Une malade morte à l’hôpital Lariboisière : des problèmes aux urgences confirmés

Micheline M. avait été retrouvée décédée douze heures après son arrivée à l’hôpital. Une information judiciaire a été ouverte le 18 mars. L’autopsie révèle que la victime est morte d’une méningite.
L’enquête judiciaire ouverte suite à la mort de Micheline M., 55 ans, une malade découverte après douze heures d’attente sur un brancard, fin 2018, à l’hôpital Lariboisière à Paris, rentrent en retentissement avec la crise qui secoue les services d’urgence.
Cette enquête met au jour un ensemble de difficultés : la « saturation » des obligations ce jour-là, incluant « une charge de travail très importante », aurait conduit au non-respect du protocole de prise en charge de la malade décédée, déplient aux enquêteurs les personnels hospitaliers.
La famille a déposé plainte
Cette enquête permet de rétablir précisément la succession des faits qui a conduit à la mort de cette employée de la police municipale, originaire de Martinique.
Selon l’expertise d’autopsie, les causes de la mort de Micheline M. sont « compatibles » avec une méningite. « Cette infection bactérienne, rare et alarmante, est fatale dans 10 % des cas », déclare un médecin. S’agissant de la victime, cette infection a atteint les poumons, soutenant un œdème pulmonaire, corollaire de son oppression, définit le rapport d’autopsie.
La famille de la disparue a déposé plainte, le 14 janvier, pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours à personne en danger », et une information judiciaire a été initier le 18 mars. Les proches de la disparue se sont formés partie civile le 16 avril.
Mauvaise identité
Le 17 décembre 2018, Micheline M. souffrant depuis la veille de malaises aux mollets et de maux de tête, décide d’aller au centre médical de Stalingrad, non loin de chez elle, dans le 19e arrondissement de Paris. Il est 18 heures quand elle fait un malaise devant l’hôpital, sur le point de fermer. S’appuyant à un tabouret, elle réclame, « tremblante », d’être reçue par un médecin, en vain. Alors qu’elle souhaite rentrer se reposer chez elle, un agent de sécurité appelle les pompiers, qui arrivent sur place vers 18 h 20. A ce moment, Micheline M., qui n’avait pas consulté de médecin depuis février 2017, « semble souffrante mais pas plus que cela », explique aux enquêteurs le pompier qui l’a prise en charge.