Au siège de Carmat, à Bois-d’Arcy (Yvelines), le 16 janvier 2024. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
C’était le dernier espoir de Carmat. Pierre Bastid, seul investisseur à avoir manifesté son intérêt, par le biais de son bureau de gestion de patrimoine familial, Hougou, pour une reprise du développeur et concepteur de cœur artificiel placé en redressement judiciaire le 1er juillet, ne sera finalement pas en mesure de finaliser une offre, mardi 30 septembre, devant le tribunal des activités économiques de Versailles.
Lors d’une audience le 19 août, le tribunal avait accordé à l’homme d’affaires, président du conseil d’administration de Carmat et actionnaire de la société à hauteur d’environ 17 %, un délai supplémentaire pour « finaliser son offre » afin de réunir les fonds. « A ce jour, le repreneur n’a toutefois pas été en mesure de confirmer son offre, faute d’avoir sécurisé les financements nécessaires à la reprise », a indiqué dans un communiqué la société Carmat, lundi 29 septembre. Aucune autre offre n’ayant été déposée, l’avenir de Carmat semble donc scellé.
« C’est une déception colossale », confie M. Bastid, qui confirme avoir échoué à rassembler les liquidités nécessaires au sauvetage de l’entreprise, qui compte 130 salariés. Pour permettre à Carmat de mener sereinement à bien son développement et d’atteindre son seuil de rentabilité sans retomber dans « les affres des augmentations de capital à faire tous les trois à six mois », l’homme d’affaires estimait le besoin de financement à 150 millions d’euros. Son plan prévoyait notamment d’apporter 20 millions d’euros dès le mois d’octobre, puis 20 autres millions d’euros en janvier, la somme restante devant être injectée dans un second temps.
Il vous reste 64.74% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Une sculpture antique en bronze analysée à l’aide de la dernière version de l’Accélérateur Grand Louvre d’analyse élémentaire (Aglaé), un appareil d’analyse chimique des œuvres d’art et des pièces archéologiques. Au Musée du Louvre, à Paris, le 21 novembre 2017. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
L’incident de sûreté impliquant de la radioactivité le plus grave des quinze dernières années s’est produit en plein Paris au cœur de l’été, passant largement inaperçu. Le 22 juillet, un travailleur a été irradié par l’accélérateur de particules du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF), installé dans les sous-sols du Louvre. L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) l’a classé au niveau 3 de l’échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques, ce qui en fait le troisième « incident grave » observé en France depuis 1981, le dernier ayant eu lieu en 2008. Alors que l’accélérateur est à l’arrêt depuis plus de deux mois, la direction du C2RMF assure s’employer à « répondre à toutes les questions de l’ASNR et à restaurer la confiance ».
Installé depuis 1988 au sein du Louvre, l’accélérateur, baptisé « Aglaé », pour Accélérateur Grand Louvre d’analyses élémentaires, est le seul au monde à être consacré exclusivement à l’étude des objets du patrimoine culturel. Des particules chargées en protons sont « bombardées »sur les œuvres d’art ou les objets anciens, ce qui permet de connaître la composition des matériaux qui les constituent. En 2017, cet instrument avait été largement révisé et amélioré pour devenir le « Nouvel Aglaé », qui analyse plusieurs centaines d’objets chaque année.
Il vous reste 74.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lors du Festival du livre de Paris, au Grand Palais, le 11 avril 2025. LUDOVIC MARIN / AFP
L’offre foisonnante des 484 romans de la rentrée littéraire cache un malaise social particulièrement pesant dans le secteur de l’édition. Le marché s’est effrité de 0,8 % à 2,28 milliards d’euros entre janvier et fin août, selon l’institut Nielsen GFK. Il baisse même de 2,7 % sans l’incroyable succès des titres de Freida McFadden, autrice de la série Femme de ménage. La réduction, en février, du crédit individuel du Pass culture accordé aux jeunes, a fortement pesé sur les ventes de livres.
