Archive dans 2023

Retraites : le Parlement adopte le relèvement des pensions des agriculteurs non salariés

C’était une réforme attendue de longue date par le monde agricole. Le Parlement a définitivement adopté mercredi 1er février au soir, par un ultime vote unanime du Sénat, une proposition de loi portée par Les Républicains (LR) permettant de relever les retraites des agriculteurs non salariés.

Loin des tensions sur la réforme des retraites reculant l’âge légal de 62 à 64 ans, le texte du député Julien Dive avait été voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale au début de décembre. Les sénateurs l’ont eux aussi voté à l’unanimité, sans modifications, entérinant son adoption définitive.

Il prévoit, à compter de 2026, « d’étendre aux non-salariés agricoles », notamment les chefs d’exploitation et les « conjoints collaborateurs », « le calcul de la retraite de base sur les seules vingt-cinq meilleures années », et non plus sur l’intégralité de leur carrière.

« Le mode de calcul des pensions de nos agriculteurs est particulièrement illisible », a rappelé la rapporteuse du texte au Sénat, Pascale Gruny (LR).

Une retraite moyenne de 1 079 euros brut

La commission des affaires sociales a estimé que le texte n’était pas « parfait », mais « pleinement consciente de l’importance symbolique de cette grande marque de soutien national à ces femmes et à ces hommes auxquels nous sommes tous redevables, a jugé préférable de sécuriser les avancées acquises de haute lutte », a-t-elle précisé.

Les chefs d’exploitation à la retraite touchent en moyenne 1 079 euros brut pour une carrière complète (hors réversion), selon des éléments de la Mutualité sociale agricole (MSA).

Cette réforme constitue selon le ministre du travail, Olivier Dussopt, « un nouveau pas en matière d’égalité et de reconnaissance des agriculteurs ».

Sur ce sujet consensuel, deux lois dites Chassaigne 1 et 2 avaient déjà été votées à l’unanimité en 2020 et 2021.

Promulguée en juillet 2020, la loi Chassaigne – du nom du député et chef du groupe communiste à l’Assemblée nationale, André Chassaigne – avait relevé les retraites des anciens chefs d’exploitation agricole à un niveau plancher de 85 % du smic net.

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Un second texte présenté par ce même député avait permis de relever les petites retraites des conjoints collaborateurs d’agriculteurs en 2021.

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Le Monde avec AFP

En pleine réforme des retraites, Gabriel Attal insiste sur le « rapport au travail » et met en avant la semaine de quatre jours expérimentée à l’Urssaf

C’est le sujet qui s’est invité en creux dans les débats lancés autour de la réforme des retraites : la question du rapport au travail. Tandis que le mouvement de contestation sociale gagne de la voix dans la rue, l’exécutif, qui refuse tout changement de cap sur le report de l’âge de départ à 64 ans, tente d’allumer un contre-feu sur ce terrain. Dans la mesure où les Français devront travailler davantage, le gouvernement assure vouloir être à « l’écoute de leurs attentes », en amorçant une « réflexion globale » sur le travail dans les mois à venir.

L’annonce faite dans L’Opinion par Gabriel Attal, mercredi 31 janvier, tombe donc à pic. Le ministre chargé des comptes publics a choisi de mettre en avant la première expérimentation de la semaine de quatre jours dans un service public. « Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment » et sont « favorables à plus de libertés dans leur organisation », a fait valoir M. Attal. L’heureuse élue se trouve être l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) de Picardie – organisme de droit privé assurant une mission de service public –, en pointe sur les réflexions autour de la qualité de vie au travail.

