Le CESE alerte l’exécutif sur les inégalités, le pouvoir d’achat et l’écoanxiété

Le CESE alerte l’exécutif sur les inégalités, le pouvoir d’achat et l’écoanxiété

La première ministre, Elisabeth Borne, au Conseil économique, social et environnemental, à Paris, le 16 octobre 2023.

Dix jours après la conférence sociale qui s’est déroulée dans son Hémicycle, Palais d’Iéna, à Paris, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) se fait à nouveau une place dans l’actualité. L’institution vote, mercredi 25 octobre, pour adopter son Rapport annuel sur l’état de la France, dont une copie sera envoyée à l’Elysée et à Matignon.

Dans un contexte morose marqué par deux ans d’inflation, les effets du dérèglement climatique, une crise sociale inédite lors de la réforme des retraites ou encore les émeutes qui ont secoué le pays en juillet après la mort du jeune Nahel, le CESE dresse un diagnostic des préoccupations des Français. Il alerte le gouvernement sur trois sujets majeurs : la perception des inégalités, le pouvoir d’achat et l’écoanxiété. Trois problématiques liées entre elles et qui demandent « une réponse globale », estime le rapport, auquel Le Monde a eu accès.

C’est un état des lieux de la société bienvenu alors que la première ministre, Elisabeth Borne, doit présenter, jeudi 26 octobre, les réponses du gouvernement aux émeutes. Ces annonces de l’exécutif, qui devaient avoir lieu au début du mois mais ont finalement été repoussées, s’orientent vers des dispositions exclusivement régaliennes et sécuritaires. Matignon a déjà indiqué sa volonté de dévoiler des mesures pour « réaffirmer l’ordre républicain », en faveur du « rétablissement de l’autorité pénale » ou « sur la responsabilité pénale et la justice des mineurs ». Face à ce programme qui devrait faire la part belle à la fermeté, le CESE appelle, lui, à une réponse « coordonnée, ambitieuse et adaptée aux spécificités de chaque territoire ».

Pour établir son diagnostic, l’institution s’est appuyée sur trois volets croisés. Des données issues d’indicateurs de richesse, des expertises de terrain et le ressenti de la population à partir d’un sondage Ipsos, basé sur un échantillon de 1 256 personnes, réalisé en septembre. « Une bonne politique publique ne peut se trouver qu’au croisement de ces trois paramètres », assure le président du CESE, Thierry Beaudet. « Nos travaux présentent une vision inédite – où tout est imbriqué –, et la plus complète possible pour forcer les pouvoirs publics à agir », ajoute l’autrice du rapport, Marianne Tordeux-Bitker.

Mieux lutter contre les discriminations à l’emploi

Le CESE souligne un impératif : « Agir pour une transition [écologique] juste, en luttant contre les inégalités et en garantissant les mêmes droits, opportunités et libertés à toutes et à tous. » Car les Français ont une perception aiguë des inégalités et de leurs conséquences sur l’accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé ou encore aux services publics. Ainsi, selon l’enquête Ipsos citée dans le rapport, 67 % des personnes interrogées estiment que les inégalités liées au lieu de résidence sont importantes, suivies de près par celles liées à l’origine géographique ou culturelle (63 %), à la couleur de peau (62 %) et au genre (60 %).

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