Catherine Lucet, directrice générale d’Editis, constate « un retour de bâton violent dans certains secteurs comme la romance et la BD » et souligne aussi « les difficultés de l’édition scolaire ». Sans compter l’impact, non négligeable à ses yeux, « des faux livres développés par intelligence artificielle notamment dans l’édition jeunesse ».
Dans ce contexte, les éditeurs multiplient les mesures de réductions de coûts. C’est dans cette optique que les actionnaires d’Editis (CMI, le groupe de Daniel Kretinsky), de Hatier (Hachette Livres, détenu par Vivendi et donc le groupe de Vincent Bolloré) et de Bayard (propriété de la congrégation religieuse des augustins de l’Assomption) ont procédé à des déménagements d’envergure.
Il vous reste 79.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Des employés de l’entreprise allemande Bosch, lors d’une manifestation contre le projet de suppression de milliers d’emplois, au siège social de Gerlingen, près de Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne, le 20 mars 2024. THOMAS KIENZLE/AFP
La série noire qui frappe l’industrie automobile allemande ne semble pas avoir de fin. Bosch, premier équipementier mondial du secteur et un des plus gros industriels outre-Rhin, a annoncé, jeudi 25 septembre, son intention de supprimer 13 000 postes au sein de son département mobilité d’ici à 2030. Ce sont les sites allemands du groupe qui vont payer le plus lourd tribut. L’usine française de Rodez, en revanche, spécialisée dans les injections diesel, n’est pas directement concernée par cette mesure, même si sa situation demeure précaire.
Pour Bosch, il s’agit du second plan social d’ampleur en quelques mois. L’entreprise a déjà annoncé la suppression de 9 000 postes depuis 2024 au sein de son département mobilité, dont la moitié a été réalisée.
Jeudi, lors d’une conférence de presse, le groupe a détaillé la crise dans laquelle il se débat depuis plusieurs années. « L’environnement économique, déjà très difficile depuis un certain temps, s’est encore dégradé récemment, tout comme les perspectives commerciales de Bosch Mobility », a expliqué Markus Heyn, le directeur du département mobilité, qui chiffre à 2,5 milliards d’euros l’effort d’économies à effectuer d’ici à la fin de la décennie pour retrouver la compétitivité.
Il vous reste 76.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’usine Stellantis de Poissy (Yvelines), le 23 septembre 2025. THIBAUD MORITZ/AFP
Le grand groupe automobile européen Stellantis s’apprête à mettre temporairement à l’arrêt plusieurs de ses sites en Europe, dont l’usine de Poissy (Yvelines) près de Paris, où 2 000 salariés seront au chômage partiel en octobre. D’après le quotidien économique français Les Echos, cinq autres usines vont connaître le même sort en Europe (deux en Espagne et une en Allemagne, en Italie, en Pologne).
Les syndicats du site français ont appris la nouvelle lundi 22 septembre matin, durant une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE) qui n’était pas prévue, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Jean-Pierre Mercier, représentant de SUD.
La dernière usine de montage automobile d’Ile-de-France a annoncé « l’arrêt de la production sur quinze journées de travail, du 13 au 31 octobre, ceci afin d’adapter son rythme de production à un marché difficile en Europe, en pilotant au mieux ses stocks avant la fin de l’année », a précisé le quatrième groupe automobile mondial à l’AFP.
C’est « du jamais-vu à Poissy », a assuré Jean-Pierre Mercier. Durant la réunion du CSE, le groupe a évoqué, selon le syndicaliste, la baisse des ventes de l’Opel Mokka, produite sur le site français. M. Mercier se dit « convaincu » que « la direction accélère le plan de fermeture de l’usine », alors que la production de la Mokka s’arrêtera en 2028 et qu’« aucun nouveau véhicule n’est annoncé ».
« Des travaux seront réalisés pendant l’arrêt de la production, et des séances de formation seront organisées pour continuer à travailler sur la performance industrielle du site », a ajouté Stellantis, qui précise que Poissy produit 420 véhicules par jour, des Opel Mokka mais aussi des Citroën DS3.