Quant au timing de l’annonce, Gabriel Attal assume auprès du Monde « de mettre l’accent sur ce chantier, dans un contexte où la réforme des retraites a un caractère éruptif, non pas seulement sur la question de l’âge de départ, mais aussi sur la question du rapport au travail ». Le ministre du budget arguë : « Il faut que l’on porte ces prochains mois des mesures qui permettent d’améliorer le bien-être au travail, comme on le fait dans la réforme des retraites sur la pénibilité ou l’ouverture de la retraite progressive dans la fonction publique. »

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés La semaine de quatre jours, positive pour les salariés… et pour l’employeur

Cette expérimentation a été lancée par l’Urssaf Picardie l’an passé et est entrée en vigueur début janvier. Les quelque 300 agents que compte l’organisme peuvent ainsi choisir de concentrer leurs 36 heures de travail hebdomadaire sur quatre jours de travail au lieu de cinq, avec une amplitude horaire élargie, pour se libérer un jour supplémentaire de repos par semaine.

Une expérimentation née de l’initiative de l’organisme

Un mois après le lancement du dispositif, ils ne sont que deux salariés à s’être lancés dans l’expérimentation de la semaine de quatre jours (avec un jour de repos supplémentaire choisi le mercredi), souligne Pierre Feneyrol, le directeur régional de l’Ursaff Picardie. Les autres ont encore jusqu’au 1er mars pour décider d’y prendre part.

« La question de la semaine de quatre jours, expérimentée dans de plus en plus d’entreprises privées en Europe et en France, correspond à une demande plus large des salariés de souplesse dans leur organisation du travail », relate le directeur de l’organisme. Il ajoute : « L’été dernier, nous avons lancé un questionnaire spécifique auprès de nos agents pour connaître leur intérêt sur la question. Une centaine a trouvé ça intéressant tandis qu’une quarantaine s’est dite partante pour tester la semaine de quatre jours à court ou moyen terme. »

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés La semaine de quatre jours pour travailler plus

La direction a ensuite engagé des négociations avec les représentants syndicaux (CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC) sur la question, dans le cadre de discussions plus large autour d’un accord global « relatif à la gestion et l’aménagement du temps de travail ». Tous les acteurs sont tombés d’accord pour encadrer l’expérimentation, en laissant le choix aux salariés d’y participer et en instaurant une clause de réexamen d’un an pour permettre une évaluation à moyen terme du dispositif. Le protocole d’accord a ensuite été approuvé à l’automne par l’Union des caisses nationales de sécurité sociale, puis par la direction de la Sécurité sociale, qui dépend à la fois du ministère de la santé et de celui de l’économie, avant d’entrer en vigueur au début de l’année 2023.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Contre la réforme des retraites, la gauche forcée d’examiner son rapport au travail

Les syndicats comme la direction espèrent que l’expérimentation va prendre de l’ampleur et saura répondre aux attentes qui ont été fixées dans l’accord : améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle des salariés ainsi que leur qualité de vie au travail et leur productivité, et ne détériorer en rien la qualité du service public rendu. De son côté, Gabriel Attal veut, à terme, étendre ce type d’initiatives « à d’autres administrations, et notamment la direction générale des finances publiques ». Il précise, enfin, qu’« une expérimentation similaire a par ailleurs été lancée à la Caisse nationale d’assurance vieillesse ».

Kookaï et Pimkie, deux enseignes d’habillement dans la tourmente

La série des mauvaises nouvelles se poursuit dans les rues commerçantes. Après la liquidation judiciaire de Camaïeu en 2022 et la mise en redressement judiciaire de Go Sport, deux autres enseignes réputées sont dans la tourmente : Kookaï, fondée en 1983, et Pimkie, créée en 1971. Le tribunal de commerce de Paris a placé la première en redressement judiciaire, mercredi 1er février. A la tête de 121 boutiques, l’enseigne, qui emploie 320 salariés, est confrontée à une chute d’activité de 25 % par rapport à 2019.

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La chaîne qui, dans les années 1980, sous la houlette de ses fondateurs, Jean-Lou Tepper, Jacques Nataf et Philippe de Hesdin, a connu le succès grâce à des pulls chaussettes, avait été rachetée en 2017 par son franchisé australien, Magi. Ce fut à la hâte. Vivarte, qui en était le propriétaire depuis près de vingt ans, souhaitait s’en défaire pour restructurer une dette colossale.

