Royaume-Uni : les enseignants rejoignent la longue liste des corps de métier en grève

Royaume-Uni : les enseignants rejoignent la longue liste des corps de métier en grève

Après les cheminots, les infirmières, les ambulanciers ou les agents publics, les enseignants d’Angleterre et du Pays de Galles ont rejoint lundi 16 janvier la cohorte de secteurs en grève, en annonçant sept journées de mobilisation, entre février et mars, dont la première aura lieu le 1er février. Leurs collègues écossais ont, eux aussi, commencé une grève de seize jours.

Les enseignants réclament des augmentations de salaire en phase avec une inflation qui dépasse 10 %. Le mouvement a été annoncé le jour où le Parlement entamait l’examen d’un projet de loi ayant pour but d’instaurer un service minimum dans certains secteurs publics. « C’était une décision vraiment difficile à prendre pour nos membres », souligne le National Education Union, principal syndicat d’enseignants, sur Twitter. Ce vote « envoie un message retentissant au gouvernement : nous ne resterons pas là à assister à la destruction de l’éducation sans résister », ajoute-t-il.

« Nous avons fait part de nos inquiétudes aux ministres de l’éducation successifs concernant les salaires des enseignants et du personnel encadrant [des écoles] et le financement des écoles et des universités, mais au lieu de résoudre le problème, ils se sont assis dessus », s’indignent ses deux dirigeants, Mary Bousted et Kevin Courtney, dans une déclaration commune.

Un porte-parole du premier ministre Rishi Sunak a appelé les enseignants à ne pas débrayer en rappelant les « préjudices substantiels » déjà subis par les élèves pendant la pandémie de Covid-19, durant laquelle les écoles avaient été fermées de nombreuses semaines.

« Tentative désespérée »

Ces initiatives s’inscrivent dans un mouvement social plus large qui secoue le Royaume-Uni depuis plusieurs mois. De nombreux secteurs réclament des hausses de salaires en raison de l’inflation. Lundi, les infirmières, qui doivent déjà débrayer deux jours cette semaine, ont annoncé qu’elles cesseraient de nouveau le travail deux jours en février (les 6 et 7), toujours pour réclamer une augmentation des salaires.

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Le syndicat Royal College of Nursing (RCN), à l’origine de ce mouvement largement soutenu par la population, a précisé que davantage d’hôpitaux seraient concernés que lors de leurs deux premiers jours de grève, en décembre.

« C’est avec le cœur lourd que les infirmières seront en grève cette semaine et de nouveau dans trois semaines. Plutôt que de négocier, Rishi Sunak a choisi la grève, une nouvelle fois », a déclaré Pat Cullen, secrétaire générale du RCN. « Nous faisons cela dans une tentative désespérée de voir [le premier ministre] et les ministres sauver le NHS », le système de santé public, a-t-elle ajouté, appelant le gouvernement à pourvoir les dizaines de milliers de postes vacants dans les hôpitaux.

Face aux grévistes, le gouvernement conservateur se montre inflexible et fait valoir la situation délicate des finances publiques. Il a présenté début janvier son projet de loi visant à instaurer un service minimum dans plusieurs secteurs, comme la santé, l’éducation ou les transports. Les syndicats y voient une remise en cause du droit de grève et le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a appelé le gouvernement « à faire des compromis ».

Le Monde avec AFP

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