Archive dans mars 2021

Le gouvernement veut développer plus largement l’insertion par l’activité économique en détention

Depuis l’ouverture du premier chantier d’insertion par l’activité économique (IAE) en détention à la prison d’Oermingen (Bas-Rhin), en 2016, six autres initiatives menées avec différents partenaires ont vu le jour. Un bilan de ces « expériences pilotes » réalisé fin 2019 a amené le ministère de la justice et le ministère du travail à décider en 2020 de développer cette forme d’accompagnement par le travail de personnes détenues avec des associations ayant des structures à l’extérieur susceptibles de proposer une continuité après la sortie de prison.

Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, et Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l’insertion, ont ainsi lancé en février un « tour de France de l’IAE en détention », afin d’essaimer la pratique dans un maximum d’établissements pénitentiaires d’ici à 2022. Dans chaque région administrative, une réunion sera organisée entre acteurs de l’insertion d’un territoire et les services des deux ministères afin de faire émerger des projets autour des prisons.

« Le plus difficile a été de faire travailler ensemble la direction de l’administration pénitentiaire et les services du ministère du travail », se souvient Thierry Kuhn, à l’origine de la création de l’atelier de rénovation de meubles au centre de détention d’Oermingen. Pour l’ex-président d’Emmaüs France, désormais directeur d’Emmaüs Mundolsheim (Bas-Rhin), l’objectif de ce type de dispositif est « de créer une activité valorisante pour les personnes détenues et valorisable à l’extérieur en se rapprochant le plus possible du droit commun ». L’association strasbourgeoise embauche ainsi chaque année en contrat d’insertion de six mois renouvelables trois à quatre ex-détenus passés dans son atelier de la prison mosellane.

Formes variées

C’est avec une démarche identique que l’association alsacienne a créé un atelier de réparation de vélos à la maison d’arrêt de Strasbourg. Fermé depuis le début de la crise sanitaire, il devrait rouvrir en juin avec le véritable label « chantier d’insertion » pouvant faire travailler six personnes à la fois. Un statut qui permet un cofinancement par les services de l’Etat de la rémunération, fixée en détention à 45 % du smic (soit 4,60 euros net de l’heure). Fort de cette formation et de l’expérience acquises, certains pourront être embauchés à leur sortie de prison à l’atelier de réparation et de vente de vélos d’occasion qu’Emmaüs a ouvert dans le quartier de Cronenbourg.

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Danone : « Le modèle comptable actuel valorise mal le capital immatériel à l’origine de la création de valeur sur le long terme »

Tribune. L’éviction récente d’Emmanuel Faber interroge quant à la viabilité des sociétés à mission, statut créé en mai 2019 dans le cadre de la loi Pacte. Est-il vraiment impossible de concilier, ainsi qu’espéré, les intérêts financiers des actionnaires et les intérêts plus larges (écologiques, sociaux…) d’autres parties prenantes ?

Avec des actionnaires très nombreux, dont beaucoup ayant montré leur souci du développement de l’entreprise sur le long terme, rien n’obligeait, en réalité, les administrateurs de Danone à agir comme ils l’ont fait. Lorsque chez PepsiCo, par exemple, une stratégie de long terme analogue avait été remise en cause par des fonds spéculatifs activistes, les administrateurs avaient décidé de soutenir les choix de la direction.

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Pourquoi, dans le cas de Danone, ont-ils cédé ? La trop grande concentration du pouvoir aux mains d’Emmanuel Faber, à la fois président du conseil et directeur général de la société, a été un des problèmes évoqués. Un tel cumul des mandats peut faciliter des prises de décision rapides, mais des recherches ont montré que ce pouvoir trop centralisé compromet la qualité des décisions en particulier dans les périodes de turbulences.

Une attention aux résultats sociétaux

Les PDG concernés obtiennent en moyenne des résultats nettement inférieurs à ceux des firmes concurrentes. Et Danone a effectivement sous-performé dans la dernière période, notamment par rapport à Nestlé ou Unilever. Mais au-delà de ces questions spécifiques, la difficulté de toutes les sociétés à mission (ou B-Corp aux Etats-Unis) est d’arriver à rendre compte de manière convaincante à leurs actionnaires de leurs résultats en matière non strictement financière.

Certains fonds d’investissement visent le profit à court terme, mais d’autres, comme The Children’s Investment Fund, par exemple, choisissent délibérément d’investir dans des entreprises qui s’engagent sur le long terme, en luttant notamment contre le dérèglement climatique.

