Si les excès sont nombreux, une bonne partie des 4,8 millions de personnes ayant ce statut occupent des fonctions bien payées.
Mettez-vous devant un chantier au Royaume-Uni et contemplez l’extraordinaire esprit d’entrepreneuriat qui y règne. Vous ne voyez rien d’anormal ? Pourtant, d’après les études officielles, la moitié des électriciens, maçons et autres carreleurs que vous regardez sont des autoentrepreneurs. Très exactement 49 % des 2,3 millions de travailleurs du BTP sont à leur compte, du moins administrativement. Dans les faits, bien sûr, la plupart d’entre eux ont toutes les caractéristiques de simples salariés, répondant aux ordres de leur patron, qui leur dit quoi faire et quand.
Cette situation, qui existe de longue date dans la construction, s’élargit régulièrement à tous les domaines au Royaume-Uni. Les coiffeurs sont majoritairement des autoentrepreneurs, de même que les entraîneurs sportifs, les jardiniers, les promeneurs de chiens, les cuisiniers, les chauffeurs de taxi… Les livreurs de colis, très nombreux avec l’explosion des ventes sur Internet, le sont aussi, payés à la livraison.
Depuis la crise de 2008, l’autoentrepreneuriat a éclaté au Royaume-Uni, passant de 3,3 millions à 4,8 millions de personnes, soit 15 % de la population active. Il faut y ajouter près d’un million de contrats à zéro heure (un contrat d’embauche sans aucune heure de travail garantie) et 800 000 personnes recrutées par les agences de travail intérimaire, pour atteindre pas loin de sept millions de travailleurs qui n’ont guère de filet social.
Millefeuille administratif dans le BTP
Cette nouvelle disposition du travail nécessite d’étranges contorsions administratives. L’exemple le plus connu est celui d’Uber : à Londres, ses chauffeurs sont censés représenter 30 000 petites entreprises individuelles. « Ridicule », a grondé un juge britannique lors d’un procès en 2016.
Barckley Sumner, du syndicat Unite, retrace le même millefeuille administratif dans le BTP : « Le maître d’œuvre n’emploie presque personne et s’adresse à des sous-traitants qui utilisent ensuite d’autres sous-traitants. Puis ceux-ci font appel à des agences de travail temporaire, qui ont recours elles-mêmes des entreprises spécialisées dans la gestion du paiement des travailleurs, qui se disent autoentrepreneurs. »
Le statut de microentrepreneurs permet à certains de compléter une retraite ou de payer des études mais il est souvent synonyme pour d’autres de revenus modestes. Le dispositif est par ailleurs accusé de favoriser la concurrence déloyale ou d’encourager le salariat déguisé.
Par Elise BarthetPublié aujourd’hui à 11h41
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La France a enregistré un nombre record de créations d’entreprises en 2018 grâce à un bond de 28 % des microentreprises. Derrière ce chiffre, se cache souvent une réalité contrastée. Des revenus souvent modestes et un statut contesté.
« L’entreprenariat m’intéresse, ça me fait une première expérience »
Louis Mertz, 18 ans, étudiant, Strasbourg
Je suis une double licence, en mathématiques et économie. J’ai créé ma microentreprise en septembre 2018, au moment d’entrer à la fac pour pouvoir devenir coursier à vélo. Je fais ça le week-end pour Deliveroo. Cinq heures, entre 11 h 30 et 15 h 00, et cinq heures entre 18 h 00 et 23 h 00, même si c’est rare que je fasse deux “shifts” dans la même journée. Ça me rapporte entre 20 et 25 euros de l’heure le dimanche soir, une quinzaine d’euros le samedi, soit 600 par mois. Mes parents financent mes études, alors c’est vraiment un plus. J’ai un ami qui travaille chez McDo : il a des horaires fixes, doit négocier avec son patron pour s’absenter en période d’examen. Moi, je travaille quand bon me semble. Je ne pense pas qu’on puisse en faire un métier, mais pour des étudiants ou des personnes entre deux boulots, c’est l’idéal. Et puis l’entreprenariat m’intéresse, alors ça me fait une première expérience.