Contacté par l’Agence France-Presse, Stellantis en France n’a pas confirmé la suspension d’activité dans les autres usines européennes. Mais un porte-parole du groupe en Italie a confirmé dans un communiqué la fermeture temporaire, sur le site de l’usine de Pomigliano, près de Naples, de la ligne de production du modèle Panda de Fiat, du 29 septembre au 6 octobre, et de celle de l’Alfa Romeo Tonale, du 29 septembre au 10 octobre.
Comme à l’usine de Poissy, où Stellantis justifie son choix par le « marché difficile en Europe » et la volonté d’adapter « au mieux ses stocks avant la fin de l’année », le quatrième constructeur mondial annonce adopter cette mesure en Italie pour « rééquilibrer la production » avec « la demande effective ».
Biagio Trapani, le secrétaire général de la Fédération italienne de la métallurgie (FIM), cité par des médias, a estimé que « la situation de l’usine Stellantis de Pomigliano d’Arco devient chaque jour plus critique, miroir de la crise profonde qui touche tout le secteur de l’industrie automobile ». Il réclame une rencontre d’urgence avec la direction du groupe.
Volkswagen aussi dans la tourmente
De son côté, un porte-parole de Stellantis en Pologne a confirmé à l’AFP que « des jours d’arrêt sont prévus sur le site de Tichy », dans le sud du pays, sans pour autant préciser quand et combien. D’après Les Echos, ce site sera fermé pendant neuf jours au mois d’octobre.
Le Monde Guides d’achat
Gourdes réutilisables
Les meilleures gourdes pour remplacer les bouteilles jetables
Lire
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Newsletter
« La revue du Monde »
Chaque week-end, la rédaction sélectionne les articles de la semaine qu’il ne fallait pas manquer
S’inscrire
Le Monde Jeux
Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés.
Jouer
Newsletter abonnés
« La lettre éco »
Le regard du « Monde » sur l’actualité économique du jour
S’inscrire
Newsletter abonnés
« La lettre des idées »
Votre rendez-vous avec la vie intellectuelle
S’inscrire
Newsletter abonnés
« La lettre éco »
Le regard du « Monde » sur l’actualité économique du jour
S’inscrire
Les autres usines concernées d’après le quotidien sont celles d’Eisenach, en Allemagne, qui devrait fermer cinq jours et celles de Saragosse et Madrid, en Espagne (respectivement sept et quatorze jours).
Ces décisions laissent craindre aux syndicats la fermeture à venir d’usines Stellantis, dans un contexte très difficile pour l’industrie automobile européenne, entre guerre commerciale, marché en berne mais aussi et surtout concurrence agressive venue de Chine.
Stellantis n’est pas le seul constructeur européen à rencontrer des difficultés : vendredi, le groupe Volkswagen, fleuron en crise de l’industrie automobile allemande, a revu à la baisse ses prévisions pour 2025. Premier constructeur automobile européen, Volkswagen prépare la suppression de 35 000 postes en Allemagne.
De gauche à droite : Gérald Villeroy, délégué syndical d’Auchan Retail France, avec Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors d’une manifestation des salariés du groupe Auchan, à Paris, le 22 janvier 2025. SEBASTIEN DUPUY/AFP
C’est une décision inédite dans l’histoire d’Auchan. « Un cas d’école », selon Gérald Villeroy, délégué syndical CGT d’Auchan Retail France. « Une onde de choc » pour Franck Martinaud, délégué Force ouvrière. Le tribunal administratif de Lille a invalidé, mardi 23 septembre, le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) du distributeur nordiste concernant 2 389 suppressions d’emploi. Après des années de pertes économiques, Auchan avait annoncé un vaste plan social le 5 novembre 2024, peu de temps après que Michelin a annoncé mettre 1 254 salariés sur le carreau. Il s’était ensuivi une commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur les défaillances des pouvoirs publics face à la multiplication des plans de licenciements.
