Aux Etats-Unis, le télétravail perd du terrain
IBM a longtemps été le champion du télétravail. Un exemple observé par les entreprises du CAC 40, qui tentent de le développer en France. Jusqu’en 2017, un cinquième de ses troupes en Amérique du Nord planchaient à domicile, à plein-temps. La direction du groupe se flattait d’avoir ainsi économisé 100 millions de dollars par an en location de bureaux.
Pourtant, au printemps 2017, Michelle Peluso, la responsable du marketing, a sifflé la fin de la récréation. Et Sam Ladah, le vice-président des ressources humaines d’IBM, a expliqué à 7 600 salariés qu’ils devaient retourner au bureau.
La direction du groupe a investi 380 millions de dollars dans la modernisation de ses locaux et la formation de ses troupes. But du jeu : les rendre plus « agiles ». IBM change de métier. La compagnie travaille dans le cloud, l’intelligence artificielle Watson… Sam Ladah attend donc de ses collaborateurs des prises de décision « intelligentes et rapides » afin d’offrir à ses clients un service « personnalisé ». Pour ce faire, rien de mieux, affirme-t-il, que le travail au bureau en « petites équipes multidisciplinaires et autonomes ».
Les salariés d’IBM touchés par ce retour à la maison mère, à New York, Raleigh, Austin, San Francisco et Atlanta, ont eu trois mois pour accepter l’offre, trouver un autre emploi à l’intérieur d’IBM… ou partir.
« Il suffit de mesurer les résultats »
IBM n’est pas le seul grand groupe à faire machine arrière sur le travail à distance. Avant lui, le moteur de recherche Yahoo ! avait rappelé ses télétravailleurs, l’assureur Aetna aussi, tout comme Bank of America, la chaîne de magasins Best Buy, ou encore Honeywell International. « Les employés travaillent mieux lorsqu’ils sont proches les uns des autres, dit-on chez Honeywell. C’est là que les idées sont réellement échangées et que les décisions sont prises rapidement afin de répondre aux exigences de nos clients, partenaires…