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De plus en plus d’investisseurs institutionnels se déclarent également sensibles aux résultats sociétaux. Encore faut-il que les dirigeants soient capables de les convaincre, chiffres à l’appui, de la pertinence de leurs actions en ce sens. Le modèle comptable actuel n’est pas idéal car il valorise mal le capital immatériel à l’origine de la création de valeur sur le long terme.

Uniformisation des performances extra-financières

Les rapports intégrés ont été créés pour remédier à ce problème. Au sein d’un document unique, ils mêlent des informations à la fois financières et extra-financières, notamment sociales et environnementales. George Serafeim, professeur à Harvard, a montré en 2015 que les sociétés qui publiaient des informations en suivant le modèle de ces rapports intégrés arrivaient ainsi mieux, en moyenne, à attirer les investisseurs de long terme.

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« L’engagement d’Emmanuel Faber en faveur de la RSE pourrait bien avoir aussi attiré… les investisseurs activistes »

Tribune. Vingt-neuf mois avant le retrait d’Emmanuel Faber du poste de PDG de Danone, Paul Polman, PDG d’Unilever depuis plus d’une décennie, démissionnait à la suite, lui aussi, d’une rébellion de ses actionnaires.

Les turnovers de dirigeants dus à l’insatisfaction des actionnaires sont légion, mais ceux d’Emmanuel Faber et de Paul Polman ont en commun une résonance très actuelle, puisque les deux PDG faisaient la part belle à la responsabilité sociale et environnemental (RSE), au capitalisme responsable et à un modèle multipartite.

Paul Polman s’était notamment positionné en fer de lance d’un plan décennal qui devait dissocier la croissance économique d’Unilever de son empreinte environnementale et promouvoir la santé et le bien-être d’un milliard de personnes à travers le monde. Emmanuel Faber s’était lancé dans des initiatives ambitieuses du même acabit chez Danone, dans l’espoir de transformer la façon de produire nos aliments, de rendre Danone neutre en carbone et d’améliorer la santé d’un maximum de personnes.

L’entreprise « dépense »

Les PDG ont une réelle influence sur les activités de leur entreprise en matière de RSE, comme le montre une étude réalisée auprès de 1 199 PDG à la tête de 819 sociétés aux Etats-Unis (« How much influence do CEOS have on company actions and outcomes ? The example of corporate social responsibility », Christophe Boone, Miha Sajko et Georg Wernicke, Academy of Management Discoveries, 15 janvier 2021). Près de 30 % de la variation totale des actions écoresponsables d’une entreprise découlent de la politique managériale de son PDG.

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Selon certains investisseurs, Paul Polman et Emmanuel Faber avaient donc le profil idéal pour orienter leurs entreprises vers une lente transition « verte » et tenaient compte des besoins de tous les acteurs de leurs entreprises, et non seulement de leurs actionnaires, et permettaient aussi d’attirer des investisseurs orientés vers la RSE.

Cependant, l’engagement fort de Paul Polman et d’Emmanuel Faber en faveur de la RSE pourrait bien avoir aussi attiré… les investisseurs activistes qui les ont évincés. Analysant les campagnes de 506 investisseurs activistes aux Etats-Unis, une étude a démontré qu’une entreprise qui investit dans le développement durable peut également attirer l’attention non désirée d’investisseurs qui considèrent qu’un tel engagement est un signal d’alerte indiquant que l’entreprise « dépense » au lieu de maximiser la valeur de l’action à court terme (« Why Activist Hedge Funds Target Socially Responsible Firms : The Reaction Costs of Signaling Corporate Social Responsibility », Mark DesJardine, Rodolphe Durand et Emilio Marti, Academy of Management Journal, 22 avril 2020).

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Les salariés des entreprises des départements reconfinés devront « déjeuner seuls »

Dans une entreprise lyonnaise en septembre 2020.

Une version actualisée du protocole sanitaire en entreprise a été présentée, lundi 22 mars, aux partenaires sociaux, à la suite des annonces du premier ministre, Jean Castex, soumettant seize départements à des mesures sanitaires renforcées. Afin de mieux les appliquer, le nouveau texte prévoit ainsi l’obligation pour les employeurs des départements concernés d’augmenter le recours au télétravail, et fixe de nouvelles règles de restauration collective.

