Une grande inquiétude à l’usine General Electric de Belfort

Une grande inquiétude à l’usine General Electric de Belfort

Le pôle énergie du conglomérat américain en pénurie est en pleine rénovation dans un marché des grosses turbines à gaz déprimé et sans perspectives.

Des employés travaillent sur une turbine à l’usine General Electric de Belfort (Territoire de Belfort), en février 2017.
Des employés travaillent sur une turbine à l’usine General Electric de Belfort (Territoire de Belfort), en février 2017. Vincent Kessler / REUTERS

Est-ce la prochaine tourmente industrielle, après la clôture de Ford Blanquefort (Gironde) et des usines sarthoises du papetier Arjowiggins ? On n’en est pas là, mais le gouvernement observe un site comme le lait sur le feu : General Electric (GE) à Belfort (Territoire de Belfort), l’un des principaux actifs d’Alstom Power racheté en 2015 par le conglomérat américain.

C’est même devenu le dossier industriel important pour Bercy, alors que les syndicats redoutent l’annonce d’un plan de 800 à 900 élimination de poste en 2019, sur un total de 1 900 dans l’activité concernée. Depuis l’effondrement des commandes des plus puissantes turbines à gaz (60 hertz) pour centrales électriques, une partie de l’usine est en sursis. Sans nouvelles commandes ou réorientation de la production, c’est la clôture assurée.

La clôture des gros équipements pour centrales est le secteur malade du géant de Boston (Massachusetts), qui a deux autres « business » florissants – les moteurs d’avion et les équipements médicaux – et un domaine cyclique, mais porteur (les éoliennes), reconnaît son nouveau PDG, Larry Culp, arrivé à la direction en octobre 2018 après l’éviction brutale de John Flannery, son éphémère prédécesseur.

S’il dit croire à l’avenir du pôle « power », une activité historique de GE, il prévient dans un récent entretien à Bloomberg, que son redressement nécessitera « un effort de plusieurs années ». Celui-ci a commencé sur le site belfortin et dans d’autres entités du groupe, qui emploie 9 000 personnes dans le « power » en France sur un effectif total de 16 000 salariés.

Un premier accord a été signé, portant notamment sur 180 départs volontaires d’ici au 30 juin 2020 au sein d’Alstom Power Systems (APS) à Belfort, et 84 autres départs dans l’Hexagone. Cette branche produit surtout les turbines Arabelle qui équipent certaines centrales nucléaires françaises et les EPR de Flamanville (Manche), Taishan (Chine) et Hinkley Point C (Royaume-Uni).

Craintes de « saucissonnage »

L’accord, fait par la CFE-CGC et la CFDT, mais rejeté par la CGT, prévoit un « plan senior » et, pour 80 salariés, une rupture conventionnelle collective (RCC), procédure créée par les ordonnances Pénicaud votées à l’automne 2017. D’autres accords, portant sur 250 départs volontaires, ont été approuvé dans les pôles conversion d’électricité et réseaux (grid). Quant à la direction de GE Wind France (éolienne en mer), à Nantes, elle a annoncé un plan de rupture conventionnelle portant sur 80 postes.

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LJD

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