« En matière de parité, l’Islande est une source d’inspiration »

« En matière de parité, l’Islande est une source d’inspiration »

Chronique. En ce mois de janvier, la France fête les 10 ans de la loi Copé-Zimmermann, qui a instauré un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration (CA) des grandes entreprises. Avec succès : aujourd’hui, le seuil est même dépassé dans les grands groupes cotés du CAC 40 (44,6 % d’administratrices) et au sein du SBF 120 (45,2 %), l’indice rassemblant les 120 plus grandes sociétés françaises. Grâce à cela, notre pays peut se targuer d’être le numéro un européen en la matière.

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Sur le Vieux Continent, deux nations enregistrent un score très proche du nôtre : la Norvège (40,4 % pour les grandes entreprises cotées), qui a instauré un quota identique en 2003, et l’Islande (44,4 %), qui a suivi en 2010. En matière de parité, l’expérience de la petite île volcanique est une source d’inspiration, à plus d’un titre. « La loi a été adoptée dans la foulée d’un rapport du Parlement, soulignant que le manque de diversité et la trop forte représentation des hommes au sommet des banques ont contribué aux excès commis durant la crise financière de 2008 », détaille Brynhildur Heidar-og Omarsdottir, de Kvenréttindafélag Islands, l’Association islandaise des droits des femmes.

Pays le plus égalitaire au monde

Dix ans après, la finance islandaise n’a plus le même visage. « Deux de nos plus grandes banques sont désormais dirigées par des femmes, note Aslaug Gunnlaugsdottir, de l’Association des femmes entrepreneuses d’Islande (FKA), également avocate à Reykjavik. Nous pensons qu’avoir plus de femmes au sommet a renforcé l’éthique au sein du secteur. » Pour le reste, il y a encore du chemin à parcourir : pour l’ensemble des entreprises islandaises de plus 50 salariés, la part des femmes dans les CA tombe à 34,7 %. « De plus, la loi n’a pas eu l’effet d’entraînement escompté sur les autres postes de direction », ajoute Aslaug Gunnlaugsdottir. Un constat tout aussi valable pour les entreprises tricolores.

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Si l’Islande n’est pas exactement un paradis paritaire, elle affiche malgré tout de bons résultats sur la plupart des indicateurs : d’après les données d’Eurostat, le taux d’emploi des Islandaises s’élève à 83 % (61,5 % en France), elles sont mieux représentées au Parlement, dans les ministères et les administrations que dans n’importe quel autre Etat, et le congé parental est presque pris à parts égales entre les deux parents. Le Forum économique mondial la classe en tête des pays les plus égalitaires au monde, devant la Finlande et la Norvège, dans son rapport 2020. La France, elle, est quinzième.

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