Archive dans août 2025

Télétravail : « Pour le patronat français, la vie personnelle doit être assujettie aux exigences de l’entreprise »

Une petite musique venue des Etats-Unis s’est glissée dans les couloirs des entreprises françaises : « Fin du télétravail, cohésion de groupe, productivité. » Mais ce refrain ne convainc pas les télétravailleurs, qui y opposent leur droit de veto. En octobre 2024, Ubisoft, éditeur de jeux vidéo, a connu la première grève de sa jeune histoire. Près d’un quart des effectifs [entre 700 et 1 000 salariés sur les 4 000 que compte l’entreprise en France] s’est mobilisé pour protester contre le retour forcé au bureau.

Le 3 juillet, c’est la Société générale qui a dû faire face à l’opération « Tous sur site ! », menée par l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT. Initiative qui a conduit à la saturation des locaux. Illustration par l’absurde des contradictions patronales. Les télétravailleurs étaient invités à rejoindre, en nombre, le site de la Défense, dans les Hauts-Seine, incapable d’accueillir 100 % des effectifs. En cause : la réduction des espaces de travail et du loyer, obtenue… grâce au télétravail. De fait, depuis la crise sanitaire, les salariés ont adopté le télétravail pour mieux articuler temps de vie professionnelle et personnelle. Plus exactement : adapter le temps de vie professionnelle au profit de la vie personnelle. Une logique que les directions d’entreprise n’avaient pas prévue et qu’elles rejettent largement.

Le patronat français reste fidèle à une culture d’entreprise dans laquelle la vie personnelle doit être assujettie aux exigences de l’entreprise, et non l’inverse. En novembre 2023, malgré presque quatorze mois de négociations, le Medef, via Business Europe [un lobby qui représente les associations patronales], a ruiné l’espoir d’obtenir une directive européenne sur le télétravail et le droit à la déconnexion. Le texte européen, pourtant soutenu par les employeurs du secteur public, contenait plusieurs avancées majeures, dont la négociation collective avec les syndicats, la garantie du droit à la déconnexion et l’évaluation des risques liés au télétravail.

Il vous reste 56.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Le taux de chômage stable à 7,5 % au deuxième trimestre, selon l’Insee

Dans une agence France Travail de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), en avril 2024.

Le taux de chômage en France s’établit à 7,5 % au deuxième trimestre 2025, a rapporté, vendredi 8 août, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a aussi révisé, de 7,4 % à 7,5 %, le taux du premier trimestre.

Le taux de chômage reste donc « stable », selon l’Insee, qui précise que le nombre de chômeurs – au sens du Bureau international du travail (BIT) – augmente de 29 000 sur le trimestre, à 2,4 millions de personnes. Le taux de chômage de la population active française demeure ainsi « légèrement supérieur » à son point le plus bas depuis 1982, de 7,1 %, et inférieur de 3 points à son pic de la mi-2015.

Ce taux ne prend en compte que les chômeurs qui recherchent du travail et sont immédiatement disponibles sur le marché du travail. Il est calculé sur la base d’une enquête et ses résultats diffèrent des statistiques sur les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail.

Le taux de chômage des jeunes à 19 %

Au deuxième trimestre, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans diminue de 0,2 point par rapport au premier trimestre, mais reste élevé, à 19 %, et en augmentation de 1,2 point sur un an. Le taux de chômage des seniors de 50 ans et plus reste stable sur le trimestre à 4,8 % et inférieur de 0,2 point par rapport au deuxième trimestre 2024. Celui des 25-49 ans augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an à 6,9 %.

Le taux de chômage des femmes est « quasi stable » (− 0,1 point), à 7,3 %, tandis que celui des hommes augmente de 0,2 point, à 7,7 %.

Le halo autour du chômage, constitué des personnes qui souhaitent un emploi mais n’en recherchent pas ou ne sont pas immédiatement disponibles, atteint 1,9 million de personnes, soit 4,4 % de la population des 15-64 ans. Il augmente légèrement sur le trimestre, de 21 000 personnes, mais diminue de 51 000 personnes sur un an.

Enfin, le taux d’emploi continue de progresser, quoique très légèrement, au deuxième trimestre, atteignant 69,6 %, son plus haut historique depuis que l’Insee a commencé à le mesurer en 1975. Il est 0,5 point au-dessus de son niveau du deuxième trimestre 2024.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les ruptures conventionnelles dans le viseur du gouvernement

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu