Le poste de travail, la face cachée du coût du collaborateur
Le coût du poste de travail augmente de 9,4 % en 2022 par rapport à 2021, indique la dernière étude de l’IDET (Inspirer et développer les environnements de travail), l’association des directeurs de l’environnement de travail. Publiée le 17 octobre, elle a été réalisée d’avril à octobre 2023 auprès d’un panel de 118 sites des entreprises adhérentes (dont 51 % hors Ile-de-France) représentant près de 100 000 postes de travail, 2 millions de mètres carrés et 124 000 collaborateurs.
Dérapage ? Il faut plutôt y voir la conséquence d’un rattrapage. Le coût annuel total d’un poste de travail en 2022 – qui englobe notamment l’immobilier (loyer et assurances), les coûts d’exploitation afférents (propreté, énergie, maintenance des locaux…), les moyens et équipements au service des collaborateurs (déplacements professionnels, voitures de fonction, téléphonie, conciergerie, fournitures de bureau…) – est de 13 658 euros, revenant quasiment à son niveau pré-Covid. Durant les confinements, les employeurs pouvaient en effet se dispenser de financer le chauffage de bureaux vides comme les déplacements…
Ces 13 658 euros correspondant à une moyenne, cela signifie que le coût du poste de travail d’un simple employé de bureau travaillant dans le très cher quartier des Champs-Elysées, à Paris, peut représenter une bonne part du salaire qu’il perçoit.
Des plans sobriété
L’étude s’attache à répertorier les évolutions des différentes composantes du poste de travail. Sans surprise, la plus forte augmentation en 2022 concerne les coûts d’exploitation, du fait, notamment, de l’envolée des prix du gaz et de l’électricité. Conséquence ? « Sans initiatives, l’énergie peut peser rapidement davantage que la sécurité-sûreté, la maintenance technique ou la propreté dans les coûts d’exploitation », détaille Séverine Pilverdier, présidente de l’IDET et directrice de l’environnement de travail chez BNP Paribas Real Estate.
Mais, là encore, il faut relativiser : en 2022, les entreprises adhérentes de l’IDET ont dépensé 518,70 euros pour l’énergie, qui pèse donc moins de 5 % du coût total du poste de travail. Reste que cette ligne budgétaire mobilise une bonne partie de leurs efforts, car toute baisse de la consommation d’énergie limite la hausse de la facture et contribue à réduire leur empreinte carbone.
Pour parvenir à faire d’une pierre deux coups, les entreprises ont mis en place des plans sobriété en 2022. « Celles qui inaugurent de nouveaux locaux installent des systèmes qui coupent la lumière et le chauffage de manière centralisée à partir d’une certaine heure. D’autres instaurent le télétravail le vendredi pour tout le personnel, ce qui permet de réduire la facture d’énergie trois jours d’affilée et d’être plus “vert” », observe Séverine Pilverdier.
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