Kookaï « se trouvait déjà dans une situation financière délicate. Et son parc de magasins était à l’abandon », précise l’enseigne par communiqué. La crise du Covid-19, qui a entraîné la fermeture provisoire des magasins de mode en 2020 et en 2021 et dopé la vente en ligne, a compliqué sa relance. L’obligation de payer les baux dus aux foncières de centres commerciaux pendant ces périodes de fermeture a aggravé son endettement ; la chaîne présente désormais un passif de l’ordre de 10 millions d’euros.

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De surcroît, d’après nos informations, la gestion de Rob Cromb, le fondateur de Magi, n’a pas été un long fleuve tranquille. Car l’enseigne française doit, depuis, vendre des vêtements conçus en Australie, adaptés à un autre hémisphère, et produits dans les usines de Magi situées aux îles Fidji. Toutefois, la motivation de M. Cromb demeure. L’entrepreneur australien est « prêt à présenter un plan de continuation », assure au Monde Jennyfer Cohen-Solal, directrice marketing de Kookaï.

Craintes pour l’emploi

Pimkie accueillera, elle, ses nouveaux propriétaires le 15 février. Mais déjà l’inquiétude gagne les 1 300 personnes que l’enseigne d’habillement féminin emploie dans ses 213 magasins en France. Car les élus du personnel s’attendent à une restructuration d’ampleur. « Une centaine de magasins pourraient fermer. Un plan de sauvegarde de l’emploi devrait être ouvert au printemps. Entre 400 et 500 postes pourraient être concernés », estime Sandra Morin, déléguée syndicale CGT. Ce plan fait suite à la cession de Pimkie.

L’association familiale Mulliez (AFM), actionnaire de Pimkie depuis sa création à Villeneuve-d’Ascq (Nord) en 1971, a décidé en mai 2022 de vendre l’entreprise à un consortium de trois investisseurs. C’est-à-dire la marque de jeans Lee Cooper, à hauteur de 70 % du capital, Salih Halassi, repreneur du fabricant de chaussettes Kindy et des slips Mariner, à hauteur de 15 %, et le groupe turc Ibisler Tekstil, l’un des fournisseurs de la chaîne nordiste, à hauteur de 15 %.

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La Cour des comptes constate une dégradation rapide de l’attractivité du métier d’enseignant

Dans une salle de classe, le jour de la rentrée scolaire, dans un lycée de Lyon, le 1er septembre 2022.

« L’éducation nationale a de plus en plus de difficultés à recruter. » L’analyse des baisses de candidatures aux concours d’enseignants n’a pas échappé à Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, qui présentait le 1er février devant la presse son rapport « Devenir enseignant : la formation initiale et le recrutement des enseignants des premier et second degrés ». Il aurait manqué environ « 1 000 postes aux concours externes de l’enseignement, chaque année, entre 2017 et 2021 », a estimé M. Moscovici. Une pénurie particulièrement remarquée en 2022, où l’éducation nationale a été contrainte de se rabattre sur le recours massif aux contractuels, et qui affecte en particulier deux académies – celles de Versailles et Créteil – et certaines disciplines dites « en tension ».

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Pour étayer le constat d’une crise d’attractivité déjà marquée dans les faits – le nombre d’inscrits au concours est en baisse continue depuis plusieurs années –, la Cour des comptes a commandé auprès de l’institut de sondage Ipsos une enquête, réalisée auprès de 2 000 étudiants d’université (en licence, master ou doctorat), de classe préparatoire, de BTS et d’IUT, sur l’attractivité du métier de professeur. Bilan : 12 % d’entre eux déclarent « envisager très sérieusement de devenir enseignant », 32 % ne « l’excluent pas » et 14 % y ont déjà songé mais y ont renoncé.