« Je n’ai aucune couverture sociale, aucun droit en cas de problème »
Claude Martino*, 28 ans, paysagiste, Paris
A la fin de mes études, il y a un an et demi, mes professeurs m’ont conseillé de travailler comme micro-entrepreneur sur les missions courtes qu’ils me proposaient. C’était, selon eux, la seule façon de faire. Puis j’ai trouvé une mission plus longue auprès d’une entreprise spécialisée dans la conception de jardins pour les particuliers. Il était question de basculer en CDI “dès qu’on pourra”, disaient-ils. Cela a duré neuf mois ! Neuf mois d’emploi déguisé. Ils n’avaient aucun intérêt à me signer un contrat, qui leur aurait coûté davantage en cotisations patronales et sociales. J’ai mis fin à cette collaboration. J’ai conservé le statut mais aujourd’hui j’ai plusieurs clients. Mon chiffre d’affaires a avoisiné 25 000 euros en 2018. Comme il y a très peu de charges, je dégage entre 1 000 et 2 000 euros de revenu. Mais je n’ai aucune couverture sociale, aucun droit en cas de problème. J’ai dû piocher dans mes économies pour prendre un congé paternité. Et ça a été très compliqué d’obtenir un logement social. Quant à la retraite… Après neuf années d’études, un début de carrière tardif en cotisant a minima, j’aurai droit à quoi ?
L’espoir de tout jeune diplômé est de trouver un emploi valorisant dès l’obtention du diplôme. Ce rêve tout à fait légitime, est commun à tous les nouveaux diplômés. Malheureusement, seule une minorité de ces nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi le réalisent. À l’exception deslauréats du Village de l’emploi !
Êtes-vous étonné par cette révélation ? Nous comprenons votre étonnement au vu de la complexité de la problématique du chômage des jeunes, mais cet exploit unique est bel et bien réalisé par le Village de l’emploi.
Qu’est-ce que le Village de l’emploi ?
Le Village de l’emploi est un centre parisien de formation en informatique axée sur les métiers Systèmes de l’information (SI). Il se distingue des autres formations privées et publiques en informatique par son concept ou modèle, sa méthode de formation et son écosystème.
Nous vous expliquerons tout cela au fur et à mesure de votre lecture. Sachez d’emblée que l’idée même de la création de ce hub de l’emploi a germé dans l’esprit d’un jeune diplomé en réponse à la problématique du premier emploi.
Rien d’étonnant dès lors à ce que le modèle du Village d’emploi fonctionne parfaitement. Le taux d’embauche des lauréats VDE est de 100 %, soit Environ 6000 jeunes qui ont lancé des carrières professionnelles brillantes grâce à la formation VDE.
Village de l’emploi : le concept
L’écosystème
Commençons par une révélation vraiment étonnante : un jeune diplomé VDE n’a nullement besoin de scruter les offres d’emploi et d’envoyer des dizaines de C.V. !
Le recrutement se fait à l’intérieur même du Village grâce à une structure dédiée (des spécialistes en recrutement des profils SI) par des entreprises reconnues dans le marché Système de l’information.
Le principe est innovateur et simple, mais il fallait oser y penser et le mettre en œuvre. L’entreprise recruteur (nommée entreprise partenaire ou sponsor) présente à une cellule interne village des projets SI nécessitant des profils bien précis. Les spécialistes du Village de l’emploi analysent ces missions, les expliquent aux lauréats intéressés et organisent des entretiens d’embauche. À cet égard, il importe de signaler que des ateliers de recrutement sont organisés au préalable pour préparer le jeune diplomé candidat au poste proposé à l’entretien de recrutement.
Une fois qu’un accord est convenu entre le lauréat VDE et le recruteur sponsor, un contrat CDI trois ans, respectant tous les droits accordés aux salariés, est signé par les deux parties.
L’accompagnement chez le recruteur partenaire
Durant la période de 3 ans à passer chez l’entreprise partenaire VDE, le jeune diplomé (devenu salarié) est accompagné par les formateurs du Village d’emploi. Ainsi, la jeune recrue bénéficie de leur expertise et de leur expérience en Systèmes d’information. Ces experts SI l’aident à résoudre les problèmes rencontrés et à s’intégrer au monde de l’entreprise. Cette démarche satisfait les attentes des recruteurs qui préfèrent embaucher des jeunes diplômés immédiatement opérationnels.
Une autre surprise de taille vous attend : la formation au Village de l’emploi est totalement gratuite, elle est supportée par les entreprises partenaires qui recrutent les lauréats : quoi de mieux ?
Village d’emploi : la méthode de formation
Le programme de formation du hub d’emploi VDE est également unique. La transmission du savoir se fait essentiellement par le pratique. Certes, un court volet théorique est prévu au début du cursus pour permettre à tous les inscrits de parler le même langage (jargon et concepts du métier), mais l’apprentissage est principalement pratique. Des ateliers sont prévus, un matériel didactique riche est mis à disposition, un suivi personnalisé est réalisé par les formateurs experts, des projets et des missions inspirées du réel sont réalisés par les étudiants.
Au terme de sa formation qui dure quelques mois (selon le parcours académique des élèves ; un bac+2 est exigé au minimum), le lauréat VDE est parfaitement opérationnel et à même d’intégrer une équipe SI chargée de concevoir et exécuter des chantiers Systèmes de l’information.
