L’Etat injecte 130 millions d’euros pour développer les tiers-lieux

L’Etat injecte 130 millions d’euros pour développer les tiers-lieux

Dans la grande nef du WIP, à Colombelles (Calvados) où se déroulent les événements culturels, le 25 juin 2021.

Conscient du « phénomène de société » que représentent les tiers-lieux, l’Etat décide de renforcer, à hauteur de 130 millions d’euros, son soutien financier envers leur écosystème. A l’occasion d’un déplacement à Colombelles, dans le Calvados, vendredi 27 août, en compagnie de quatre ministres, le chef du gouvernement, Jean Castex, devait annoncer plusieurs mesures pour accompagner le développement de ces espaces, où des acteurs très variés travaillent et réalisent des projets à vocation économique ou sociale.

Paris va notamment débloquer 30 millions d’euros du plan « France Relance » pour soutenir la création de 100 « manufactures de proximité » et inciter des porteurs de projets à se lancer avec l’appui de l’Etat : ces ateliers partagés accueilleront des artisans qui souhaitent mutualiser leurs outils, notamment des machines coûteuses à commande numérique. Le pâtissier Pierre Hermé parrainera ces manufactures, qui feront très prochainement l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI). Elles seront ensuite sélectionnées par le Conseil national des tiers-lieux.

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Dans le cadre de son déplacement, le premier ministre devait se voir remettre le dernier rapport de l’association France Tiers-Lieux, par son président, Patrick Levy-Waitz. Cette association, née il y a un peu plus d’un an, est le fruit d’un premier rapport publié en 2018, consacré à l’émergence du coworking : il avait abouti au programme interministériel « Nouveaux lieux, nouveaux liens », déployé par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Ce dernier comprenait notamment le financement à hauteur de 45 millions d’euros, depuis 2019, de 300 « fabriques de territoire », tiers-lieux modèles qui permettent de structurer la filière dans leur région. Quelque 252 fabriques ont reçu 150 000 euros sur trois ans, et le Conseil national des tiers-lieux devait relancer un AMI pour 30 lieux supplémentaires.

« Lien social »

Le gouvernement souhaite insister sur la dimension locale de ces espaces, souvent soutenus par des collectivités territoriales. Les 100 manufactures de proximité seront réparties dans tout l’Hexagone, et chaque département en possédera une. « Un tiers-lieu, c’est d’abord un lieu situé dans un territoire et le fruit d’un projet porté par des acteurs locaux, qui crée du lien social », indique-t-on au ministère de la cohésion des territoires.

Le gouvernement entend également investir 50 millions d’euros pour y développer la formation professionnelle, 20 millions pour financer le service civique de 3 000 jeunes, et 15 millions pour le recrutement de conseillers numériques et acheter de l’équipement. Plus largement, les tiers-lieux peuvent être au carrefour de divers aspects de la relance, estime le gouvernement : ils accueillent des campus connectés pour permettre aux jeunes diplômés d’étudier en ligne un cursus universitaire, des salles qui peuvent héberger les Micro-Folies (centres culturels) du ministère de la culture, et d’autres des guichets rattachés aux maisons France Service (centres de service public).

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