Le commerce et la restauration ont créé plus de 586 000 emplois entre 2006 et 2022
L’emploi dans le commerce et la restauration est-il, depuis des années, sur le déclin ? C’est ce qu’a cherché à savoir Christophe Noël, le délégué général de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires, las d’entendre de nombreux professionnels se plaindre des répercussions sur l’emploi de « l’augmentation du commerce sur Internet », et d’un secteur d’activité qui ne va pas bien, « puisqu’on voit les boutiques fermer les unes après les autres et les centres-villes se désertifier », surtout depuis la crise sanitaire. Il a donc voulu en avoir le cœur net, en réalisant une étude avec le cabinet SAD Marketing, basée sur des données de l’Insee, de l’Urssaf et de la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance, et publiée jeudi 19 octobre.
Résultat : plus de 586 000 emplois en équivalent temps plein ont été créés dans le commerce et la restauration entre 2006 et 2022, soit une augmentation de 25 % du nombre d’employés. Davantage que les 11 % de progression du nombre d’emplois salariés en France. Un écart également valable post-Covid : 7,2 % d’effectifs en plus dans le commerce et la restauration depuis 2019, contre + 5,8 % pour l’emploi salarié total.
L’ensemble du commerce, restauration incluse, employait près de 3 millions de personnes en 2022, « soit 15 % des emplois salariés en France » (11 % dans le commerce et 4 % dans la restauration). « Arrêtons avec ce discours malthusien sur le déclin inexorable du commerce, cela ne se voit pas dans l’emploi », en conclut M. Noël. Seul écueil de ces chiffres, ils n’intègrent pas les petits commerçants indépendants qui n’emploient aucun salarié, et que l’Urssaf ne comptabilise donc pas.
Certains pans d’activités fragilisés
Internet, qui représentait 12,4 % du commerce de détail en 2022 (contre 0,9 % en 2006), n’aurait donc, à en croire l’étude, pas amoindri les effectifs globaux du secteur ni d’ailleurs son activité. « Le chiffre d’affaires du commerce et de la restauration atteint 589 milliards d’euros en 2022, en hausse de près de 25 % depuis 2006 » et de 12 % depuis 2016, mentionne l’étude.
Toutefois, certains pans d’activité ont été fragilisés par l’essor du Web, car, au niveau microéconomique, « plus le poids de l’e-commerce est élevé, plus l’impact sur l’emploi est fort », fait remarquer l’étude. La chute est « notable » dans les commerces spécialisés en équipement de la personne (− 6 % d’effectifs et − 13 % d’établissements sur quinze ans), alors que la part de la vente à distance progressait de 8 % à 14 %.
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