Il est à rappeler que les entreprises informatiques se plaignent justement du fait que les diplômés universitaires ne sont pas opérationnels dès leur recrutement. Ce n’est nullement leur faute. Tout le milieu sait que l’université et la majorité des écoles privées accordent trop d’importance à l’enseignement théorique au détriment de l’aspect pratique.
Comment s’inscrire au Village d’emploi ?
Nous n’avons pas présenté tous les avantages et particularités de l’apprentissage VDE. Vous pouvez trouver tous les détails sur le site du Village.
L’admission au Village d’emploi est facile, il vous suffit de remplir le formulaire d’inscription. Les conditions d’accès sont simplifiées : un bac+2 et une tonne de motivation et de prédisposition à travailler dur. La formation VDE est sérieuse et exige une totale implication du candidat. C’est ce que l’équipe dédiée à l’évaluation des candidatures d’inscription cherche à déceler chez les nouveaux inscrits.
Peu importe la nature de votre formation de base (littéraire, informatique, scientifique ou commerciale), si vous possédez un bac+2 au minimum et que vous êtes séduit par le secteur de l’informatique, le Village de l’emploi vous offre l’opportunité de construire en mode accéléré une carrière prometteuse.
Après l’étude et l’acceptation de votre dossier d’inscription, vous serez orienté.e vers la filiale la plus adaptée. Un programme personnel (modules de formation) vous sera recommandé pour combler vos lacunes.
Le hub d’emploi VDE est un sésame qui vous ouvre les portes de l’emploi et un tremplin qui vous expulse vers des postes de responsabilité. Vous gagnerez plusieurs années et deviendrez un expert SI confirmé au terme de votre parcours VDE (formation en interne + Contrat CDI 3 ans).
Rejoignez les milliers de jeunes villageois (communauté VDE) pleinement épanouis sur les plans professionnel et personnel. Pensez à lire leur témoignage sur le livre d’or du Village ou à les écouter sur notre chaîne YouTube.
Un avis du Village de l’emploi avant-tout sur la situation actuel du sécteur de l’emploi
Après une inspection minutieuse, nous avons constaté que les personnes qui avait laissé entrendre un tel avis ne savait pas comment profiter du marché caché. Après tout, ce n’est pas parce qu’une entreprise n’a pas publié d’annonce d’urgence qu’elle n’a pas besoin de main-d’œuvre.
L’informatique et ses domaines d’intervention, qu’on pense le vde ?
L’informatique est la science la plus importante, elle traite l’information automatiquement et logiquement par le biais de programmes informatiques. Ces programmes informatiques peuvent être exécutés par des ordinateurs, des systèmes embarqués sur véhicule, des API, etc.
Il s’agit d’une science impliquée dans de nombreux domaines, tels que: la programmation, le développement web, la protection de l’infrastructure réseau et système, la gestion de projets informatiques, etc. Parce que le système d’information doit être géré par des professionnels de ce domaine pour fonctionner normalement,
les entreprises n’ont besoin que de professionnels des services informatiques. Cela motive généralement les jeunes diplômés à suivre des cours de formation en informatique décents pour acquérir de nouvelles compétences.
Oui si vous faites partie des 5200 Lauréats bénéficiaires de la Méthode, unique et sur-mesure, de mise à l’emploi et d’accélération de carrière dans les métiers des Systèmes d’Information !
Car Village de l’Emploi (VDE pour la formulation rapide) existe depuis 20 ans avec un succès inégalable.
Le modèle de village de l’emploi proposé est un processus éprouvé de décloisonnement des étapes majeures pour l’accès à des emplois porteurs, et de bonnes pratiques pour accélérer des carrières d’envergure : une plateforme d’employeurs-recruteurs, coachs-experts en placement et recrutement, et des coachs-experts en communication, ainsi que des experts techniques, projet, métiers pour apporter aux Lauréats le « Delta » de compétences nécessaire pour devenir des experts en peu de temps.
Un système d’apprentissage qui remplace le travail auxiliaire
L’emploi assisté est toujours le terme des contrats à durée déterminée (CDD). Dans le processus d’insertion professionnelle, ce mode d’emploi n’est toujours pas très efficace.
En effet, une fois le contrat de travail signé, le jeune diplômé a acquis une expérience professionnelle et a soudainement changé de mode de vie.
Cela lui donne non seulement l’occasion pour lui de faire son premier pas, mais aussi de faire face à la réalité du monde du travail. À la fin du contrat, le jeune diplômé a du mal à trouver un autre emploi.
Dans ce cas, il vaut mieux se concentrer sur l’apprentissage que de se concentrer sur ce type de travail qui montre ses lacunes. En apprentissage, les jeunes sont prêts à devenir des experts dans leur domaine de formation.
Qui sont les Lauréats du Village de l’emploi ?