La justice s’est rangée, mardi, du côté de la CGT mais aussi de plusieurs entrepôts, amenés à fermer, qui avaient, chacun de leur côté, contesté avant l’été ce PSE devant les tribunaux. Le tribunal administratif de Lille a jugé que « l’accord collectif sur le PSE aurait dû être signé par les représentants syndicaux de chacune des cinq composantes du groupe ». Car cinq sociétés étaient concernées : Auchan Retail France et Auchan Retail International, les entités qui gèrent les supermarchés et les hypermarchés, mais aussi AECF, qui s’occupe de tout l’e-commerce, ARS/ARA pour les services d’appui en France, et OIA pour les achats de marchandise à l’étranger, notamment non-alimentaire. « Sauf qu’Auchan n’a fait qu’un seul accord PSE pour les cinq entités », explique M.Martinaud. Son syndicat n’en était d’ailleurs pas signataire, car « il y avait trop de salariés d’entités différentes qui n’étaient même pas dans la même convention collective ».
Il vous reste 67.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le supermarché Auchan de Woippy, en Moselle, le 5 novembre 2024. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP
Un plan social prévoyant 2 389 suppressions d’emploi chez Auchan, conclu en mars entre l’entreprise et plusieurs syndicats, a été invalidé par le tribunal administratif de Lille, a annoncé celui-ci mardi 23 septembre dans un communiqué de presse. Cette décision n’augure pas d’une réintégration des salariés licenciés, mais pourrait, si elle devenait définitive, ouvrir la voie à des indemnisations devant les prud’hommes des salariés les ayant saisis.
Le tribunal administratif estime que le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), conclu au niveau du groupe, « aurait dû être signé par les représentants syndicaux de chacune des cinq composantes du groupe » Auchan. Le tribunal administratif a en outre estimé que la procédure d’information et de consultation des comités sociaux et économiques avait été entachée d’un vice de procédure.
Le tribunal administratif estime qu’Auchan Retail France s’est « borné à communiquer [aux représentants du personnel] des données relatives à la situation économique de l’ensemble formé par toutes les sociétés placées sous le contrôle de la société Suraumarché » qui détient « la quasi-totalité du capital de la société Auchan Retail France. »
Mille personnes ont déjà trouvé « une solution », selon Auchan
Or, selon le tribunal administratif, « cette information aurait dû être plus étendue et inclure les données des trois sociétés qui exercent un contrôle conjoint sur la société Suraumarché elle-même », Acanthe, Valorest et Cimofat, trois des principales sociétés de la galaxie Mulliez.
L’empire Mulliez, dont d’autres enseignes comme Decathlon ou Leroy Merlin sont en bien meilleure santé financière, ne constitue pas un groupe à proprement parler, mais une galaxie à la structure complexe, mélangeant des sociétés civiles détenues par la famille et des holdings gérant les enseignes.
A l’issue de l’audience, qui s’est tenue le 10 septembre, Auchan avait assuré à l’Agence France-Presse que son « PSE n’[était] absolument pas remis en cause en tant que tel, sa qualité et son contenu ne font pas débat ». Auchan assure en outre que 1 000 personnes concernées par le PSE « ont déjà trouvé une solution à ce jour », dont 320 reclassements internes et 100 salariés repris.
Des douaniers contrôlent des colis dans un entrepôt de stockage d’un importateur chinois à de l’aéroport de Liège (Belgique), le 15 septembre 2025. COLIN DELFOSSE POUR « LE MONDE »
Doit-on se préparer à vivre un « deuxième choc chinois » ? Dans une tribune, publiée au cours du mois de juillet dans le New York Times, deux économistes américains de renom, David Autor et Gordon Hanson, prédisent son arrivée prochaine en Europe, après celui qui avait suivi l’entrée de Pékin à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en 2001. En 2013, ces mêmes économistes, accompagnés de leur collègue suisse David Dorn, avaient démontré que ce premier « China shock », un événement autant économique que géopolitique, avait provoqué la disparition progressive de plusieurs secteurs industriels et la perte de plusieurs millions d’emplois aux Etats-Unis et dans les pays européens.