Selon les termes du protocole, « les entreprises définissent un plan d’action pour les prochaines semaines, pour réduire au maximum (sic) le temps de présence sur site des salariés, tenant compte des activités télétravaillables au sein de l’entreprise ». « En cas de contrôle, les actions mises en œuvre seront présentées à l’inspection du travail », précise le document, qui doit être publié mardi sur le site du ministère du travail, les partenaires sociaux disposant encore d’un délai pour faire des retours.

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Plages horaires, distanciation stricte et déjeuner à emporter

En matière de restauration collective, la fiche précise qu’il faut « déjeuner seul en laissant une place vide en face de soi, et en respectant strictement la règle de distanciation » de 2 mètres entre chaque personne. Le texte demande aussi d’adapter « systématiquement » les plages horaires d’ouverture et évoque la mise en place, « dans la mesure du possible, de paniers à emporter et à consommer sur le poste de travail pour tout ou partie des convives ».

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Le protocole rappelle aussi les règles en matière de respect des gestes barrières en cas de covoiturage, et recommande à l’employeur de « limite[r] autant que possible les situations de covoiturage ». « C’est presque plus des rappels de bon sens que des choses nouvelles », a commenté auprès de l’Agence France-Presse Cyril Chabanier (CFTC), tandis que Gérard Mardiné (CFE-CGC) a vu dans les plans d’action sur le télétravail « un détournement d’énergie » et « un excès de formalisme ».

Une étude de l’Institut Pasteur réalisée en mars 2021 montre que les contaminations au travail représentent 15 % des cas identifiés de Covid-19.

Le Monde avec AFP

Comment l’administration fiscale va prendre en compte les frais liés au télétravail pour l’imposition des revenus de 2020

Frais d’électricité, de chauffage, frais de connexion et d’abonnement au téléphone, à Internet, le télétravail a occasionné des coûts supplémentaires.

La crise sanitaire liée au Covid-19 s’est traduite par un recours massif au télétravail conduisant les salariés à engager, parfois pour la première fois, des frais professionnels rendus nécessaires par cette organisation inédite du travail.

Dans un communiqué de presse publié au début du mois de mars, Bercy a annoncé que des « mesures spécifiques » ont été mises en place pour tenir compte des frais engagés en 2020 au titre du télétravail.

Que prévoient-elles ? En réalité, pas grand-chose de nouveau. Que vous ayez reçu une indemnité forfaire pour couvrir vos frais de télétravail ou que l’employeur vous ait remboursé vos frais sur présentation de justificatifs, dans un cas comme dans l’autre, les sommes reçues sont exonérées d’impôt sur le revenu. Ce qui est la règle habituelle en temps normal.

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Cette exonération n’est pas plafonnée lorsqu’il s’agit d’un remboursement de frais sur présentation de justificatifs (factures). En revanche, Bercy précise que, pour « faciliter les démarches des contribuables, des modalités particulières sont définies pour les allocations forfaitaires ». Elles prévoient que cette exonération est plafonnée à 2,50 euros par jour de télétravail à domicile, soit 50 euros pour un mois de vingt jours, dans la limite annuelle de 550 euros (onze mois, compte tenu des congés).

2,50 euros par jour

En clair, l’administration fiscale se contente de s’aligner sur la solution retenue par l’Urssaf en matière d’exonération de cotisations sociales. Sauf que « 2,50 euros par jour de télétravail, [cela] semble peu élevé, notamment au sein des zones tendues en matière immobilière », regrette Solidaires finances publiques, le syndicat de la direction générale des finances publiques.

En clair, si vous avez reçu des indemnités forfaitaires pour couvrir vos frais de télétravail, elles sont exonérées dans la limite de 2,50 euros par jour. Vous n’avez aucune case spécifique à cocher pour bénéficier de cet avantage.

« Il faut juste s’assurer que le montant du salaire imposable reporté sur la déclaration de revenus n’inclut pas, par erreur, le montant de ces indemnités », explique Maxime Ravinet, fiscaliste, associé du cabinet LRK Paris.

Pour le calcul de l’impôt, vos frais professionnels sont automatiquement couverts par une déduction forfaitaire de 10 %. Mais vous pouvez y renoncer pour déduire vos frais réels.

En cas d’option pour les frais réels, si vous ne connaissez pas le montant exact de vos frais ou si vous n’êtes pas en mesure d’en justifier (frais supplémentaires d’électricité, de chauffage, frais de connexion et d’abonnement au téléphone, à Internet…), c’est également ce forfait de 2,50 euros par jour de télétravail que vous pouvez retenir, indique Bercy, précisant toutefois que vous conservez la possibilité de les déduire pour leur « montant exact » si cela est plus favorable.