De jeunes diplômés bénéficiaires du dispositif , chez le VILLAGE DE L’EMPLOI de tous avis, horizons et de tous profils.
VILLAGE DE L’EMPLOI entretient des valeurs de discrétion et d’efficacité pour améliorer tous les jours son expérience terrain du secteur des SI, un secteur porteur et générateur de milliers d’emplois en France par an depuis des années, et paradoxalement sous pression de manque de talents suffisants à recruter.
L’objectif réussi pour le moment est l’accès à des emplois porteurs pour 100% des Lauréats et un Process offert grâce à un montage juridique ingénieux.
Comme le dit l’Adage « Qui veut monter à la fortune, doit réfléchir au premier échelon », pour de nombreux jeunes, trouver sa voie est un enjeu majeur, trouver la bonne voie est compliqué, mais le plus dur reste d’avoir les moyens de son ambition et accéder à une carrière passionnante et d’envergure.
Mettez en valeur vos compétences !
Lorsque vous êtes un jeune et que vous arrivez sur le marché du travail, la première solution que vous viens a l’esprit est d’essayer de démontrer vos compétences. Après avoir obtenu un diplôme, nous pensons souvent ou nous avons l’avis que nous avons une sorte de laissez-passer qui nous permet d’accéder aux postes les plus courtisés.
Malheureusement, cela arrive que rarement. Par rapport aux personnes ayant une longue expérience professionnelle en France ou à l’étranger, même les diplômes les plus prestigieux sont sans valeur.
Sans expérience, il est difficile de prouver leurs compétences, et il est difficile de prouver qu’ils ont un réel savoir-faire au-delà des connaissances académiques. Alors, précisément, comment pouvez-vous mettre de côté toutes les opportunités pour trouver le bon emploi?
Vous devez évaluer avec succès les éléments de votre CV, ce qui contribuera à mettre en valeur vos compétences pratiques.
Parfois il faut un accompagnement complet et c’est ce que propose le VILLAGE DE L’EMPLOI.
Plus :
Diriger un projet informatique d’envergure demande une très grande organisation, d’autant plus quand les équipes qui travaillent dessus sont nombreuses. C’est là qu’intervient a mon avis le programme Village de l’emploi.
Une lauréate avis avec un MBA en Finances, J’ai pu intégrer la formation du Village de l’Emploi, je ne regrette pas ce choix.
La 16e édition de l’université d’hiver de la formation professionnelle qui se tient à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) jusqu’au 1er février débat des conditions d’application de la loi du 5 septembre 2018 sur la formation professionnelle.
Par Myriam DubertrandPublié aujourd’hui à 09h59
Temps de Lecture 4 min.
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L’année 2019 ne devrait pas être de tout repos pour les professionnels de la formation. « C’est une année de transition. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a posé le cadre juridique, mais le modèle ne sera complet qu’en 2021 », rappelle Marc Dennery, directeur associé de C-Campus, cabinet spécialisé dans l’optimisation de la fonction formation. Une actualité qui explique sans doute le succès de la 16e édition de l’université d’hiver de la formation professionnelle qui réunit 1 300 participants (ils étaient 950 en 2018) à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), du 30 janvier au 1er février, autour de la mise en œuvre de la loi, votée le 5 septembre 2018. « Pour la deuxième année consécutive, nous avons mis en place une programmation spécifique pour les entreprises qui représentent 20 % des inscrits », précise Patrice Guézou, directeur général de Centre Inffo, association sous tutelle du ministère du travail et organisatrice de l’événement.
L’enjeu de la loi du 5 septembre est de « construire une société de compétences », selon les termes de la ministre du travail, Muriel Pénicaud, de sécuriser le parcours professionnel des salariés et de résoudre les problèmes de recrutement des entreprises en ayant, à terme, les bonnes compétences au bon endroit. « La durée de vie des compétences techniques était de cinq ans en 2015. En 2025, elles tomberont dans l’obsolescence au bout de douze à dix-huit mois, souligne Sébastien Fromm, responsable du centre Apec Franklin-Roosevelt à Paris et coordinateur régional des consultants relations entreprises d’Ile-de-France. L’adaptation permanente est donc bien à l’ordre du jour. »
Depuis le 1er janvier, le plan de formation a cédé la place au plan de développement des compétences. Un changement qui va au-delà de la sémantique. L’action de formation – généralement cantonnée au traditionnel stage en présentiel – intègre désormais un spectre beaucoup plus large (formation à distance, en situation de travail, par simulation, séminaires…). Les entreprises applaudissent. « C’est une bonne chose, surtout lorsque l’on sait que 70 % de l’acquisition de compétences se fait via la pratique et l’expérience, 20 % grâce aux échanges avec ses pairs, et seulement 10 % lors de formations formelles », rappelle Sylvain Humeau, président du Groupement des acteurs et responsables de la formation (GARF).
