L’égalité en perspective
Livre. « Au rythme actuel, il faudra attendre encore plus d’un siècle et demi au niveau mondial avant que les écarts de salaire entre femmes et hommes disparaissent. » Cette lointaine perspective décrite par Christophe Falcoz, professeur associé à l’IEA Lyon, ne l’a pas découragé pour se lancer dans l’étude de « l’égalité réelle » entre les femmes et les hommes au travail.
Son manuel L’Egalité femmes-hommes au travail analyse distinctement les concepts de parité, de mixité et d’égalité pour aider les entreprises à établir un diagnostic précis, indispensable pour avancer efficacement vers une « égalité réelle ». Comment ? En redéfinissant, par exemple, les classifications, les grilles de compétences et les échelles de promotion.
Pour Christophe Falcoz, la France est aujourd’hui « au milieu du gué », avec des écarts de salaires qui se résorbent, mais lentement et surtout, des femmes qui restent cantonnées dans un petit nombre de métiers. Ainsi, « seuls 19 métiers sur 86 sont mixtes ». L’observation des pratiques des entreprises montre en quoi la confusion, parfois sciemment entretenue, entre mixité et égalité peut-être source d’effets pervers.
« A travail de valeur égale, salaire égal » en 1972
Son ouvrage rappelle ce qui, jusque-là, a permis d’avancer vers l’égalité, à savoir les évolutions législatives. A la sortie de la deuxième guerre mondiale, les arrêtés Parodi (1945) ont ainsi fait disparaître la référence au salaire féminin, puis la loi de 1972 a instauré le principe « à travail de valeur égale, salaire égal ».
Enfin, plus récemment la loi Copé-Zimmerman introduisit le quota de femmes dans les conseils d’administration. Mais les écarts de salaire restent importants et augmentent avec l’âge et les responsabilités.
Le directeur de recherches en sciences de gestion accorde une place primordiale au rôle des responsables des ressources…