Douze ans plus tard, ils annoncent donc un « deuxième choc », cette fois plus dévastateur encore car, entre-temps, la Chine ne menace plus seulement les industries à forte main-d’œuvre : la deuxième puissance économique mondiale s’impose désormais dans les secteurs d’innovation (intelligence artificielle, transition énergétique, défense, etc.). Avec un risque pour l’Europe : la destruction de ce qu’il reste de son tissu industriel.
Il vous reste 86.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
A l’entrée du site NovAsco de Hagondange (Moselle), alors que l’intersyndicale a installé un barrage filtrant, le 22 juillet 2025. HUGO AZMANI/« LE REPUBLICAIN LORRAIN »/MAXPPP
Quelques jours de répit supplémentaires. Voilà ce qu’a gagné NovAsco (anciennement Ascometal), en cette mi-septembre, dans son combat pour survivre. Placé en redressement judiciaire le 11 août, ce fleuron français de la sidérurgie se préparait à une audience décisive le 25 septembre devant la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg. Cette date devient finalement celle du dépôt limite des offres.
« Les deux repreneurs intéressés ont demandé du temps pour travailler leur offre. Comme la trésorerie permet de tenir encore un peu, le tribunal a prolongé la période d’observation. Cela permettra peut-être aussi à d’autres de se manifester », espère Yann Amadoro, secrétaire CGT du comité social et économique.
Le syndicaliste se dit plutôt convaincu par Métal Blanc, une entreprise ardennaise qui recycle et produit du plomb. Elle envisage de reprendre les quatre sites : Hagondange (Moselle), près de Metz, où se trouvent les grands bureaux et l’aciérie électrique (450 salariés) ; mais aussi Leffrinckoucke (Nord), près de Dunkerque, dont le laminoir vient d’être relancé (170 salariés) ; ainsi que les plus petits ateliers de parachèvement de Custines (Meurthe-et-Moselle) et du Marais, près de Saint-Etienne. Eurosplasma, fabricant de corps d’obus, avance une offre « plus précise et avancée ». Mais elle n’inclut pas l’aciérie d’Hagondange : « Ils préfèrent acheter en Chine ou en Europe de l’Est l’acier qu’ils transforment », poursuit Yann Amadoro.
Il vous reste 76.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le PDG de Valeo, Christophe Périllat, au Mondial de l’auto à Paris Expo Porte de Versailles, le 14 octobre 2024. LUDOVIC MARIN / AFP
C’est une angoisse qui étreint les salariés de grands groupes lorsque leur activité est cédée à un fonds d’investissement ou une entreprise étrangère peu connue en France : quelles garanties auront-ils si le repreneur n’est pas à la hauteur et ne parvient pas à maintenir ou à relancer l’activité ? Elle a conduit une partie des 194 employés de l’équipementier automobile Valeo à Mondeville (Calvados) à faire grève du 8 au 12 septembre après l’annonce de la vente de leur usine à un industriel chinois, Sinotec, et au fonds d’investissement Wuxi Shangrui Venture Capital. Le site, qui intègre un centre de recherche et développement, doit être cédé à la fin du mois de novembre.
La division à laquelle appartient l’usine de Mondeville n’est plus au cœur de la stratégie de Valeo. L’équipementier a présenté, au salon de l’automobile de Munich début septembre, une série d’innovations : un moteur électrique sans aimants permaments, une offre complète pour des voitures conçues autour d’un ordinateur central et de logiciels, une technologie laser, le Lidar, qui permet aux voitures de mieux anticiper les obstacles, un essuie-glace innovant… La fabrication de capteurs pour les moteurs thermiques n’en fait pas partie. Il cède donc en bloc les trois usines du groupe qui les produisent : celle de Mondeville, celle de Puebla, au Mexique, et celle de Wuxi, à l’ouest de Shanghai, en Chine, ville dont est originaire le repreneur.
Il vous reste 63.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.