Dans « Le travail qui guérit », le neuropsychiatre Jean-Michel Oughourlian s’interroge sur le rôle de l’imitation dans la « normalisation » de ceux qu’on appelle handicapés.
Par Margherita NasiPublié aujourd’hui à 09h30
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Livre. Comme toute usine, l’usine de production, d’apprentissage et d’insertion (UPAI) du Mans est soumise à des impératifs de production, de rendements, de délais, de qualité, de coût, de réactivité. Des tableaux affichent, pour chaque secteur, le nombre de pièces produites ou à produire, dans la journée, dans la semaine, dans le mois. Les pièces sont sophistiquées : il s’agit de faisceaux électriques destinés à l’industrie automobile, permettant la mise en contact des parties électroniques avec le tableau de bord sur des voitures haut de gamme.
Mais sa particularité est ailleurs : les cent cinquante opérateurs qui font tourner l’usine souffrent tous d’un handicap mental. « Pour leurs six encadrants, ils ne sont pas des handicapés : juste des opérateurs tenus à des contraintes industrielles. D’ailleurs, pas un seul des encadrants n’occupe une fonction d’éducateur (une fonction qui n’existe pas ici, délibérément) : ils sont ingénieurs, gestionnaires, DRH et, derrière les postes de travail, ils ne voient que des employés, plus ou moins rapides, plus ou moins polyvalents, plus ou moins joyeux ou angoissés ou stressés. Comme dans n’importe quelle entreprise », raconte Jean-Michel Oughourlian dans Le travail qui guérit.
Ecrit à la suite de visites effectuées par le neuropsychiatre, spécialisé dans la psychologie mimétique, dans les différentes usines apprenantes fondées et dirigées par Amipi (fondation d’insertion par le travail), où 80 % des salariés souffrent d’un handicap cognitif, l’ouvrage s’interroge sur le rôle du mimétisme dans la « normalisation » de ceux qu’on appelle handicapés. C’est avant tout un récit, une immersion qui prouve une fois de plus, selon l’ancien professeur de psychologie à la Sorbonne, « l’efficacité de l’apprentissage qui consiste à jeter tout de suite les individus dans la piscine pour leur apprendre à nager plutôt que devant un tableau noir ou sur un tapis de gymnastique. Cela rejoint la vieille sagesse populaire : “c’est en forgeant que l’on devient forgeron” ».
Altérité et échange
Antoine se réveille tous les matins à 6 heures, fait deux kilomètres à vélo en pleine campagne pour rattraper le bus qui le conduit ensuite près de l’usine et dont il a retenu les horaires. Il ne sait ni lire ni écrire et ses dessins sont ceux d’un enfant de 2 ans. « Mais ici on ne lui demande ni de lire, ni d’écrire, ni de dessiner. Juste d’œuvrer de ses mains. Et il en est tout à fait capable. » Diagnostiqué autiste, Antoine a rencontré Maryse Vendre, cofondatrice de la Fondation Amipi, en 1976. « Il ne parlait pas, ne bougeait pas sauf dans ses moments de crises. Pourtant, elle l’a mis au travail. Pendant des mois, des “modèles”, c’étaient ici d’autres opérateurs, lui ont expliqué un geste simple mais utile à l’usine. Le chef d’équipe lui en a démontré l’utilité. Pendant des mois, il n’a pas réagi. Puis un jour, il a imité. Il a travaillé. Il a mis du temps à continuer à remonter la pente. Des années. » Les gestes se sont complexifiés au rythme de son évolution. A l’usine, il est devenu un opérateur presque comme les autres. « Un peu plus angoissé, plus rétif aux changements, un peu moins polyvalent, mais tout aussi nécessaire à l’équation productive. »
Depuis le 1er janvier 2017, en cas d’excès de vitesse commis par un salarié avec un véhicule de l’entreprise, pèse sur l’employeur, sauf vol du véhicule, une obligation de « désignation » du contrevenant.
Par Jean-Emmanuel RayPublié aujourd’hui à 08h54, mis à jour à 08h54
Temps de Lecture 2 min.
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Question de droit social. En cas d’excès de vitesse commis par un salarié avec un véhicule de l’entreprise, il n’y a pas de problème particulier si le contrevenant est interpellé ensuite par la maréchaussée, et donc identifié : c’est lui qui se verra retirer des points et sera pénalement poursuivi. Plus complexe est l’hypothèse d’une voiture de société flashée « à partir d’un appareil de contrôle automatique ayant fait l’objet d’une homologation » : un radar. La contravention est alors adressée à l’entreprise, titulaire de la carte grise. En principe, l’employeur doit identifier le salarié au volant au moment des faits, et transmettre ses coordonnées pour qu’il soit sanctionné par les éventuels retraits de points et amendes prévus.
