En Suède, les grands-parents autorisés à prendre les congés parentaux

Avec seize mois rémunérés, à se partager entre les deux parents, la Suède était déjà connue pour avoir les congés parentaux parmi les plus généreux du monde. Depuis le 1er juillet, ils le sont encore plus : désormais, les pères, les mères ou les compagnons de ceux-ci ne sont plus les seuls à pouvoir bénéficier d’une allocation quand ils restent à la maison avec l’enfant. La loi les autorise à se faire remplacer par un grand-parent, un oncle, une tante, ou n’importe quelle personne de leur choix, pour 90 jours maximum.

Dans le système actuel, les parents ont le droit à 480 jours de congé indemnisés – qu’ils soient deux, ou seuls. Pendant 390 jours, l’allocation atteint environ 80 % du revenu. Pour les 90 jours restants, elle est plafonnée à 180 couronnes (16 euros) par jour. Les congés doivent être pris avant les 12 ans de l’enfant. Au cours des quinze premiers mois, les parents peuvent rester soixante jours ensemble à la maison ; 90 des 480 jours sont réservés à chacun d’entre eux.

Selon le dernier rapport de l’agence d’assurance sociale (Försäkringskassan), publié mi-juin, les pères ont pris 27 % des congés, soit 130 jours, pour les enfants nés en 2021 – une augmentation de sept points sur dix ans. Mais, depuis plusieurs années, plus que sur l’égalité hommes-femmes, les discussions portent sur l’opportunité d’un élargissement des indemnités à d’autres bénéficiaires. En partie pour alléger la charge des mères célibataires.

« Flexibilité »

En introduction de la réforme, entrée en vigueur le 1er juillet, le gouvernement libéral conservateur, soutenu par l’extrême droite, constate que « les familles suédoises sont différentes et ont des besoins différents », et que les restrictions « peuvent empêcher certaines personnes de s’occuper d’un enfant, et les parents de concilier vie familiale et vie professionnelle ». L’objectif est d’introduire de la « flexibilité ».

Selon le nouveau système, donc, chaque parent peut transférer 45 jours de congé à la personne de son choix, sans limite d’âge. Celle-ci percevra une allocation calculée selon sur son revenu, si elle travaille, ou le niveau de base, si elle est à la retraite. Sur Facebook, le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, s’est félicité d’une réforme qui permettrait enfin « à un grand-père » de prendre un congé parental.

Mais la mesure ne fait pas l’unanimité. Les sociaux-démocrates, notamment, s’inquiètent d’une « marchandisation » des congés parentaux, qui pourrait alimenter un « système de nounous ». Le PDG de la société Nanny.nu a fait savoir, fin 2023, qu’il envisageait de développer un nouveau service pour aider les parents à trouver des baby-sitters, moyennant une commission.

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Paris 2024 : à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, des salariés du comité d’organisation en grève

Accueil de l’équipe de volley-ball d’Argentine à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, le 23 juillet 2024.

A leur sortie de la navette qui relie les terminaux de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, les voyageurs n’ont pas eu droit à l’accueil souriant des volontaires tout en vert des Jeux olympiques et paralympiques : à la place, des personnes en chasuble CGT leur distribuant des tracts, sous surveillance policière, et les uniformes bleus des salariés du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP).

Six d’entre eux ont débrayé pendant une heure, vendredi 6 septembre, en début d’après-midi, avec le soutien d’une dizaine d’autres salariés qui venaient de finir leur journée. Ces employés occupent tous des postes de « coordinateurs transport » ou « arrivées et départs » (A & D) : en CDD depuis deux ou trois mois, ils orientent les délégations et personnes accréditées vers leurs logements ou sites de compétition.

Ils réclament une prime exceptionnelle pour compenser les horaires importants consentis depuis leur arrivée, ainsi que le paiement de leurs heures supplémentaires, parfois effectuées la nuit. Les salariés rencontrés disent tous avoir travaillé au moins cinquante heures par semaine, parfois bien plus.

Mais comme l’intégralité des salariés du COJOP, ils ne sont pas éligibles aux heures supplémentaires, car leur contrat est au forfait jours : tels des cadres, ils n’ont pas d’horaires définis et sont censés être libres de leur organisation du travail. Seul problème, résume Sarah (le prénom a été changé), coordinatrice : « On nous a imposé un planning avec des horaires fixes, dix heures par jour, debout sans chaise, six jours sur sept, dès notre arrivée. On ne nous avait rien dit de cela lors du recrutement. » « On ne m’a jamais demandé de réfléchir, on m’a demandé des missions d’exécution », relève Rayane, du service A & D.

Remonter les doléances

Depuis plusieurs semaines, comme eux, plusieurs dizaines de salariés se sont réunis dans les nombreux départements que compte le COJOP, notamment sous l’impulsion de la CGT de Seine-Saint-Denis, qui tente d’organiser le mouvement social malgré son absence des instances représentatives du personnel. Seul syndicat élu, la CFDT a également reçu des salariés ces dernières semaines, pour faire remonter leurs doléances. L’inspection du travail suit également le dossier.

Outre le temps de travail, les grévistes racontent leur manque d’information et de formation depuis leur arrivée. Très majoritairement âgés de moins de trente ans, ils ne connaissaient pas leurs droits, ni la définition du forfait jours.

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Fatigués par deux mois intenses, ils s’estiment aussi floués par rapport aux salariés embauchés par le COJOP avant juin 2024, qui ont pu bénéficier d’une prime de 600 euros. « Nous on ne mérite rien ? On a l’impression que les derniers arrivés sont les moins bien lotis », déplore Rayane.

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A la Guadeloupe, 46 000 foyers privés d’électricité à la suite d’une grève des agents EDF

Le mouvement de grève lancé dimanche 15 septembre par des agents d’Electricité de France (EDF) à la Guadeloupe paralyse une partie de la production électrique de l’île. Mardi soir, 46 000 foyers étaient privés d’électricité. « Le système électrique est en déficit de production notamment en raison de l’indisponibilité de huit moteurs à la centrale de la Pointe Jarry », a fait savoir EDF Guadeloupe dans un communiqué.

Depuis deux jours, une grève oppose les agents d’EDF Production électrique insulaire (PEI) – qui produit près de 70 % de l’électricité de Guadeloupe grâce à une centrale diesel – à leur direction. En cause, « de persistantes situations non conformes au protocole de fin de conflit » signé en février 2023, après une grève de 61 jours, a rappelé le délégué syndical de la Fédération de l’énergie de la Confédération générale du travail de la Guadeloupe (FE-CGTG), Nathanael Verin, dans le préavis de grève envoyé en août.

Des négociations se tiennent actuellement sous la houlette de la direction du travail. Selon La 1ere, il est entre autres question du respect des dispositions relatives au temps de travail, de régularisations de salaires, du paiement des indemnités kilométriques et du libre fractionnement des congés annuels calculés en heures.

« Afin d’éviter l’incident généralisé, des délestages tournants par tranche de deux heures sont en cours », a annoncé EDF, qui appelle à « limiter sa consommation », précisant faire appel à « toutes les sources de production disponibles ».

La Guadeloupe, une zone non interconnectée, produit son électricité grâce à plusieurs sources : centrale thermique diesel (68,6 % de la production) mais aussi énergies renouvelables (biomasse, géothermie, éolien, photovoltaïque, hydraulique, etc.), dont la production ne suffit pas à équilibrer l’offre et la demande en électricité dans l’archipel.

Le Monde avec AFP

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