Corollaire logique de la faiblesse du nombre de candidats dans les matières scientifiques, les étudiants issus de l’ancienne filière L du lycée sont plus nombreux à se dire très intéressés par le métier (20 %) ainsi que les étudiants en lettres, langues et philosophie (23 %). Parmi les facteurs d’attractivité, la Cour note que « la sécurité de l’emploi, le niveau de salaire, l’intérêt d’exercer dans le secteur public sont peu cités (entre 13 % et 25 %) ». Ce sont les conditions d’exercice du métier qui inquiètent les étudiants. Ils se préoccupent particulièrement des difficultés rencontrées avec les élèves et de la gestion de leur comportement. L’image dévalorisée du métier arrive en deuxième position dans les facteurs de rejet.

Formation « insatisfaisante »

La Cour avance plusieurs solutions pour régler la crise du recrutement, mais sans s’aventurer sur le terrain des rémunérations, qui sont en cours de négociation entre le ministère de l’éducation et les syndicats. Elle propose d’expérimenter des titularisations de contractuels « dans les académies en difficulté et les disciplines en tension ». Ils seraient recrutés sur la base du diplôme de master, après un premier contrat allant « de trois à cinq ans ». Cette diversification des modes de recrutement, déjà à l’œuvre dans les faits, doit être rendue possible à plus grande échelle, « comme cela se pratique ailleurs dans l’administration », a précisé M. Moscovici devant les journalistes.

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Kookaï annonce son placement en redressement judiciaire

Kookaï a annoncé, mercredi 1er février, son placement en redressement judiciaire dû « aux difficultés économiques que rencontre le secteur du prêt-à-porter en Europe, que la crise du Covid-19 n’a fait qu’accentuer », selon un communiqué de la marque de mode.

Cette procédure judiciaire « n’est pas une fin en soi », a déclaré l’entreprise, selon laquelle les 121 boutiques françaises resteront ouvertes et les 320 salariés, en activité.

Lire aussi André, La Halle, Kookaï… La direction de Vivarte dévoile un plan de restructuration

Le Monde avec AFP

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A son tour, l’enseigne Go Sport est placée en redressement judiciaire

Devant un magasin Go Sport, à Melesse (Ille-et-Vilaine), dans la banlieue de Rennes, le 16 janvier 2023.

Les magasins Go Sport sont désormais en quête d’un repreneur. Le tribunal de commerce de Grenoble a placé l’enseigne d’articles de sport en redressement judiciaire, mercredi 1er février. Cette décision fait suite à la mise en redressement judiciaire de groupe Go Sport, sa société mère, le 19 janvier.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Go Sport en redressement judiciaire : les salariés satisfaits, mais inquiets d’une éventuelle « casse sociale »

Détenu depuis fin 2021 par la Financière immobilière bordelaise (FIB), société de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, le groupe traverse de grandes difficultés financières depuis l’été 2022, en dépit de l’obtention de deux prêts garantis par l’Etat en 2020 et 2021 d’un montant total de 55 millions d’euros.

Le groupe, qui, début janvier, avait annoncé avoir conclu le rachat de l’enseigne Gap en France pour un montant de 38 millions d’euros, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour abus de bien social. Le parquet de Grenoble a chargé les gendarmes d’enquêter sur des transferts de fonds effectués de la trésorerie du groupe dirigé par Patrick Puy depuis début janvier.

Deux administrateurs judiciaires

Dans une note interne que Le Monde a pu consulter, M. Puy précise aux collaborateurs de Go Sport que « l’entreprise poursuit son activité, à condition d’avoir toujours une trésorerie positive ». Dès lors, ajoute-t-il, « il est important de n’engager que des dépenses essentielles au fonctionnement de l’entreprise ou qui permettront d’en améliorer l’attractivité ».

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Deux administrateurs judiciaires sont chargés de trouver des candidats à la reprise de l’enseigne qui exploite 283 magasins dans l’Hexagone et emploie 2 160 personnes. La décision du tribunal de commerce de Grenoble intervient alors que Wilhelm Hubner, président d’Hermione People & Brands, pôle qui détient les enseignes de distribution de la FIB a été révoqué de ses mandats sociaux, fin janvier.

A la suite du gel des dettes de Go Sport, le sort de cette entité, dont les revenus sont assurés par Go Sport, les 25 magasins Galeries Lafayette, les 22 boutiques Gap ainsi que la marque Legal, semble désormais fort compromis.

Une « Fresque de l’emploi » pour recruter « durable »

Carnet de bureau. « C’est intéressant de bâtir des palettes de métiers », conclut Pierre. Avec François, Renée, Fabrice et les autres, ils étaient une douzaine de personnes à participer, mercredi 25 janvier à Paris, à une « Fresque de l’emploi durable ». Après la « Fresque du climat », qui se pratique désormais au sein des entreprises pour sensibiliser les salariés à l’urgence climatique, la « Fresque du numérique », un atelier collaboratif pour comprendre les enjeux environnementaux du numérique, le vert se goûterait désormais à la sauce emploi ? C’est l’idée.

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Mais, dans le cadre de cette vaste campagne de communication diffusée dans les entreprises pour porter la bonne parole auprès de tous les salariés, que vient faire l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) ? Spécialisée dans l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi, SNC a été à l’origine des « Fresques de l’emploi durable » en janvier 2022 pour « faire connaître le plan de transformation de l’économie française et enclencher une réflexion jusqu’au sein des entreprises sur la façon de verdir les métiers de l’intérieur », précise François Quintreau, le vice-président de SNC.

Conçue à la fois comme un dispositif d’accompagnement vers l’emploi et comme un levier de changement vers des « emplois bas carbone », cette nouvelle fresque est un atelier de réflexion de trois heures, où, après une présentation succincte des secteurs plus ou moins polluants, chaque participant doit se projeter dans un métier plus « sain pour lui » comme « pour la planète ». « On met ainsi noir sur blanc qu’il y a des métiers vertueux et d’autres qui ne le sont pas », remarque Pierre Lachaize, un polytechnicien investi dans l’innovation durable et présent à la fresque.

« Donner envie »

« Il ne s’agit pas de diaboliser des emplois ou des secteurs, mais de favoriser l’imaginaire, car les métiers de demain, on ne les connaît pas », explique Lisa Castor, bénévole à SNC et animatrice de la soirée du 25 janvier. Les participants écrivent ensemble le scénario du verdissement des métiers en incarnant un personnage fictif confronté à des aléas bien réels comme une inondation, un divorce ou une crise économique. « Ce serait intéressant de creuser un peu plus les métiers pour les adapter à sa situation personnelle », commente Ménélas Kosadinos, un étudiant participant. L’imagination est censée entraîner une dynamique de solutions.

En un an, une dizaine de « Fresques de l’emploi durable » se sont adressées pêle-mêle aux acteurs de l’emploi (AFPA, APEC, Pôle emploi, missions locales), aux syndicats et aux entreprises. « Cette fresque a pour vocation de donner envie, afin que l’offre rencontre la demande », explique François Quintreau.

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Ce qui change le 1er février pour le budget des ménages : chômage, Livret A, électricité, crédit, MaPrimeRénov’, péages

Si le 1er janvier s’accompagne toujours d’un cortège de hausses, de baisses et d’entrées en vigueur de diverses mesures affectant les finances des foyers, le premier jour de février n’est souvent pas en reste…

Chômage : la durée d’indemnisation baisse de 25 %

Une nouvelle modification des modalités d’indemnisation des chômeurs entre en vigueur ce 1er février : la durée de versement de l’allocation est réduite de 25 %, en application d’un décret paru le 27 janvier.

Alors que jusqu’ici, un jour de travail donnait droit à un jour d’indemnisation (jusqu’à 24 mois pour les moins de 53 ans), un demandeur d’emploi devra désormais avoir cotisé quatre jours pour obtenir trois jours d’indemnisation.

