? « La Californie française », d’après les termes employés par un article du New York Times. On y apprend que cet ancien lieu de villégiature pour retraités bourgeois a été transformé depuis, grâce à l’arrivée de « jeunes Parisiens branchés », « aux avant-postes de la bohème ».

Corps sculptés, bars branchés, océan à proximité… La commune nichée dans le creux du golfe de Gascogne a des airs de Silicon Valley. « On y retrouve la même proximité avec la nature, le même cosmopolitisme aussi, à l’échelle de l’Hexagone. A Biarritz, on vient tous des quatre coins de la France, et on a tous immigré pour la même raison : la quête d’une meilleure qualité de vie, aux antipodes des mégalopoles, qui ne séduisent plus la jeune génération. Tous mes amis sont arrivés ici au cours des six dernières années », résume Julien Motte, 30 ans. Originaire de Lille, ce diplômé de l’Edhec a fait l’essentiel de sa carrière à San Francisco avant de s’implanter dans la cité balnéaire des Pyrénées-Atlantiques en 2021, alors que le siège social de sa start-up de la green tech est domicilié à Lille : « Toute l’équipe est en full remote [travailler sans jamais venir dans les locaux de l’entreprise]. Sur cinq, nous sommes trois à avoir fait le choix de Biarritz. Ici, j’organise mes rendez-vous en fonction des marées, pour aller surfer. Ça me force à avoir une vie équilibrée. »

Le trentenaire loue des bureaux au Connecteur, un nouvel espace de coworking de 500 m2, idéalement situé entre le centre-ville, la gare et l’aéroport, et disposant de tout le confort : bureaux avec vue sur la mer ou la montagne, terrasses, cafétéria, salle de sport, et même un rack pour ranger les planches de surf.

« Notre public est plutôt féminin, avec une surreprésentation de la tranche d’âge 30-40 ans. C’est la génération à l’aise avec l’hybridation du travail », analyse Thibault Saint-Georges-Chaumet, directeur général délégué du Connecteur. Le site héberge 165 entreprises. Si seules 20 % sont domiciliées à Paris – la plupart sont issues du Grand Sud-Ouest –, le bâtiment véhicule beaucoup de fantasmes. « On le taxe de nouveau temple pour bobos parisiens. Nous devons faire un travail d’humilité pour être mieux compris par la population », reconnaît M. Saint-Georges-Chaumet.

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LJD

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