« Une méthode de déconfinement efficace et sécurisée »
Tribune. La sortie de confinement en sécurité constitue un défi majeur. Faut-il procéder à un déconfinement rapide pour atteindre une immunité collective, ou au contraire lui préférer un déconfinement lent et progressif en attendant l’arrivée d’un traitement ou d’un vaccin ? Et comment éviter une deuxième vague tout en minimisant les dégâts économiques et sociaux ?
Pour répondre à ces questions, nous proposons une méthode de déconfinement efficace et sécurisée (« Exit strategy : from self-confinement to green zones », « Esade EcPol Insight », 6 avril 2020). Elle est basée sur trois étapes : découper la France en zones de taille adaptée ; identifier des « zones vertes » où le virus est absent ou maîtrisé ; fusionner progressivement ces zones vertes.
L’ensemble des contacts que nous avons quotidiennement avec les autres peut être vu comme un vaste réseau de proximité physique nous reliant les uns aux autres – tout comme Facebook cartographie nos interactions sociales en ligne. Déconnecter, ou du moins affaiblir ce réseau, est l’objet des mesures de distanciation sociale et de confinement.
Des cellules déconnectées
La fermeture totale ou partielle des frontières a rendu les déplacements internationaux de plus en plus rares : le réseau mondial de proximité physique est aujourd’hui découpé en morceaux déconnectés les uns des autres que constituent les différents Etats. Les mesures de confinement varient d’un pays à l’autre.
La définition de ces zones pourrait s’aligner sur l’activité économique en tenant compte des « zones d’emploi », c’est-à-dire des espaces géographiques à l’intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent
En France, les déplacements sont interdits à moins de répondre à un impératif médical, professionnel, ou familial. Pour les achats de première nécessité, il est recommandé d’aller au plus près tandis que l’exercice physique est limité à un rayon d’un kilomètre.
Au lieu d’imposer une circulation à proximité du domicile, nous proposons de laisser les personnes se déplacer librement au sein de zones déconnectées les unes des autres. L’objectif est de découper le réseau de proximité physique en cellules déconnectées – ou zones – de taille efficiente pour empêcher le virus de se propager à travers tout le territoire.
Afin de limiter les dommages économiques, la définition de ces zones pourrait s’aligner sur l’activité économique en tenant compte des « zones d’emploi », c’est-à-dire des espaces géographiques à l’intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent. Nous proposons de diviser le pays en zones géographiques de 10 000 à 200 000 habitants en tenant compte des zones d’emploi.
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