« C’est un métier ! » : chez les chaudronniers et les soudeurs, les robots sont là, mais ne menacent pas encore les emplois

« C’est un métier ! » : chez les chaudronniers et les soudeurs, les robots sont là, mais ne menacent pas encore les emplois

« La robotisation, on la voit de partout, même dans les très petites entreprises de chaudronnerie et de soudure. Il y a dix ans, elle coûtait trop cher, décrit Jérôme Jacquot, responsable sectoriel à l’industrie à l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes. Ce qui fait que les compétences changent : on a, par exemple, créé le titre professionnel de “soudeur programmeur de cellules robotisées”. C’est une personne qui est capable de concevoir un gabarit de montage et de programmer un robot pour réaliser des lots supérieurs à dix pièces identiques. »

La chaudronnerie, qui consiste à façonner du métal pour concevoir des équipements pour l’aéronautique, le ferroviaire, l’agroalimentaire ou encore le nucléaire, ainsi que le soudage, qui assemble, modifie ou installe ces équipements, fait structurellement face à des difficultés d’image. En 2024, selon l’enquête Besoins en main-d’œuvre de France Travail, 80 % des projets de recrutement de chaudronniers et de soudeurs étaient jugés difficiles.

« Les besoins de recrutement ne sont couverts qu’à hauteur de 50 % par les sorties de formation. Ceux qui sortent vont toujours trouver un poste, à un salaire élevé », illustre Yolande Lenoir, secrétaire générale de France Chaudronnerie Solutions, un syndicat professionnel du secteur. Après une baisse au début du XXIe siècle, les effectifs se sont stabilisés : on compte « entre 36 000 et 39 000 chaudronniers, et de 30 000 à 34 000 soudeurs », estime M. Jacquot.

Une fonction d’opérateur plutôt que de technicien

Pour pallier le manque de main-d’œuvre, les employeurs cherchent à gagner en productivité. En pratique, les compétences du soudeur s’automatisent plus facilement et rapidement que celles du chaudronnier. « Les robots de soudage transforment le métier, on se dirige plus vers une fonction d’opérateur que de technicien. Dans la chaudronnerie, les équipements sont uniques à chaque production, ce qui complique l’automatisation », estime Mme Lenoir.

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LJD

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