En France, moins d’inflation, mais aussi moins de croissance et moins d’emplois pour cette fin d’année

En France, moins d’inflation, mais aussi moins de croissance et moins d’emplois pour cette fin d’année

Pour dessiner le profil de la conjoncture en France d’ici à la fin de l’année 2023, inutile de multiplier les courbes : toutes s’orientent à la baisse. Si l’inflation décélère, la croissance ne montre pas pour autant de signes de reprise, et le marché du travail va, comme prévu, finir par s’en ressentir. Le chômage, qui se trouve actuellement à son plus bas niveau depuis 1982, va repartir légèrement à la hausse, sans que l’on puisse encore parler de réel retournement du marché du travail.

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In fine, sur l’ensemble de l’année, la croissance française devrait s’établir à 0,9 %, confirme l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans ses prévisions publiées le 12 octobre 2023, le même chiffre que celui qui était annoncé le 7 septembre. Une croissance modeste, notamment au regard des 2,5 % enregistrés en 2022. La bonne surprise du deuxième trimestre, quand l’économie avait crû de 0,5 %, ne devrait pas se reproduire : l’Insee prévoit une hausse du PIB de seulement 0,1 % au troisième trimestre et de 0,2 % au quatrième.

Pour les ménages et les entreprises qui subissent depuis l’automne 2021 les effets de l’inflation, la fin de l’année 2023 apporte quand même une perspective rassurante. « Les prix à la consommation poursuivent leur net freinage et les prix des produits alimentaires devraient rester stables jusqu’à la fin de l’année », assure Olivier Simon, chef de la division synthèse conjoncturelle à l’Insee.

L’inflation portée par les services

L’inflation d’ensemble, sur douze mois, devrait atteindre 4,4 % à la fin décembre, alors qu’elle se situait à 5,9 % en décembre 2022. En moyenne, les prix à la consommation en France auront augmenté de 5 % cette année, contre 5,2 % en 2022. Surtout, la hausse des produits alimentaires s’est très nettement ralentie, passant de près de 16 % au printemps à 7 % en fin d’année.

L’inflation, de fait, est en train de changer de monture : un peu revigorée en septembre par la hausse des prix du pétrole, elle est de plus en plus portée par les services, un poste crucial, puisqu’il « pèse » pour la moitié du panier de consommation utilisé pour construire l’indice des prix. A la fin de l’année, indique l’Insee, ces postes − loyers, eau, transports, santé, communication − devraient augmenter en glissement de 3,2 %. Ils vont ainsi apporter la plus forte contribution à l’inflation d’ensemble, prenant le relais de l’alimentation, qui a mené le bal sur les derniers trimestres, après l’énergie, celle par qui tout avait commencé lors du déclenchement de la guerre en Ukraine.

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LJD

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