Avant 2017, nombre d’entreprises renvoyaient simplement la contravention avec le timbre-amende adéquat, mais sans indiquer le nom du conducteur. Le salarié fautif ne perdait donc aucun des 12 points de son permis de conduire, indispensable pour ces itinérants, livreurs et autres commerciaux parcourant des centaines de kilomètres chaque semaine, en ville et ailleurs. La majorité des infractions relevées sont, certes, des dépassements inférieurs à 10 km/heure, mais cette pratique était déresponsabilisante en termes de sécurité routière.
C’est la raison pour laquelle depuis le 1er janvier 2017 pèse sur l’employeur, sauf vol du véhicule, une obligation de « désignation » du contrevenant… même s’il s’agit de lui-même (Cour de cassation, 15 janvier 2019). Dans les quarante-cinq jours qui suivent l’avis de contravention, l’entreprise doit transmettre l’identité, l’adresse et la référence du permis de conduire du fautif ; sans se tromper, pour éviter tout contentieux en dénonciation calomnieuse.
Jusqu’à 3 750 euros d’amende
En cas de refus, la sanction pénale est dissuasive : c’est une contravention de 4e classe (750 euros), que le dirigeant devra nécessairement payer sur ses propres deniers. Mais dans son arrêt du 11 décembre 2018, la Cour de cassation a décidé que cette contravention pouvait aussi être appliquée à la personne morale qu’est l’entreprise avec une amende quintuplée à 3 750 euros.
Pourtant, certains chefs d’entreprise mettent encore peu d’empressement à désigner « la personne physique qui conduisait le véhicule » (code de la route, art. L. 121-6). Car au cours d’une même journée, nombre de voitures ou de camionnettes passent de main en main, sans que leur carnet de bord ne soit dûment rempli malgré la clause de règlement intérieur en ce sens. Et aussi parce que le salarié fautif, qui ressent cette désignation comme une dénonciation, met parfois en cause les directives de l’employeur qui l’ont incité à dépasser la vitesse maximum.
Le nombre des autoentrepreneurs s’éclate, leur compte en banque moins. Flattés par certains, qui y voient un bon moyen de compléter leurs revenus, ce dispositif est accusé de favoriser la concurrence déloyale ou d’encourager le salariat déguisé.
La microentreprise prospère. Et les microentrepreneurs ? Ils sont, certainement, chaque année plus nombreux à s’inscrire sous ce régime créé il y a dix ans par Hervé Novelli. La simplicité des démarches administratives, la légèreté de la fiscalité et, plus récemment, le doublement des plafonds de chiffres d’affaires (70 000 euros annuels pour les services, 170 000 pour la vente de marchandises) ont fait le succès du dispositif.
Les chiffres publiés mardi 29 janvier par l’Insee en affirment : si les créations d’entreprises ont atteint un niveau record en 2018, c’est précisément grâce aux microentreprises. Ces dernières représentent à elles seules près de la moitié des 691 000 nouvelles immatriculations, soit 308 300 enregistrements, et leur nombre a augmenté de 28 % par rapport à l’année précédente. De quoi gonfler, malgré les radiations à venir, les 1,183 million de comptes déclarés fin 2017.
Mais combien, parmi les intéressés, arrivent à vivre de leur activité ? Combien la cumule avec un autre revenu ? Combien, surtout, ont vraiment fait le choix de se lancer ? Transports, activités immobilières, conseil aux entreprises, santé, nettoyage… si le nombre de secteurs concernés explose, les comptes en banque un peu moins.
Seulement 61,4 %, soit 723 000 personnes, affirmaient fin 2017 un chiffre d’affaires positif. Et le revenu moyen n’a rien de mirobolant : au quatrième trimestre 2017, il avoisinait les 3 664 euros. Un résultat en hausse, mais loin, très loin des seuils légaux.
Autant de situations personnelles que de microentreprises
Consultant, étudiant à vélo, chauffeur VTC, demandeur d’emploi en mal d’offre… il y a presque beaucoup de situations personnelles que de microentreprises. Les grandes moyennes reflètent mal cette diversité et la complexité des combinaisons qu’elle engendre. Qu’ils soient salariés, retraités, chômeurs ou bénéficiaires de minimas sociaux, près de 70 % disent exercer une autre activité ou disposer de rétributions complémentaires. En outre, les gains varient considérablement selon les secteurs : plus élevés pour les agents immobiliers, ils plongent dans l’aide à domicile.
