La lente baisse du nombre de particuliers employeurs

La lente baisse du nombre de particuliers employeurs

Pour la dixième année consécutive, le nombre de particuliers qui emploient un salarié a diminué : il s’est établi, sur l’ensemble de 2019, à 3,34 millions, soit un recul de 1,2 % en douze mois, d’après les données diffusées le 30 décembre par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), qui coiffe le réseau des Urssaf. Cette évolution prolonge ainsi une baisse en pente douce, qui a débuté en 2010, si on reconstitue les séries statistiques disponibles : en une décennie, ce sont quelque 320 000 ménages qui ont cessé de jouer le rôle de patron pour obtenir un service. Le phénomène risque fort de continuer en 2020, du fait des deux confinements qui ont pénalisé un secteur où l’activité se déploie sous des formes multiples – du soutien scolaire à la tonte de la pelouse en passant par l’aide aux seniors.

Sur la période récente, le repli est relativement marqué s’agissant des particuliers qui recourent à une assistante maternelle – celle-ci accueillant le plus souvent les enfants à son domicile (– 3,2 % sur toute l’année 2019). De leur côté, ceux qui embauchent une nounou pour faire garder leur progéniture chez eux sont également moins nombreux mais le reflux s’opère plus lentement : – 0,7 % en 2019 (après une hausse de 1,1 % en 2018). Quant aux personnes qui emploient un travailleur pour d’autres motifs que la prise en charge de tout-petits, il y a, là encore, un mouvement de déclin, à un rythme modéré (entre – 0,3 % et – 0,6 % sur la période 2017-2019).

« La tendance reste effectivement à une légère baisse mais elle s’avère moins importante qu’en 2018 sur l’ensemble des indicateurs », commente Marie-Béatrice Levaux, la présidente de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Pour elle, la poursuite du fléchissement du nombre de naissances, en 2018 et 2019, exerce « une influence sur les besoins des parents en garde d’enfants, ce qui explique, en partie, la diminution du recours aux assistants maternels ».

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Myriade de sociétés

« L’effritement » des effectifs de particuliers employeurs peut aussi résulter de la « pénurie » de professionnels à laquelle on assiste « dans certaines régions », complète Mme Levaux. Une situation susceptible de prendre de l’ampleur, si rien n’est fait pour assurer le renouvellement de la main-d’œuvre. Selon une étude diffusée en 2018 par la Fepem, quelque 164 000 assistantes maternelles partiraient à la retraite d’ici à 2030 en métropole, ce qui implique de prévoir « le remplacement d’une professionnelle sur deux (…) pour maintenir la capacité actuelle d’accueil ».

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LJD

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