L’actionnariat salarié se développe doucement dans les entreprises de taille intermédiaire

L’actionnariat salarié se développe doucement dans les entreprises de taille intermédiaire

« Sur le partage de la valeur, le premier étage de la fusée, c’est le salaire, le deuxième, l’intéressement et la participation, et le troisième consiste à investir dans les titres de votre entreprise », décrit Jean-Philippe Debas, président de la société de gestion Equalis Capital. Ce troisième étage, c’est l’actionnariat salarié, qui concerne potentiellement toutes les sociétés par actions, qu’elles soient cotées ou non. Déjà répandu en France, il a récemment fait l’objet de plusieurs incitations gouvernementales.

En septembre 2023, la Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés (FAS) estimait à environ 3,5 millions le nombre d’actionnaires salariés et anciens salariés (retraités) à travers les différents dispositifs existants. Selon Equalis Capital, les actionnaires salariés français en activité sont entre 2 millions et 2,2 millions. Mais ils sont en très grande majorité dans les sociétés du CAC 40 et du SBF 120, et ce depuis longtemps : selon les statistiques du ministère du travail, 17,2 % des entreprises de 1 000 salariés ou plus ont lancé une opération d’actionnariat salarié en 2020 uniquement, et 10,5 % de leurs salariés en bénéficiaient, contre seulement 0,8 % des entreprises de 10 à 49 salariés (et 0,4 % de leurs salariés).

Equalis Capital publie lundi 16 octobre son huitième baromètre sur l’actionnariat salarié, qui décortique les pratiques de 65 entreprises de taille intermédiaire (ETI, entre 250 et 5 000 salariés) non cotées en Bourse. Le cabinet fait remarquer que seules 3,7 % des ETI non cotées sont dotées d’un fonds commun de placement d’entreprise (FCPE), la forme la plus classique d’actionnariat salarié.

Un dispositif attractif pour les salariés

Les résultats de l’étude mettent en évidence les performances de ce dispositif, qui n’est pas sans risque. L’indice Equalis, qui mesure la performance moyenne de l’investissement des actionnaires salariés dans les entreprises concernées, a grimpé de 17,1 % sur un an, et de 153 % sur les cinq dernières années. Mais en 2023, 20 % des entreprises ont connu une baisse de la valeur de leur action.

Pour réduire ce risque de perte, principal frein côté salariés, les entreprises peuvent inciter ces derniers à investir grâce à différents mécanismes d’aide (abondement ou décote). Soixante-dix-neuf pour cent des entreprises de taille intermédiaire non cotées disent proposer des aides. En moyenne, près d’un tiers du « ticket » du salarié achetant des actions est financé par son entreprise. Cette aide monte à 64 % du montant pour les salariés dont la mise est inférieure à 1 000 euros, et peut aller jusqu’aux actions gratuites : depuis trois ans, les entreprises peuvent offrir un abondement unilatéral, et une ETI sur cinq en propose.

Il vous reste 23.27% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.