Sont concernés les « travailleurs privés d’emploi dont la fin de contrat de travail est intervenue à compter du 1er février 2023 », sauf si « la date d’engagement de la procédure de licenciement est antérieure », précise le décret. Mais la baisse ne s’applique pas « en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin ni à Saint-Pierre-et-Miquelon ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Chômage : forte baisse du nombre de demandeurs d’emploi

Et elle ne touche pas les marins-pêcheurs, les dockers, les intermittents du spectacle, les demandeurs d’emploi en contrat de sécurisation, les expatriés, détaille Vie-Publique.fr. La modulation de 25 % sera par ailleurs annulée en cas de situation économique dégradée – par exemple « si le taux de chômage est supérieur à 9 % ».

Autre modification devant intervenir prochainement : la suppression de l’accès aux allocations-chômage en cas d’abandon de poste ou de refus de CDI, pour les salariés en contrat court. Les textes d’application sont « en cours d’élaboration », indique le ministère du travail.

Le LEP et le Livret A mieux rémunérés

A compter du 1er février, l’épargne placée sur un Livret A ou sur un Livret de développement durable et solidaire (LDDS) est rémunérée à 3 %, contre 2 % jusqu’ici. Il s’agit de livrets défiscalisés dont les gains ne sont soumis ni à l’impôt sur le revenu ni aux prélèvements sociaux.

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Le taux sera bien supérieur pour le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds : 6,1 % (contre 4,6 % en janvier).

Par exemple, pour être éligible, un couple avec deux enfants doit avoir un revenu fiscal de référence (chiffre inscrit sur l’avis d’imposition) ne dépassant pas 38 530 euros. Les versements sur ce livret sont limités à 7 700 euros.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Taux du Livret A : pourquoi 3 % (seulement) ?

+ 15 % pour les tarifs réglementés de l’électricité

Les tarifs réglementés de l’électricité sont revus chaque année en février et en août. Le 1er février, ils doivent augmenter de 15 %, le gouvernement s’étant engagé sur ce niveau dans le cadre du bouclier tarifaire. Sans cette mesure, les tarifs bleus résidentiels auraient crû de 99,36 % TTC, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), du fait du niveau « très élevé des prix de gros du gaz » et de la « faible disponibilité anticipée du parc nucléaire français ».

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Yves Rocher prévoit de supprimer 300 postes en Bretagne sur trois ans

Le groupe familial breton Rocher (anciennement Yves Rocher, cosmétiques), fragilisé par une baisse de ses ventes, prévoit de supprimer 300 postes sur trois ans, pour l’essentiel en Bretagne, a-t-on appris, mardi 31 janvier, auprès de la direction.

Ces suppressions de postes, sans licenciements secs, entrent dans le cadre d’un accord Gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), signé le 16 janvier par les organisations syndicales majoritaires, a précisé la direction. Une réunion d’information des salariés sur la teneur de ce GEPP s’est tenue ce mardi, selon une source syndicale.

Ce GEPP « contient un ensemble de mesures étalées sur trois ans pour adapter l’organisation de nos sites industriels bretons et offrir des perspectives d’évolution professionnelle aux collaborateurs en adéquation avec les désirs qu’ils ont pu exprimer », avait fait savoir la direction à l’Agence France-Presse (AFP). Cette réunion est intervenue au lendemain d’un comité social et économique central exceptionnel lundi, selon la même source.

« Des éléments conjoncturels exogènes (le Covid, la situation géopolitique, l’inflation…) et endogènes (la chute de la vente par correspondance/VPC), notamment) ont fragilisé le groupe », expliquait la direction.

Rassemblement devant l’usine de Ploërmel

Une cinquantaine de salariés ont participé mardi à un rassemblement devant l’usine de Ploërmel, a-t-on appris de source syndicale, selon laquelle la fermeture du site, qui emploie 108 salariés en CDI, devrait intervenir « fin 2025/début 2026 ».

A Ploërmel, la majorité des salariés sont « des femmes, souvent de plus de 50 ans, avec une faible qualification. Toutes les conditions sont réunies pour en faire des chômeurs de longue durée », a déploré Pierrick Simon, secrétaire départemental Force ouvrière du Morbihan, sollicité par l’AFP.

