Petite enfance : face à la pénurie de personnel, les solutions du gouvernement très attendues
Dans le secteur de la petite enfance, la rentrée s’annonce difficile. Comme l’illustre la pénurie de personnels, désormais quantifiée – 10 000 professionnels manquent à l’appel selon une étude inédite de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) datée du 11 juillet –, l’attractivité de ces métiers est un enjeu-clé. Conséquence directe de cette pénurie, de nombreux établissements d’accueil collectif (le deuxième mode de garde pour les enfants de moins de 3 ans en France, derrière les assistantes maternelles) sont à la peine. « Ces derniers mois, on a des structures qui ont diminué leur amplitude horaire, d’autres qui ont fermé des sections pour continuer d’accueillir les enfants en toute sécurité. Les professionnels qui restent en poste doivent bien souvent faire des heures supplémentaires pour pallier les absences de leurs collègues », résume Véronique Escames, co-secrétaire générale du Syndicat national des professionnel·le·s de la petite enfance (SNPPE).
Il existe « un vrai gouffre entre le contenu de la formation, qui insiste sur le bien-être et le développement des enfants et l’accompagnement à mettre à œuvre, et la réalité du terrain », abonde Emilie Philippe, du collectif Pas de bébés à la consigne. Dans les faits, « on se retrouve en permanence à travailler dans l’urgence, à se relayer dans les sections pour pallier le manque de professionnels », ajoute-t-elle.
« Revaloriser ces métiers »
Les tensions actuelles de recrutement suscitent, sans surprise, le mécontentement des parents pour qui la garde de leur tout-petit vire au casse-tête. Conscient de la problématique, le précédent gouvernement a mis sur pied un comité de filière petite enfance, afin de réunir autour de la table tous les acteurs du secteur pour plancher sur des solutions. Ses premières conclusions, rendues au début de l’été, sont censées inspirer l’action des pouvoirs publics.
Dans la foulée de leur présentation, le ministère des solidarités a annoncé les premières mesures urgentes, le 11 juillet. En tête, la création d’un observatoire de la qualité de vie au travail dans la petite enfance, doté de 500 000 euros, ainsi que l’annonce de l’organisation d’une campagne de valorisation de ces métiers dès l’automne.
Des premières pistes de réponses plutôt bien accueillies par les acteurs, qui se disent cependant vigilants à ce que le gouvernement n’en reste pas là. « On attend beaucoup du ministre pour qu’il nous aide à améliorer les conditions de travail, et à revaloriser ces métiers, y compris sur le plan financier », indique Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches, qui représente 2 000 crèches et 52 000 places. « L’une des solutions pour lutter contre la pénurie, c’est de lancer les négociations avec les régions pour augmenter le financement des places dans les formations d’éducateurs de jeunes enfants et d’auxiliaires de puériculture », ajoute-t-elle.
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