Contesté par les artisans, le régime continue d’être dénoncé de favoriser la concurrence déloyale. « C’est très aigu aujourd’hui dans le bâtiment, observe Alain Griset, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P). De plus en plus de travaux de sous-traitance sont délégués à des autoentrepreneurs qui se retrouvent en fin de chaîne et gagnent moins. C’est tout l’artisanat qui se paupérise. »
Selon un rangement de l’association Formindep, les universités mettent trop lentement en œuvre la charte d’éthique adoptée il y a un an.
Des efforts, mais peut mieux faire. C’est en substance l’appréciation donnée à l’ensemble des trente-sept facultés de médecine en matière de protection des conflits d’intérêts par l’association pour une information médicale indépendante (Formindep), mardi 29 janvier, à l’occasion de la parution de son nouveau classement en la matière.
Liens avec les laboratoires pharmaceutiques, enseignement de la déontologie aux étudiants, transparence des financements… La publication d’un premier classement, en janvier 2017, avait formé un électrochoc, la plupart des facultés affichant des scores quasi nuls. Onze mois plus tard, une « charte éthique » de quatorze pages était adoptée par la Conférence des doyens des facultés de médecine et d’odontologie.
« Cette charte représente un grand pas, mais le chemin pour qu’elle soit pleinement appliquée est encore long », déclare Paul Scheffer, qui coordonne l’enquête au Formindep. L’édition 2018 vise donc, à travers dix-huit critères, à « mesurer la mise en place effective » de la charte. Un cours sur l’intégrité scientifique et les conflits d’intérêts est-il proposé aux étudiants ? Est-il obligatoire ou facultatif ? Les enseignants déclarent-ils leurs liens d’intérêts au début de chaque cours ? Des mesures sont-elles mises en place pour que les étudiants ne soient pas mis en situation d’obtenir des cadeaux ou des repas ou qu’ils n’aient plus recours aux sociétés privées comme source de financement, par exemple pour l’impression de la thèse ?
« Piqûre de rappel »
En dépit des engagements, les résultats ne sont toujours pas satisfaisants. Dans la grille de 36 points distribués par le Formindep, seule la faculté de médecine de Tours obtient la moyenne, tandis que trois quarts des établissements ne passent pas la barre des 10 points. Cinq d’entre eux n’ont toutefois pas répondu au questionnaire. Au Formindep, on n’exclut pas que certaines facultés aient davantage choisi la charte « dans un but de gain d’image, et non de changement de pratiques et de mentalité ». Seule une faculté sur trois aurait mis en place une commission de déontologie, pourtant l’une des mesures clés. Et parmi celles mises en place, certaines n’auraient pas encore siégé une seule fois.
En décidant d’arrêter leur participation aux discussions portant sutout sur l’abus de CDD, les organisations patronales pratiquent une politique de la terre brûlée.
Au milieu de la crise sociale inédite que traverse la France avec les « gilets jaunes », le patronat est dans sa bulle. Sans doute craint-il les conséquences de la contestation sur l’activité économique. Mais pour le reste, il coule des jours tranquilles, choyé par Emmanuel Macron, qui a répondu à la plupart de ses attentes, et bizarrement ignoré par les « gilets jaunes ».
Quand ceux-ci réclament des hausses de salaires, ils ne se tournent pas vers le Medef mais vers l’Etat, comme si c’était lui qui arrêtait, au-delà du smic, les hausses de rémunération dans les entreprises privées. Et si bon nombre de manifestants sur les ronds-points souffrent de la précarité, on ne les a guère entendus exprimer des revendications sur la question du chômage.
Dans ce contexte tendu, la négociation sur l’assurance-chômage, engagée en novembre 2018, revêtait une importance capitale, ne serait-ce que pour montrer qu’il est encore possible dans ce pays d’obtenir des résultats par le dialogue entre partenaires sociaux. Les organisations patronales – le Medef, la CPME et l’Union des entreprises de proximité (U2P) – ont pourtant décidé, lundi 28 janvier, d’arrêter leur participation.
Le prétexte ? Le jeudi 24 janvier, dans la Drôme, le chef de l’Etat a affirmé une autres fois sa volonté de réguler le recours aux contrats courts par un système de bonus-malus. Face à la fronde, M. Macron a opportunément et fermement rappelé une promesse de sa campagne. Fin septembre 2018, le « document de cadrage » du premier ministre remis aux partenaires sociaux pour cette négociation, qui fixait l’objectif d’une économie de 3 milliards à 3,9 milliards d’euros pour l’assurance-chômage en trois ans, leur laissait le soin de trouver la bonne solution pour réduire le recours aux contrats courts.
