Intelligence artificielle cherche cerveaux désespérément

Intelligence artificielle cherche cerveaux désespérément

« Pour attirer les rares spécialistes disponibles sur le marché, la France est confrontée à la concurrence des autres pays. »

Industrie, éducation, santé… en catimini, l’intelligence artificielle (souvent désignée par les lettres « IA ») a infiltré tous les pans de notre existence. Selon un rapport de la Commission européenne publié en juillet 2020, 42 % des entreprises utilisent des robots intelligents pour exploiter les quantités massives de données dont elles disposent.

« Les exemples sont nombreux, fait valoir Sacha Kalusevic, directeur senior chez Michael Page Technology. Au niveau de l’acheminement en eau, Suez a mis en place des capteurs qui permettent de détecter des fuites ou d’autres problèmes. Dans les déchetteries, ce sont les machines qui trient désormais la plupart des déchets plastiques. »

Dans le domaine de la santé, une machine sait analyser les images d’un scanner de manière beaucoup plus précise qu’un être humain. Sur les réseaux sociaux, des robots sont capables de faire de l’analyse sémantique des conversations pour trier ce qui se dit… La liste est encore longue.

Alors que la crise accélère la transformation numérique, les entreprises s’intéressent de près au potentiel énorme de croissance générée par l’intelligence artificielle. Mais la pénurie de profils hautement qualifiés dans ce domaine ralentit l’adoption de ces technologies. Ainsi, 57 % des entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête commandée par la Commission européenne indiquent qu’elles sont freinées par la difficulté à recruter du personnel compétent.

Tarifs vertigineux

Le cabinet Michael Page Technology, qui vient de publier une étude sur le marché de l’IA et des besoins en compétences qui y sont liés, le constate régulièrement. « Les attentes sont très fortes sur les métiers purement techniques, au niveau de la programmation des machines », indique Sacha Kalusevic.

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La litanie des recruteurs sur la rareté des profils qualifiés dans le domaine des hautes technologies ne date pas d’hier : « La pénurie de développeurs était déjà très forte en France [avant le Covid], elle se renforce encore aujourd’hui », insiste le spécialiste. Les employeurs s’arrachent les cheveux pour tenter de débaucher les meilleurs candidats à des tarifs vertigineux : pour les spécialistes de la « data » ayant quelques années d’expérience, les salaires dépassent les 100 000 euros annuels, selon PageGroup.

En s’aggravant, cette pénurie de compétences risque de retarder la modernisation des entreprises françaises, estime Sacha Kalusevic. Et le spécialiste de citer l’étude de la Commission européenne, selon laquelle le taux d’adoption de l’IA par les entreprises en France est de 36 %, contre 42 % en Europe en moyenne.

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LJD

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