Le syndicaliste a souligné que ces salariées seront particulièrement pénalisées par la dernière loi qui restreint la durée et le montant des indemnités de chômage ainsi que par celle que veut faire adopter le gouvernement sur le report de l’âge de la retraite à 64 ans. « Ce sont eux qui vont payer le prix fort », a-t-il dit.

Outre sa marque d’origine, Yves Rocher, le groupe Rocher, présent dans 114 pays, détient plusieurs marques, dont Arbonne, Petit Bateau et Dr Pierre Ricaud. En 2021, le groupe employait 16 300 salariés et les cosmétiques représentaient 78 % de son chiffre d’affaires.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans le fief d’Yves Rocher, silence et embarras sur la guerre en Ukraine

Le Monde avec AFP

Manifestation du 31 janvier contre la réforme des retraites en direct : « Aujourd’hui, la génération sacrifiée se fait entendre »

Les salariés du transport aérien prêts à durcir le mouvement

En début d’après-midi, Place d’Italie et Boulevard Vincent Auriol à Paris, les salariés du transport aérien, Groupe ADP, Air France, ou encore Airbus, ont fourni de gros bataillons de participants au défilé.

Adossée à la camionnette de la CGT de Groupe ADP, nimbée par les fumées des merguez, Sandrine a le sourire aux lèvres. « Nous sommes encore plus nombreux que la dernière fois, le 19 janvier », s’enthousiasme la salariée du service sécurité incendie d’Aéroport de Paris à Roissy. Elle se dit « prête à revenir manifester s’il le faut. Je suis très déterminée ». A 50 ans, « sans carrière longue », elle ne s’imagine « absolument pas travailler jusqu’à 64 ans avec la réforme ». A l’en croire, il ne lui sera pas possible de « travailler en horaire décalé, de nuit, à 64 ans ».

Sandrine, 50 ans, salariée du service sécurité incendie à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, le 31 janvier 2023 lors de la manifestation à Paris contre la réforme des retraires.

A quelques mètres, Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT chez ADP, a fait ses comptes : « Nous sommes venus à six bus d’ADP Orly et Roissy ». Le syndicaliste estime que « le chef de l’Etat joue avec le feu avec cette réforme des retraites ». Il se souvient que le soir de son élection « Emmanuel Macron avait déclaré que les gens n’avaient pas voté pour son programme mais pour faire barrage au Rassemblement National ». Âgé de 53 ans, il bat le pavé « pour défendre le principe du droit à la retraite ». Il est convaincu que la réforme ne passera pas, mais pour cela « il faut que l’on maintienne l’intersyndicale. C’est la clef du succès ! ».

Au milieu de l‘avenue des Gobelins, tout juste de retour d’Osaka (Japon), Christelle Auster, présidente du Syndicat national du personnel navigant (SNPNC) FO a préféré faire l’impasse sur un vol pour défiler dans Paris. Chez Air France, « nous ne sommes pas en grève mais nous avons choisi la mobilisation », explique l’hôtesse de l’air entre deux slogans hurlés sur un air de rock joué à la guitare électrique par un manifestant (un peu musicien.

Avec les pilotes, les personnels naviguant professionnels (PNC) « discutent avec le ministre des transports, Clément Baune, pour avoir la garantie du maintien de notre caisse de retraite », fait-elle savoir. Un drapeau à la main, la syndicaliste veut faire reconnaître « les spécificités du métier : décalages horaires, rayons ionisants, impact sur le rythme circadien ». Jusqu’à maintenant le ministre s’y refuse. Mais elle ne renonce pas. « S’il le faut, nous allons durcir le mouvement », annonce-t-elle. Dans un sourire, elle signale qu’une pétition lancée auprès de tous les PNC a déjà recueilli plus de « 5000 signatures en cinq jours ».

Christelle Auster, hôtesse de l’air chez Air France et présidente du Syndicat national du personnel navigant (SNPNC) FO, dans le cortège parisien, mardi 31 janvier 2023.

Guy Dutheil