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Covid-19 : les cas de contamination en hausse dans les écoles, Macron envisage la vaccination des enseignants « mi-fin avril »

Jean-Michel Blanquer visite une salle de classe d’une école primaire de La Ferté-Milon (Aisne), dans le cadre du déploiement d’une campagne nationale de test salivaire dans les écoles, le 22 mars 2021.

Jusqu’à quand le gouvernement pourra-t-il tenir sa ligne, consistant à garder coûte que coûte les écoles ouvertes dans les départements les plus touchés ? Le nombre de contaminations explose parmi les enfants : ils étaient 15 484 contaminés le 19 mars, contre 9 221 la semaine précédente, une augmentation en partie imputable à la multiplication des tests salivaires, qui atteignait 250 000 tests réalisés vendredi soir.

Les cas de Covid-19 progressent également parmi les personnels, où l’on recense 1 809 cas au 19 mars, contre 1 106 il y a dix jours. Le ministre de l’éducation nationale l’assure pourtant, le taux de contamination dans les écoles ne dépasse pas les 0,5 %.

Dimanche, sur LCI, Jean-Michel Blanquer a tenu fermement sa doctrine, assurant que la France évitait la « catastrophe éducative mondiale » que représente la fermeture des classes. Interrogé sur les risques pour les parents d’élèves d’être contaminés par leurs enfants, le ministre de l’éducation a donné l’impression de minimiser, arguant que c’était « peu de chose » par rapport au risque de décrochage scolaire lié à un éventuel reconfinement scolaire.

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Le nombre de cas, rapporté au nombre d’élèves – 12,4 millions au total – et au nombre de professeurs – 1,1 million –, est encore relativement faible. Mais, sur le terrain, les écoles touchées par le Covid-19 ont du mal à faire face aux absences d’enseignants. Une professeure de CM2 dans une école REP + (réseau d’éducation prioritaire renforcé) de Lyon, qui a souhaité garder l’anonymat, n’en revient toujours pas : « Pendant mon arrêt maladie, c’est une collègue de CE1 dédoublé qui me remplace », assure-t-elle. Il y a une semaine, le 15 mars, les écoles prioritaires du département du Rhône ont eu la surprise de recevoir une nouvelle consigne : « Les écoles REP et REP + ne sont plus prioritaires pour le remplacement, écrivait la direction d’académie aux inspecteurs dans un courriel dont le contenu a été transféré aux enseignants, et je vous demande d’utiliser les moyens du dédoublement pour remplacer les enseignants absents de vos écoles. »

Regroupement de classes

Des enfants effectuent un test salivaire, dans une école à Nice, le 8 mars 2021.

« Mes collègues sont obligés de regrouper les CP et CE1 à 12, alors que c’est le fer de lance de la politique de Jean-Michel Blanquer ! », s’insurge l’enseignante. Si le rectorat de Lyon assume d’avoir proposé le regroupement des classes, qui passent alors de 12 à 24 élèves, « temporairement et en dernier recours », le ministère de l’éducation nationale précise qu’il s’agit d’une solution locale et « qu’il n’existe pas de consigne nationale sur les remplacements dans les écoles de REP et REP + ». Jean-Michel Blanquer a lui-même indiqué, le 19 mars sur RMC, que cette situation ne s’était pas présentée ailleurs que dans le Rhône.

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Sexisme, agressions sexuelles : la chaîne Canal+ rattrapée par les dérives du chroniqueur Pierre Ménès

La journaliste Marie Portolano, sur le plateau de « Canal Football Club », le 27 mars 2016, à Paris.

Le service des sports de Canal+ n’en finit plus d’essuyer des tempêtes. Levée dimanche 21 mars en fin de journée, dans la foulée de la diffusion du documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, de Marie Portolano, la dernière en date a fait remonter à la surface les images d’agressions sexuelles commises en plateau par Pierre Ménès, le chroniqueur de l’émission « Canal Football Club », présentée par Hervé Mathoux. Tout au long de la journée de lundi 22 mars, le hashtag #PierreMenesOut a fait florès sur Twitter, souvent accompagné des mentions #balancetonporc ou #cultureduviol. « Aujourd’hui, ces images sont scandaleuses », a reconnu Pierre Ménès, lundi, au cours de l’émission de Cyril Hanouna, « Touche pas à mon poste » (« TPMP »), sur C8. « Franchement, quelque part, je le mérite un peu », a-t-il ajouté, en référence au torrent de critiques que son comportement a suscité.

