Au début de l’été, le maître-nageur se fait rare, particulièrement dans les piscines

Au début de l’été, le maître-nageur se fait rare, particulièrement dans les piscines

Un sapeur-pompier de Paris surveille la baignade à la piscine de la Butte aux Cailles, dans le 13ème arrondissement de Paris, le 20 juin 2019.

« Je suis chef de bassin depuis le 12 juin jusqu’au 15 septembre à la mairie de Samoëns (74) .

Il me manque deux BNSSA [nageurs sauveteurs], voire trois (désistement, etc.), pour juillet-août, soit deux mois temps complet » : cette annonce publiée sur Facebook comme on lance une bouteille à la mer a des échos dans toute la France.

Une même question agite les équipes, mi-alarmistes, mi-résignées à l’approche du surcroît de fréquentation estivale des piscines : ce n’est ni l’augmentation de la facture énergétique ni le remplissage des bassins, mais le manque de maîtres-nageurs. Difficile de quantifier la pénurie : des syndicats avancent un nombre de quatre mille à cinq mille postes vacants.

Une évaluation surestimée, selon d’autres professionnels qui pointent surtout des difficultés de recrutement en Ile-de-France. « Il faut avoir un bon réseau pour trouver du monde. Le maître-nageur est devenu une denrée rare », relève Youri Soyer, le directeur des piscines de Melun. La problématique épargne peu d’employeurs.

Faible attractivité

« Ces deux dernières années, nous avions déjà eu des difficultés avant de recruter une cheffe de bassin et un maître-nageur. Pour les deux saisonniers que nous recherchons, nous avons posté une annonce dès le début d’année », raconte Violaine Remy, la responsable du pôle ressources de l’intercommunalité Cœur de Loire, qui regroupe trente communes de la Nièvre et gère les deux piscines de Cosne-Cours-sur-Loire et de Donzy.

D’une année sur l’autre, la situation ne s’améliore pas. L’été 2022, la fréquentation cumulée de ces deux équipements avait dépassé les 11 500 entrées. Cette année, pour la première fois, la piscine de plein air de Donzy ouvrira en continu tous les jours. Mais avec la faible attractivité d’une commune rurale, l’absence d’un hébergement à proposer et un faible vivier de professionnels formés aux alentours, le personnel va être très difficile à trouver. Les affiches épinglées à l’entrée de la piscine n’ont pour l’instant pas été concluantes.

Tel de l’or bleu, deux acronymes font office de sésame miroitant pour les collectivités : le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), dont sont titulaires les nageurs sauveteurs après une formation en soixante à soixante-dix heures en moyenne, et le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, spécialité activités aquatiques et de la natation (BPJEPS AAN), qualification de niveau supérieur qui désigne les maîtres-nageurs, seuls autorisés à enseigner la natation et à diriger des animations dans l’eau.

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LJD

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