Amazon va supprimer plus de 18 000 emplois, y compris en Europe
Estimée en novembre 2022 à 10 000 suppressions de postes, la vague de licenciements qui va toucher Amazon est en fait plus élevée. Dans un message publié sur le site du groupe américain de commerce en ligne, son directeur général, Andy Jassy, fait savoir qu’Amazon a révisé son estimation à la hausse et « prévoit de supprimer un peu plus de 18 000 postes », y compris en Europe. Il s’agit de la réduction de personnel la plus massive dans l’histoire de l’entreprise de Seattle.
Sans préciser la répartition de ces suppressions d’emplois, le dirigeant, qui précise avoir décidé d’annoncer « ces nouvelles rapidement » parce qu’elles ont été « révélées » par un employé, mentionne que les salariés concernés « ou leurs représentants, le cas échéant, en Europe » seront contactés par la société le 18 janvier. Il déclare que les licenciements affecteront principalement les magasins physiques de l’entreprise, qui comprennent Amazon Fresh et Amazon Go, ainsi que certains services internes, telles les ressources humaines.
« L’examen de notre planification annuelle (…) a été plus difficile cette année compte tenu de l’incertitude économique et du fait que nous avons embauché massivement au cours des dernières années », dit encore Amazon.
Croissance anémique en comparaison de ses standards
Le groupe de distribution a, en effet, procédé à de nombreuses embauches pendant la pandémie, afin de répondre à l’explosion de la demande, doublant ainsi son personnel mondial entre le début de 2020 et le début de 2022. Le groupe employait, à la fin de septembre, 1,54 million de personnes dans le monde, sans compter les travailleurs saisonniers recrutés en période d’activité accrue, notamment pendant les fêtes de fin d’année.
« Amazon a résisté à des économies incertaines et difficiles dans le passé, et nous continuerons à le faire », assure le patron du groupe américain. « Ces changements nous aideront à poursuivre nos opportunités à long terme avec une structure de coûts plus solide (…). Les entreprises qui durent longtemps passent par différentes phases. Elles ne sont pas en mode d’expansion massive de personnel chaque année », poursuit-il.
Amazon a vu son bénéfice net baisser de 9 % sur un an au troisième trimestre 2022. Et, pour le dernier trimestre, Amazon anticipait en novembre une croissance anémique au regard de ses standards, comprise entre 2 % et 8 % sur un an, et un bénéfice opérationnel compris entre 0 et 4 milliards de dollars, contre 3,5 milliards pour la même période de 2021. Le groupe doit annoncer ses résultats annuels le 1er février.
Le secteur de la tech en difficulté
Ce plan de suppressions d’emplois est le plus important parmi les récentes annonces de réductions d’effectifs qui touchent le secteur de la technologie aux Etats-Unis. Les grandes plates-formes au modèle économique fondé sur la publicité font face aux coupes budgétaires des annonceurs, qui réduisent leurs dépenses face à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt.
Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé, en novembre 2022, la suppression de 11 000 emplois, soit environ 13 % de ses effectifs. A la fin d’août, Snapchat avait supprimé environ 20 % de ses effectifs, soit plus de 1 200 employés. Twitter, racheté en octobre par Elon Musk, a, pour sa part, congédié environ la moitié de ses quelque 7 500 salariés.
Dernier en date, le groupe informatique américain Salesforce, spécialisé dans les solutions de gestion et dans le cloud (« nuage », soit le stockage de données numériques à distance), a annoncé mercredi se séparer d’environ 10 % de ses salariés, soit un peu moins de 8 000 personnes.
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