« Pour la première fois de son existence, le premier métier de La Poste ne sera plus le courrier mais la finance »

« Pour la première fois de son existence, le premier métier de La Poste ne sera plus le courrier mais la finance »

La Poste fait face depuis quelques années à la baisse du courrier.

Chronique. Le premier timbre-poste français figurait Cérès, déesse des moissons et de la fécondité. C’était en 1849 le début d’une aventure, celle du service universel de la poste, partout en France au même prix. Cent soixante-dix ans plus tard, Cérès change de métier. Du moins moissonnera-t-elle désormais en priorité des contrats d’assurance et des comptes-chèques plutôt que des lettres. Non pas qu’elle arrête de recueillir et distribuer les précieux mots doux et les irritantes factures, mais, pour la première fois de son existence, son premier métier ne sera plus le courrier mais la finance. Avec l’acquisition de CNP, l’un des premiers assureurs français, son activité dans la banque et l’assurance devrait représenter plus de la moitié de ses ventes et la grande majorité de ses bénéfices. Le seul résultat net de CNP Assurances représente deux fois celui de la totalité du groupe La Poste.

C’est le destin des grandes postes mondiales, presque toutes issues d’administrations publiques. Trois siècles après les premiers postillons et relais de poste, elles doivent se trouver d’urgence de nouvelles occupations pour pallier la disparition progressive des lettres tombées au champ d’honneur du numérique. Les particuliers échangent par mail ou SMS et même les impôts s’affranchissent du passage par la boîte aux lettres. Or la disparition progressive du courrier s’accélère. De 4 à 5 % de baisse annuelle au début des années 2000, le rythme est passé à 7 % en France en 2017. Le casse-tête est double. Pour continuer à assurer sa mission de service publique, il faut à la fois maintenir un nombre conséquent de facteurs et trouver de nouvelles sources de revenus pour les financer.

Les colis ou la finance

Trois pistes ont été testées en Europe : les colis, les services et la finance. Livrer des paquets est l’extension naturelle du métier de facteur et l’expansion du commerce électronique lui offre un avenir prometteur. Mais l’exigence de rapidité…

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LJD

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