Le changement de l’assurance-chômage va augmenter le sentiment d’inquiétude des travailleurs

Le changement de l’assurance-chômage va augmenter le sentiment d’inquiétude des travailleurs

Frédéric Guzy, professionnel des ressources humaines, développe que le retour des chômeurs à l’emploi tient plus à l’accès à la propriété qu’à la limitation des conditions d’allocation.

Le premier ministre et la ministre du travail ont montré, lei 18 juin, les fondements de la modification de l’assurance-chômage. C’est le troisième volet de la transformation de modèle social retenu en 2017 par le gouvernement après les ordonnances travail et la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». L’objectif affiché est de admettre aux entreprises de s’ajuster aux évolutions de leurs marchés, et aux salariés de se préparer aux ruptures approches dans leur parcours professionnel simultanément un haut niveau d’employabilité.

De façon schématique, l’amélioration présentée par le gouvernement pressent qu’il sera plus complexe de rentrer dans le régime de rémunération et plus rapide d’en sortir. En clair, moins de personnes bénéficieront d’une indemnisation. Cette situation aura pour effet de renforcer, aux yeux des salariés, la sensation d’insécurité lié aux ruptures de carrière. Les mesures regardant les cadres ne vont pas non plus inciter à la mobilité professionnelle…

Une étude effectuée par Harris Interactive fin 2018 confirmait qu’une majorité des actifs de moins de 40 ans spécifieraient conserver le même employeur durant leur carrière. La mutation d’employeur et/ou de métier fait souvent peur. Une autre étude menée par BVA exposait que 89 % des salariés considéraient qu’il était difficile de se reconvertir après 45 ans.

L’équilibre comme un obstacle

Les DRH savent bien que l’envie légitime de stabilité est souvent un obstacle majeur aux politiques de reconduction des dynamismes. Dans un monde où un modèle de carrières à ruptures multiples se substitue à celui du métier unique dans la même entreprise, les instruments de rémunération prévus par le gouvernement éprouvent donc d’accroître le sentiment d’insécurité des salariés.

Le système de bonus-malus, quant à lui, a pour objectif de disputer contre la précarité. Bien sûr, si ce système encourage les entreprises à procéder en faveur de la qualification et de l’employabilité des salariés en contrats momentanés, alors il sera utile, nous sommes en droit de l’espérer. Néanmoins, empêcher les entreprises d’utiliser des contrats momentanés n’est pas une fin en soi.

Ces emplois admettent à des salariés peu ou pas qualifiés de subsister connectés du travail. Il serait paradoxal que cette mesure limite le nombre de contrats passagers sans admettre à leurs bénéficiaires d’atteindre à un emploi plus stable, c’est-à-dire souvent plus qualifié.

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LJD

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