L’Etat va prendre la main
Depuis vingt ans, les CDD de moins d’un mois ont été multipliés par 2,5, ce qui représente un surcoût de 2 milliards d’euros pour l’Unedic. Les entreprises, a affirmé Laurent Berger, « utilisent et surabusent des contrats courts ». Pour le secrétaire général de la CFDT, elles « font payer à l’assurance-chômage leur flexibilité interne ». Un système de bonus-malus finirait à moduler les cotisations chômage des employeurs, actuellement de 4,05 %, en fonction du taux de rupture des contrats de travail. Le patronat est vent debout face à une telle réforme, soutenue par les syndicats. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, elle mènerait à « détruire des CDD et des emplois d’intérim sans pour autant créer des CDI ».
Pour couvrir sa désertion des discussions en cours, qui étaient dans l’impasse et devaient s’achever le 20 février, le Medef a dénoncé l’intervention du président de la République « semblant indiquer que le bonus-malus se mettra en place et ce, quel que soit le résultat de la négociation ». « Tous les efforts menés par les négociateurs pour “déprécariser” les contrats courts ont ainsi été balayés d’un revers de main », a annoncé la CPME.
Le patronat pratique ainsi une politique de la terre brûlée. Alors que le chômage, malgré une légère baisse en 2018, reste à un niveau élevé, la recherche d’un compromis était urgente. C’était aussi l’occasion d’exposer à un président qui ignore volontiers les corps intermédiaires qu’ils savent faire preuve de sagesse. Le patronat a choisi l’option de l’irresponsabilité. L’Etat va prendre la main et, à l’arrivée, il n’y aura que des perdants.
Au milieu de la crise sociale inédite que traverse la France avec les « gilets jaunes », le patronat est dans sa bulle. Sans doute craint-il les conséquences de la contestation sur l’activité économique. Mais pour le reste, il coule des jours tranquilles, choyé par Emmanuel Macron, qui a répondu à la plupart de ses attentes, et bizarrement ignoré par les « gilets jaunes ».
Quand ceux-ci réclament des hausses de salaires, ils ne se tournent pas vers le Medef mais vers l’Etat, comme si c’était lui qui arrêtait, au-delà du smic, les hausses de rémunération dans les entreprises privées. Et si bon nombre de manifestants sur les ronds-points souffrent de la précarité, on ne les a guère entendus exprimer des revendications sur la question du chômage.
Dans ce contexte tendu, la négociation sur l’assurance-chômage, engagée en novembre 2018, revêtait une importance capitale, ne serait-ce que pour montrer qu’il est encore possible dans ce pays d’obtenir des résultats par le dialogue entre partenaires sociaux. Les organisations patronales – le Medef, la CPME et l’Union des entreprises de proximité (U2P) – ont pourtant décidé, lundi 28 janvier, d’arrêter leur participation.
Le prétexte ? Le jeudi 24 janvier, dans la Drôme, le chef de l’Etat a affirmé une autres fois sa volonté de réguler le recours aux contrats courts par un système de bonus-malus. Face à la fronde, M. Macron a opportunément et fermement rappelé une promesse de sa campagne. Fin septembre 2018, le « document de cadrage » du premier ministre remis aux partenaires sociaux pour cette négociation, qui fixait l’objectif d’une économie de 3 milliards à 3,9 milliards d’euros pour l’assurance-chômage en trois ans, leur laissait le soin de trouver la bonne solution pour réduire le recours aux contrats courts.
L’Etat va prendre la main
Depuis vingt ans, les CDD de moins d’un mois ont été multipliés par 2,5, ce qui représente un surcoût de 2 milliards d’euros pour l’Unedic. Les entreprises, a affirmé Laurent Berger, « utilisent et surabusent des contrats courts ». Pour le secrétaire général de la CFDT, elles « font payer à l’assurance-chômage leur flexibilité interne ». Un système de bonus-malus finirait à moduler les cotisations chômage des employeurs, actuellement de 4,05 %, en fonction du taux de rupture des contrats de travail. Le patronat est vent debout face à une telle réforme, soutenue par les syndicats. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, elle mènerait à « détruire des CDD et des emplois d’intérim sans pour autant créer des CDI ».
Pour couvrir sa désertion des discussions en cours, qui étaient dans l’impasse et devaient s’achever le 20 février, le Medef a dénoncé l’intervention du président de la République « semblant indiquer que le bonus-malus se mettra en place et ce, quel que soit le résultat de la négociation ». « Tous les efforts menés par les négociateurs pour “déprécariser” les contrats courts ont ainsi été balayés d’un revers de main », a annoncé la CPME.
Le patronat pratique ainsi une politique de la terre brûlée. Alors que le chômage, malgré une légère baisse en 2018, reste à un niveau élevé, la recherche d’un compromis était urgente. C’était aussi l’occasion d’exposer à un président qui ignore volontiers les corps intermédiaires qu’ils savent faire preuve de sagesse. Le patronat a choisi l’option de l’irresponsabilité. L’Etat va prendre la main et, à l’arrivée, il n’y aura que des perdants.