Election présidentielle 2022 : l’idée d’un revenu universel d’activité relancée par le candidat Macron
Le revenu universel d’activité revient dans l’actualité. Le candidat Emmanuel Macron donne en effet suite à l’idée du président Macron de fusionner plusieurs prestations et minima sociaux. Il l’avait évoqué le 6 janvier, au congrès de la Fédération des acteurs de la solidarité, puis le 2 février, lors de la journée sur le mal-logement organisée par la Fondation Abbé Pierre, et Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale (La République en marche), le confirme, mardi 15 mars, dans un tweet : « Un versement automatique des prestations sociales sera mis en œuvre en cas de deuxième mandat d’Emmanuel Macron. »
Le 13 septembre 2018, à l’occasion de la présentation de sa stratégie de lutte contre la pauvreté, le chef de l’Etat avait déclaré devant plusieurs centaines d’élus, membres d’associations et fonctionnaires réunis dans le cadre prestigieux du Musée de l’homme : « Je souhaite lancer aujourd’hui une transformation profonde de notre système de minima sociaux. » Il critiquait « un système opaque qui érode la confiance et nourrit la défiance et le discours lancinant sur les profiteurs, les assistés… Je souhaite créer sur la base d’un travail collectif, par une loi, en 2020, un revenu universel d’activité qui fusionne le plus grand nombre possible de prestations et dont l’Etat serait entièrement responsable ».
Harmoniser sans fusionner
La réforme, ambitieuse, n’a cependant pu être menée à terme à cause de l’irruption, au printemps 2020, du Covid-19 et parce que sa mise en œuvre s’avère plus ardue que prévu. « Il y a eu de nombreuses et longues réunions, des groupes de travail thématiques, des ateliers régionaux, se souvient Patrick Doutreligne, président de l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux. Nous avons été beaucoup consultés mais peu écoutés. » La crainte des associations était que cette réforme soit le prétexte à des économies, en rognant notamment sur les aides au logement.
Fabrice Lenglart, désigné en janvier 2019 rapporteur général à cette réforme, a conduit les travaux plus techniques auprès des douze ministères et vingt-quatre administrations concernées, dont la Caisse d’allocations familiales, distributrice, chaque année, des 91 milliards d’euros d’aides sociales. « Avec dix minima sociaux et quinze prestations sociales, notre système permet de contenir la pauvreté et la grande pauvreté, mais il est illisible et parfois peu incitatif à la reprise d’une activité », résume M. Lenglart qui, après l’interruption des travaux au printemps 2020, à cause de la pandémie, a repris l’ouvrage. Il a donc remis au premier ministre, en décembre 2021, un rapport de préfiguration resté confidentiel, ce qui ne rassure guère les associations concernées.
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