« L’amélioration des conditions de travail pourrait contribuer à l’équilibre des caisses de retraite »

« L’amélioration des conditions de travail pourrait contribuer à l’équilibre des caisses de retraite »

Alors que les partenaires sociaux ont échoué à trouver un accord sur la réforme des retraites, on peut s’interroger sur cette possibilité gâchée non seulement de dialogue social mais, plus profondément, de débat sociétal. Les sociologues et les économistes nous alertent : la France souffre au travail, les travailleurs veulent plus de sens et de reconnaissance.

Du dialogue sur les retraites aurait pu ressortir une vraie réflexion sur le travail et sa place dans la vie personnelle et sociale des Français. Au lieu de cela, le débat achoppe sur des discussions comptables et paramétriques : 66 ans et demi ou 67 ans pour l’abaissement de l’âge de départ sans décote ? Certificat médical ou pas pour reconnaître la souffrance au travail ?

Une réflexion plus profonde sur le travail permettrait de penser la façon dont l’amélioration des conditions de travail pourrait apporter plus de sens aux travailleurs et améliorer leur productivité, contribuant ainsi aux profits du patronat et à l’équilibre des caisses de retraite. C’est ce que met en évidence l’étude « Meaning at Work » (le sens au travail), publiée en mai, par quatre économistes, Nava Ashraf, Oriana Bandiera, Virginia Minni et Luigi Zingales, en partenariat avec une grande multinationale, dont ils taisent le nom.

Un degré de confiance

Cette étude évalue l’impact d’un programme invitant les employés à une réflexion sur le sens de leur vie et leur relation au travail. Ce programme, intitulé « Découvrez votre raison d’être », se fonde sur les principes de la logothérapie, une forme de psychothérapie destinée à sensibiliser l’individu au sens de sa vie. Le programme invite les employés à réfléchir, au travers d’essais et d’ateliers, sur leurs expériences personnelles, leurs priorités, leur raison d’être et comment leur travail y contribue ou au contraire y fait obstacle.

Les chercheurs ont conduit une expérience randomisée consistant à offrir ce programme à un groupe dit « traité », puis à comparer leur carrière, leur productivité, leur salaire et leur satisfaction à un groupe de contrôle. Au total, les chercheurs ont eu accès aux données de 2 976 employés de la firme dans 14 pays différents pendant deux ans.

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LJD

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