Malgré de rares prises en charge, la ménopause reste un tabou en entreprise

« Il y a d’abord eu une fatigue qui s’est installée. Puis, au fil des mois, une difficulté à me concentrer. Le moral était bas. Je prenais du retard et j’ai commencé à douter. J’ai préféré ne plus me positionner sur de gros projets. Je suis restée dans l’entreprise, mais en retrait, sans ambition. » Durant plusieurs années, Nathalie, cadre dans le secteur informatique, a subi de nombreux symptômes qui ont altéré ses capacités professionnelles. Les antidépresseurs prescrits par son médecin n’ont pu lui permettre de retrouver son état de forme initial. Et pour cause : ces troubles étaient liés à son entrée en préménopause.
C’est là l’un des principaux freins à la prise en charge de la ménopause : « Les symptômes sont peu connus, y compris par les femmes », relève Florence Chappert, responsable du projet « Genre, égalité, santé et conditions de travail » à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. Une difficulté renforcée par le fait que ces mêmes symptômes peuvent être multiples (bouffées de chaleur, douleurs articulaires, troubles urinaires, « brouillard cérébral »…) et d’une intensité inégale. « S’ajoute à cela un tabou considérable autour du sujet, poursuit la gynécologue Brigitte Letombe. Il est très dur, pour une femme, d’oser évoquer, dans l’entreprise comme dans la société, ses problèmes de santé et sa ménopause, tant cela sera associé à son propre vieillissement. »
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