Evénementiel : les professionnels du mariage redoutent une année blanche

Evénementiel : les professionnels du mariage redoutent une année blanche

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Publié aujourd’hui à 02h40, mis à jour à 09h28

Dans son atelier de couture installé à Monceaux, dans l’Oise, Virginie Robreau n’a plus le moral. La grande table conçue pour accueillir les étoffes en cours de confection ne croule pas sous les satins ou les taffetas, et la machine à coudre est bien silencieuse. La jeune créatrice de robes de mariée a fondé Jeux de Fils, en 2017, pour vivre de sa passion pour la couture. Grâce à sa présence sur les salons et au bouche-à-oreille, sa petite entreprise a prospéré, et 2020 s’annonçait comme un excellent cru.

Mais la machine s’est grippée avec les contraintes sanitaires. Virginie Robreau n’a pas enregistré une seule commande de robe de mariée depuis janvier. Sa crainte : que 2021 soit une année blanche.

« Il y a eu tant de mariages reportés en 2020, et maintenant c’est le tour de ceux de 2021, que désormais les couples préfèrent attendre avant de prévoir quoi que ce soit, se désole-t-elle. Mais si je n’engrange pas très très vite de nouvelles commandes, pour moi, 2021, c’est déjà fini. » Alors que quatre mariages sur cinq se tiennent entre avril et octobre, il lui faudra attendre l’automne pour voir arriver de nouvelles clientes et créer la robe de leurs rêves.

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Au temps des confinements et de la distanciation physique, les noces se font rares. Si les cérémonies civiles en tout petit comité ont pu avoir lieu, les festivités qui suivent ont dû être annulées en raison des contraintes sanitaires. Sur les 230 000 mariages qui sont célébrés chaque année, environ 180 000 donnent lieu à une réception de 115 convives en moyenne, selon l’Association des consultants en mariage (Assocem) et l’Union des professionnels solidaires de l’événementiel (UPSE).

Dans l’atelier de la maison de couture Galatée, créatrice de robes de mariées, à Paris, le 23 mars.

En 2020, selon ces deux organisations, moins de 30 % des festivités prévues ont pu être maintenues, principalement en juillet, août ou septembre. Une catastrophe pour les 55 000 professionnels de la filière, qui, depuis les propriétaires de châteaux ou lieux de réception jusqu’aux disc-jockeys (DJ) ou aux photographes, se sont retrouvés sans activité ou presque, alors qu’ils se partagent une jolie pièce montée de 3,2 milliards d’euros.

« Il faut garder nos prestataires qui se démotivent… »

Au Domaine des 3 voyages, dans l’Eure, en Normandie, la grande salle de réception n’a vu personne danser depuis l’été 2020. Jessyca et Bruno Cardinale, les gérants de ce domaine dévolu aux noces et banquets, proposent un service clé en main : les lieux pour la réception, la partie traiteur et toute une équipe de prestataires – fleuristes, animateurs pour enfants, DJ… Le couple, qui emploie un salarié et trois apprentis, a fait les comptes. En 2020, le chiffre d’affaires a été divisé par deux et les pertes s’élèvent à 80 000 euros. Ce n’est pas tant cela qui les inquiète que de voir se déliter sous leurs yeux un édifice patiemment construit. « Il faut maintenir tout le monde à flot, rassurer nos clients et aussi garder nos prestataires qui se démotivent… », raconte le couple.

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