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Tout avait pourtant bien commencé pour Canal+, qui pouvait se flatter de proposer le film que Marie Portolano consacrait au sexisme dans le journalisme sportif. Pour la chaîne, ce documentaire constituait une occasion en or de redorer son blason, sérieusement abîmé par les récits des mesures de rétorsion prises envers les signataires de la pétition de soutien à Sébastien Thoen, en décembre 2020. L’humoriste avait été licencié après un sketch parodiant l’émission de CNews « L’Heure des pros », quelques semaines avant que le journaliste Stéphane Guy ne subisse le même sort pour avoir adressé à l’antenne un message de soutien à son ancien collègue.

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Pour Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste représentait une sorte de testament professionnel, l’ancienne présentatrice du « Canal Sports Club » ayant anticipé son départ de la chaîne plutôt que d’y être contrainte pour avoir, elle aussi, signé la pétition. Plusieurs consœurs y témoignent des difficultés qu’elles ont eues à s’imposer dans un univers imprégné par le sexisme.

Baisers imposés

Aucun homme n’y est directement mis en cause ni même cité. Et pour cause : ainsi que l’a révélé le site Les Jours, la direction de Canal+ a demandé que disparaisse la séquence (une vingtaine de minutes en tout) incriminant Pierre Ménès. Marie Portolano rappelait au chroniqueur vedette qu’en août 2016, à la fin d’une émission à laquelle ils participaient tous les deux, il lui avait soulevé la jupe en public. Leur échange, au cœur de la coupe effectuée, a été diffusé dans « TPMP », lundi soir. « Cela t’a humiliée ? Je suis désolé », lui répondait son ancien collègue, à qui la mémoire des événements fait défaut. Une amnésie que l’ancien journaliste de L’Equipe attribue à la maladie qui allait alors l’éloigner des projecteurs pendant sept mois.

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Distribution : treize offres de reprise pour Office Depot France

Devant un magasin Office Depot, à Paris, en décembre 2018.

« Accrochez-vous, l’histoire est digne d’un film », reconnaît Sébastien Fournier, représentant des salariés dans la procédure, en tentant de raconter comment l’entité française d’Office Depot s’est retrouvée à jouer son avenir à la barre du tribunal de commerce de Lille.

Les repreneurs avaient jusqu’au vendredi 19 mars pour manifester leur intérêt pour le distributeur spécialisé dans le matériel et les fournitures de bureau, fréquenté par les professionnels et les particuliers, en redressement judiciaire depuis le 5 février.

Treize offres de reprise ont été déposées, selon nos informations. La plupart d’entre elles, dont Monoprix-Franprix, Top Office, Lidl ou le discounter Maxxilot, portent sur quelques magasins du réseau, avec des propositions allant de 5 à 380 postes conservés sur près de 1 500 que compte l’entreprise. De son côté, le distributeur Fiducial est intéressé par la logistique, les activités professionnelles et la vente par correspondance. L’actuel président d’Office Depot France, nommé en mars 2019 et spécialiste du redressement d’entreprise, Guillaume de Feydeau, propose également de reprendre, dans son ensemble, l’entreprise, qui exploite 60 magasins, des sites de commerce en ligne ainsi que trois entrepôts et 22 plates-formes de distribution. Il avait participé à la relance de la compagnie maritime marseillaise SNCM en 2014 et piloté le redressement du chausseur JB Martin entre 2017 et 2018.

Cette issue, M. Fournier, délégué syndical central d’UNSA, la craignait depuis que le fonds d’investissement allemand Aurelius a pris possession de l’entreprise pour 1 euro en 2017. Quelques mois après l’échec, en 2016, de son projet de fusion avec son concurrent Staples, contrarié par les autorités, le distributeur américain Office Depot s’était alors délesté de ses activités européennes (environ 6 500 personnes dans 14 pays) auprès d’Aurelius Group. « C’est là qu’on a commencé à être inquiets, se souvient le syndicaliste. Tous les rachats d’Aurelius en France ont fini de la même façon. »

Etranges « flux financiers »

