Literie : Dunlopillo en quête d’un nouveau ressort

Literie : Dunlopillo en quête d’un nouveau ressort

Un magasin Conforama, à Paris, en 2016.
Un magasin Conforama, à Paris, en 2016. Gilles BASSIGNAC/Divergence

C’est en milieu de semaine, mercredi 4 mars, que va commencer à se jouer l’avenir de Dunlopillo. Le tribunal de commerce de Paris tiendra son audience sur les offres déposées pour la reprise de l’un des plus célèbres noms du marché de la literie en France, qui emploie 200 personnes au sein de ses deux usines de fabrication, dans les Yvelines. Une décision est attendue une quinzaine de jours plus tard.

La marque Dunlopillo, en redressement judiciaire depuis décembre 2019, est gérée par Paris Bedding, filiale du fabricant de literie Adova, qui détient également les marques Treca et Simmons. Pour justifier son choix de s’en séparer, Jacques Schaffnit, le président d’Adova (ex-Cauval), a estimé qu’il fallait « préserver la trésorerie du reste des activités ». De fait, si le chiffre d’affaires de Dunlopillo atteignait 100 millions d’euros il y a douze ans, il ne s’élevait plus qu’à 16 millions quand Cauval a été racheté, en mai 2016, par le fonds Perceva.

La situation risquait de se détériorer au cours des prochains mois, avec la fermeture programmée de trente-deux magasins Conforama et dix Maison Dépôt à la suite des difficultés de l’enseigne depuis la découverte des malversations de son actionnaire sud-africain Steinhoff, en 2017. « Nous n’avons pas encore ressenti de baisses de commandes de Conforama, mais cela va arriver et pourrait affecter de 15 % à 20 % du chiffre d’affaires que l’on fait avec eux », souligne M. Schaffnit.

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« Les impacts commenceront à se faire sentir en mars-avril, en fonction des calendriers de fermeture des magasins », anticipe, pour sa part, Luis Flaquer, directeur général de Cofel, premier fabricant de matelas dans l’Hexagone. Propriétaire des marques Bultex, Epeda et Merinos, le groupe s’attend à un maximum de 15 % de commandes en moins avec l’enseigne. Son chiffre d’affaires avait augmenté de 10 % en 2019, à 235 millions d’euros.

« Des prix de plus en plus bas »

Cette inquiétude pour l’avenir tranche avec la situation du secteur de l’ensemble du marché de la distribution de meubles en 2019. Les ventes en France ont progressé de 4,1 % en valeur, à 13,4 milliards d’euros, d’après les chiffres publiés mardi 3 mars par la Fédération française du négoce de l’ameublement et de l’équipement de la maison (Fnaem). Cela fait suite à une baisse de 2,7 % en 2018, après trois années consécutives de hausse.

Du meuble de cuisine (+ 6,2 %) à celui de salle de bains (+2,8 %), en passant par le meublant (canapés, + 3,4 %), la croissance a profité à toutes les familles de produits. Le marché de la literie, avec ses 4 % de hausse, a même affiché la seconde meilleure progression. « Les ouvertures de spécialistes ont repris à un rythme plus soutenu, assurant une bonne croissance des réseaux », explique la Fnaem.

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LJD

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