Parmi les victimes françaises de l’actionnaire allemand, la société de vente par correspondance La Source (ex-Quelle) que le fonds avait racheté pour 1 euro symbolique en 2007 et s’était engagé à restructurer. Deux ans plus tard, elle avait déposé le bilan. Il y a aussi eu le groupe de chimie pharmaceutique Isochem, racheté en 2010 et placé en redressement judiciaire en 2017. Et, plus récemment, la société Prisme, l’imprimeur du Loto, elle aussi liquidée en 2018. Toutes reprises et toutes financièrement essorées. « Depuis qu’ils nous ont rachetés, ils nous ont laissés couler », racontait, en 2018, Alain Guérin, représentant du personnel de Prisme à L’Echo républicain

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La colère des galeries d’art parisiennes, fermées dans le cadre des mesures sanitaires contre le Covid-19

Trop, c’est trop ! Fermées depuis le 20 mars dans le cadre du nouveau confinement, les galeries d’art parisiennes, dernier bastion où il était encore possible de voir des œuvres sans le filtre d’un écran, sont déjà montées au front. Prenant au mot Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, qui a assuré, dimanche 21 mars, que la liste des commerces autorisés à rester ouverts pourra évoluer lorsqu’une « aberration » est constatée, le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) réclame une égalité de traitement avec les maisons de ventes aux enchères, leurs principales concurrentes, restées, elles, ouvertes.

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C’est un message de Henri Paul, président du Conseil des ventes volontaires (CVV), en date du samedi 20 mars et visible sur le site Web de l’instance, qui a mis le feu aux poudres : « Le gouvernement maintient l’ouverture des salles de ventes volontaires dans les zones où des mesures restrictives sont prises en raison de la progression de la pandémie. Vous allez donc pouvoir maintenir votre calendrier de ventes sans changement en veillant bien évidemment au strict respect des gestes barrières et les précautions sanitaires habituelles. »

Pour le marchand Franck Prazan, spécialiste de l’école de Paris, pas de doute, « les maisons de ventes sont ouvertes parce que leur ministre de référence est celui de la justice ». Sur le réseau social Instagram, son confrère Emmanuel Perrotin a rebondi dans le même sens, avec une « story » illustrant le poids du lobby des maisons de ventes, qui a obtenu gain de cause auprès de la chancellerie, et le désarroi des galeries d’art contemporain abandonnées par le ministère de la culture. 

« Jauges parfaitement maîtrisées »

La situation actuelle revient à « ignorer ou ne rien comprendre au travail de promotion des artistes, qui est notre mission principale », renchérit sa consœur Nathalie Obadia. « Si on ne peut plus accueillir les acheteurs, c’est catastrophique, car ce sont les ventes qui permettent aux artistes de percevoir des revenus. » Selon l’enquête publiée en février par la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP), la vente d’œuvres constitue en effet la première source de revenus des artistes, loin devant les droits d’auteur ou les aides d’urgence.

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Les pouvoirs publics auraient-ils pris peur en voyant les images de longues files d’attente devant certaines galeries le week-end ? « Même les plus grandes galeries parisiennes ne font pas le poids en termes de fréquentation et de surface par rapport à la Fnac. Les règles sanitaires et les jauges y sont parfaitement maîtrisées, réplique Marion Papillon, présidente du CPGA. Chez nous, on ne touche pas de marchandise, il y a de la place pour regarder et circuler, et les transactions sont dématérialisées. »

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Elisabeth Borne, la ministre du travail, hospitalisée à cause du Covid-19, quitte l’hôpital

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La ministre du travail, Elisabeth Borne, qui avait été diagnostiquée positive au Covid-19 le 14 mars et a été hospitalisée le 22 mars, est sortie de l’hôpital, mercredi 24 mars.

Lors de son hospitalisation, lundi, l’entourage de la ministre âgée de 59 ans avait précisé qu’« en lien avec la ministre et avec l’appui de son cabinet Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l’insertion, et Laurent Pietraszewski, secrétaire d’Etat chargé des retraites et de la santé au travail, assurent la continuité des dossiers et du travail gouvernemental ».

Elisabeth Borne avait annoncé le 14 mars sur son compte Twitter avoir été testée positive au Covid-19, tout en indiquant qu’elle continuerait d’exercer ses fonctions à distance.

Mme Borne est chargée depuis juillet 2020 du lourd dossier du travail, de l’emploi et de la formation, à l’heure de la crise du Covid-19. Auparavant, dans les gouvernements d’Edouard Philippe, elle avait géré le portefeuille des transports, puis remplacé François de Rugy comme ministre de la transition écologique et solidaire en juillet 2019.

L’équipe gouvernementale est également perturbée par l’isolement de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, qui a été hospitalisée le 24 mars pour être soignée du Covid-19.

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